Concertations nationales : vers le report

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Il y a peu de doutes en entendant Allaye Touré, le représentant des organisations de la société civile dimanche soir sur l’Ortm que les Concertations Nationales attendues demain mardi seront une fois de plus reportées.  M. Touré demandait l’ajournement de ces assises au nom de plusieurs organisations citoyennes qui ont pignon sur rue  dont : le puissant regroupement des associations féminines qu’est le Cafo ; le Forum de la Société civile représentant une bonne cinquantaine d’organisations ; l’influent Réseau des Communicateurs Traditionnels.

Dr. Mariko, Younouss, et Rokia

Samedi, à la tête d’une délégation inquiète de ce que lesdites concertations n’aggravent la crise institutionnelle au lieu de l’aplanir, Allaye Touré a vu le président Dioncounda Traoré et l’a informé de la décision prise par le groupe de la Société civile de demander un report de l’événement. Les familles fondatrices de Bamako avaient la même inquiétude le weekend et envisageaient de solliciter les ordres religieux pour que le Assises n’aient pas lieu mardi. Dioncounda Traoré avait également eu plusieurs consultations et il était clair vers la fin de la journée dimanche que le report était plus proche que la tenue, mardi, de l’événement. C’est d’un haussement d’épaule désabusé qu’il dira  ce jour à un visiteur sur le perron de sa résidence à la base aérienne «  si telle est la volonté des parties prenantes, que peut-on faire ? ».

Crispations

Mais report ou annulation pure ou simple ? Le président ne sait plus. Lui généralement flegmatique ne cachait pas son agacement ce dimanche. Ce lundi, avant la soirée, il n’est pas du tout exclu, vu les demandes successives dans ce sens, que les Concertations nationales soient reportées sine die. Pourquoi ?  A l’origine :  une attaque en règle du Fdr, front anti putsch comprenant, entre autres, l’Adema le parti du président. Par une lettre suivie plus tard de réunions, de points de presse et de déclarations, ce front dénonce les conditions dans lesquelles les Concertations étaient en train d’être préparées par le Premier ministre. Le comité préparatoire était, pour le Fdr, composé des seuls proches de Cheick Modibo Diarra, les termes de référence ne leur était pas connu et la participation attendue n’était pas représentative des forces vives du pays. L’Assemblée Nationale n’était pas contente non plus, craignant des Assises qui ne tiendraient pas compte de la constitution pendant que la Copam, front pro-putsch, réclamait elle des Assises souveraines débouchant possiblement sur la dissolution de toutes les institutions constitutionnelles. Dans le même temps, un autre regroupement, l’Adps de l’ancien  Premier ministre de la transition combattait toute idée de concertations nationales avant la libération du Nord malien.  Le Mp 22 d’Oumar Mariko déclare, lui aussi, qu’il ne participera pas. Et cerise sur le gâteau : le Premier ministre, maître d’ouvrage de l’événement sera en voyage mardi et se serait fait représenter aux Concertations par le Ministre de l’Economie et des Finances.

Solution alternative

C’en était trop pour que les bonnes volontés, au constat des divergences, laisse faire.  Le Front de la Société civile a explicitement et publiquement plaidé pour le report. Mais il exprime les préoccupations de presque tout le monde. On voit mal maintenant comment, malgré toutes ces démarches, les pouvoirs publics peuvent maintenir la date du mardi, c’est-à-dire demain, pour la tenue des Assises que le président appelait de ses vœux et qui devait valider les nouveaux organes proposés dans son message du 29 juillet ainsi que la feuille de route de la transition. Celle-ci est la chose la plus attendue par nos partenaires et elle sera un indicateur déclencheur de la reprise totale de la coopération. Doit-elle attendre les Concertations ? Pour certains oui. Pour d’autres non. Ceux-ci plaident pour la mise en place d’une commission représentative pour plancher sur le projet de feuille de route déjà élaborée par le gouvernement. Laquelle après élagage et recadrage pourrait être soumise au Président puis  au Parlement. Pour parer au plus pressé, les décisions sur l’aide devant être prise avant le début de la nouvelle année.

Adam Thiam

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7 COMMENTAIRES

  1. les allaye Touré sont manipulés par Dioncounda et Cheik Modibo. ceux sont leurs pions. Dioncouda les a utilisé pour faire cette déclaration au détriment des autres comme la COPAM qui souhaiterait la tenue de ces concertations. Une société civile manipulée et utilisée ne vaut rien du tout!!!.

