MM. Mahamane Baby et Jean Claude Bouda, respectivement ministres en charge de la Jeunesse du Mali et du Burkina Faso, ont pris acte, hier -après-midi, de la Feuille de route concoctée par les Experts après deux jours de travail à l’hôtel Radisson Blu.
Auparavant, dans la matinée, la session ministérielle proprement dite avait été ouverte par le Premier ministre en personne, M. Modibo Keita. Le Chef du gouvernement a profité de cette cérémonie pour donner sa vision de la chose, c’est-à-dire la manière dont la problématique de la Jeunesse doit être abordée pour lui trouver les solutions les plus appropriées en fonction du contexte propre à l’espace sahélien.
Sans être adepte de Malthus, il a invité à ne pas avoir peur de la démographie de la jeunesse sahélienne qui apparaît à ses yeux comme un atout plutôt qu’un handicap, la preuve étant établie que le sous-peuplement n’a conduit nulle part au monde au développement et à la prospérité.
Il faut cependant se garder de faire la dichotomie entre les âges adulte et jeunesse, en prenant le soin d’aider celle-ci à mûrir le plus tôt possible pour ne pas s’attarder ou s’éterniser dans l’enfance, que ce soit dans la vie de tous les jours ou sur le banc de l’école ou de l’université.
En plus du binôme « sécurité et développement » qui est la dédicace originelle et principale du G5 Sahel, le Premier ministre a également préconisé les trois autres mesures complémentaires qui sont de nature à aider à l’épanouissement individuel et collectif des jeunes, à savoir : la formation professionnelle et qualifiante qui soit de qualité, l’investissement productif et les nouvelles technologies qui sont porteuses de créativité et d’innovation.
Ces créneaux qualitatifs sont aussi ceux qui sont investis par les Partenaires techniques et financiers (PTF) du G5 Sahel, notamment l’Union européenne et les Nations-Unies.
Le représentant spécial de l’UE pour le G5 Sahel, en la personne de M. Angel Losada, a plaidé en faveur d’une plus grande coopération régionale et internationale pour faire face à la problématique de la Jeunesse dudit espace.
« Nous ne travaillons pas pour l’Afrique, nous travaillons avec l’Afrique », a déclaré l’Ambassadeur Losada, pour souligner la menace commune, mais aussi, la prospérité partagée
Quant au Directeur-pays du PNUD, M. Boubou Dramane Camara, il a souligné les efforts de son institution en faveur de la jeunesse du Sahel en général et celle de notre pays en particulier.
Le PNUD a notamment appuyé le Mali dans les activités HIMO (Haute intensité de main d’œuvre) et le renforcement de capacité des populations pour la résilience après la grave crise qu’a connue le pays en 2012, sans oublier la culture de la paix et de la réconciliation nationale.
Toutes ces préoccupations trouvent leurs réponses dans la Feuille de route dont le Secrétaire permanent, M. NAJIM Elhadj Mohamed, a livré la quintessence en cinq points : un diagnostic des principales difficultés rencontrées par la jeunesse des Pays du G5 Sahel est établi ; des propositions de solution pour apporter des réponses adaptées aux problèmes diagnostiqués sont faites; les termes de référence pour l’élaboration d’une Stratégie Intégrée de la Jeunesse des pays du G5 Sahel sont élaborés et validés; un Comité de Pilotage de la Stratégie Intégrée de la Jeunesse des pays du G5 Sahel est mis en place ; et un agenda de mise en œuvre des décisions et recommandations de l’atelier est disponible.
En effet, les ministres malien et burkinabè ont pris acte de cette Feuille de route qui sera soumise à leurs homologues de la Mauritanie, du Niger et du Tchad avant sa validation.