  2. s’il est un moment ou il est temps que les maliens s’entendent c’est bien maintenant .Mais les mauvaises habitudes restent ,chacun veut tirer la couverture à soi . Le Nord peut attendre !!!
    Mais quand l’ONU parle de reporter à septembre 2013 la reconquete du Nord ,là il n’en est pas question ,il faut le faire sur le champ avec le risque maximum d’un echec 🙄 🙄 🙄 🙄

  3. Allaye Touré doit apprendre la démocratie, tout comme tous les présidents et présidentes d’organisations de la société civile (y compris CAFO) qui sont à ces postes depuis leur création (plus de 15 ans pour certains d’entre eux). On dirait qu’il n’y a pas d’autres hommes et femmes capables. Quelle foutaise !

  4. Ces politiques commencent vraiment à nous agacer avec leur manque total de réalisme.
    Comment peut-on vouloir organiser des concertations nationales sur un territoire dont les 2/3 se trouvent sous occupation ennemie ?
    S’il était possible d’organiser quoi que ce soit de national, pourquoi ne pas alors organiser les élections, afin que la coopération financière internationale et surtout Américaine qui nous manque cruellement puisse être reprise ?
    Si les concertations ne sont pas reportées, les 2/3 du territoire ne seront pas concernés. Et au sud les 3/4 de la population n’y participeront pas non plus. Une concertation qui ne concerne que les seuls partisans du premier ministre, n’est autre qu’une conférence que l’on veut mettre à l’échelle nationale.
    On se demande ce que veulent nos responsables politiques.
    Le pays est aujourd’hui sous la direction d’une triade de chefs animés chacun par un sentiment particulier :
    1- LE CAPITAINE SANOGO, propulsé sur la scène politique de façon subreptice, l’officier a plus que jamais besoin de se forger une légitimité, afin de garantir ses arrières et se prémunir contre la réalité qui pourrait le rattraper (sanctions de la communauté internationale, CPI, etc…). S’il avait aujourd’hui la possibilité de retourner en arrière, il n’allait plus tenter d’occuper le fauteuil resté vacant par ATT, qui fut soulagé par ce coup d’Etat qui n’en était vraiment pas un, et qui était désormais à court d’idées pour sortir le pays du trou dans lequel lui et ALPHA OUMAR KONARE l’ont plongé.
    2- DJONCOUNDA TRAORE : la précipitation des évènements l’a surpris, même s’il fut l’un des tous premiers à tirer sur la sonnette d’alarme, en avertissant le pouvoir ATT de la probabilité d’un coup d’Etat en cas de report des élections. L’irruption des militaires, son investiture à la va-vite, et l’agression sur sa personne ont fini d’abattre un homme déjà moribond et qui avait un tout autre objectif : celui de chercher par tous les moyens à brouiller les pistes pouvant permettre un jour à la justice de le rattraper, lui et la quasi-totalité de tous ceux qui ont participé à la gestion du pouvoir pendant les 20 ans de ALPHA et ATT. Trop de mensonge politique, trop d’argent dilapidé ou tout simplement volatilisé.
    3- CHEICK MODIBO DIARRA : J’étais de ceux qui ont applaudi la nomination de Cheikh Modibo Diarra, mais je dois avouer que ces derniers temps, je commence vraiment à nourrir un certain scepticisme quant à sa capacité ou sa volonté réelle de trouver une solution idoine aux multiples défis qui se posent à notre pays. Que veut-il réellement ? Sortir le pays de la crise, ou prendre une hypothétique revanche sur ceux qui ont mis à mal le pouvoir UDPM ?
    Quand on est un musulman, et que l’on croit à la justice, on doit laisser à ALLAH le soin de faire éclater certaines vérités. Vouloir coûte que coûte organiser des concertations en ces périodes troubles relève tout simplement d’une naïveté invétéré.
    Ces trois hommes sont en perpétuel déphasage, l’un avec les deux autres. De ce point de vue, aucun des trois n’est qualifié pour mener le bateau-mali à bon port, et en conclusion doivent donc s’effacer afin que le pays soit confié à des hommes plus matures et plus patriotes qui n’ont que le Mali comme objectif réel.

    • Je suis d’accord avec votre point de vue sauf ce qui est dit au dernier paragraphe.

      Salutations.

  5. Maudits les hommes politiques maliens. Le peuple malien ne vous pardonnera jamais tant vous l’avez fait souffrir dans son âme et dans sa chair. Il ne pardonnera non plus à l’armée malienne qui l’a abandonné aux mains de l’ennemi en fuyant. Dieu jugera tous et chacun au moment opportun!

  6. Trois visages (younous,mariko, rokia) ,trois calamités:politique, securitaire,economique….

    Qui dit mieux…. Amadou Kaya Sanogo: Chaos total

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