Concertations nationales : Pourquoi le processus divise autant

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La tenue des concertations nationales fait l’objet de polémiques entre des acteurs de la classe politique et de la transition. Le Fdr estimant qu’il est marginalisé a décidé de ne pas y participer. Regroupant l’Adema Pasj, l’Urd, le Parena, l’Untm, le Cnj, l’Apdf… ce regroupement à lui seul est représentatif. Sans lui, la tenue des concertations nationales a-t-elle un sens ?

Le différend qui oppose le Premier ministre et le Fdr ne porte pas sur l’opportunité d’organiser ou pas les concertations nationales. Il s’agit plutôt des modalités d’organisation. Ayant à lui seul 120 députés sur 147 que compte l’Assemblée nationale du Mali, le Fdr n’approuve pas qu’il soit marginalisé dans les préparatifs des concertations. Le Fdr à qui on demandait de désigner deux représentants exige l’équité entre son regroupement et les autres regroupements à savoir la Copam, Csm et IBK 2012. Ces autres regroupements, aux dires du Fdr, ont plus de représentants que lui. En outre, ledit regroupement pense qu’il faut revoir les termes de références des concertations nationales qui ont été concoctés en solo par le comité de pilotage qui on le sait est aux ordres du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra. Ce qui est inadmissible pour ses animateurs.
Que valent les recommandations sans le Fdr ?
C’est pour toutes ces raisons que le Fdr  a demandé le report des concertations nationales afin de mettre tout le sérieux, la rigueur dans l’organisation et surtout l’élaboration des termes de référence. N’ayant pas pu obtenir le report, le Fdr décide de ne pas y participer. Le Front semble intransigeant sur sa position malgré l’implication des personnes de bonne volonté qui tentent de le faire revenir sur sa décision. Le cabinet du Premier ministre est aussi ferme sur la date des concertations. Pour lui, le Fdr veut prendre en otage les concertations. « Elles ne seront pas prises en otage par le Fdr », avait déclaré le Pr Oumar Kanouté, chef de cabinet du Premier ministre, lors de sa conférence de presse du samedi 17 novembre 2012. Elles auront lieu aux dates indiquées les 26, 27 et 28 novembre 2012.
La seule question qui taraude les esprits est de savoir ce que valent les recommandations et conclusions de la concertation sans le Fdr. Allons-nous assister à une concertation nationale ou à une division de la classe politique et les autres acteurs de la transition ?                                      Ce n’est ni de l’insulte, ni le manque d’estime aux autres participants mais force est de reconnaitre que le Fdr est un grand regroupement composé non seulement des premières forces politiques (Adema-pasj, Urd, l’Udd, Parena, Pdes…) mais aussi des grandes organisations de la société civile les plus influentes notamment: l’Untm, le Cnj, l’Apdf, la Cafo…
Le PM et le Fdr appelés à la sagesse :
Elle est la chose la mieux partagée. Rien ne sert de courir, il faut aller prudemment et fédérer toutes les forces vives du pays. Aujourd’hui, l’opportunité de la tenue des concertations nationales se pose aux yeux du citoyen lambda. Après la chute du régime d’Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier, le pays se trouve divisé entre ceux qui ont approuvé le coup de force et ceux qui se sont opposés.  Le pays a été au bord de la rupture entre les fils du pays restés au sud. Nous n’étions pas loin des affrontements entre les deux tendances. Heureusement, avec l’implication des bonnes volontés, le pire a été évité. Chacun a mis un peu d’eau dans son vin. Les organes de transition sont plus ou moins acceptés par l’opinion nationale et surtout par l’aile dure du regroupement pro putschistes à savoir la Copam et le Mp22. La situation qui prévaut au nord du pays est la principale préoccupation nationale mais aussi de la communauté internationale. Sous la houlette du Président français François Hollande, les positions ont énormément bougé. Ceux qui étaient hostiles à la guerre contre les fous de Dieu et les narcotrafiquants ont vu la réalité en face. Ils s’accordent à dire qu’il faut non seulement aider le Mali à sortir de l’emprise des islamistes  et du  Mnla …  mais aussi neutraliser une bonne fois ces bandits se faisant passer pour des fous de Dieu. En réalité le Mali n’est qu’un terrain de préparation pour eux afin de perpétrer des attaques contre les occidentaux. D’où cette unanimité de la communauté internationale à combattre les occupants sans droit ni titre des régions du nord. Une fois boutés hors du territoire national, l’élection des institutions crédibles sera la seconde priorité.
Au moment où la communauté internationale se désolidarise du Mali pour la reconquête militaire du nord, il est plus que jamais nécessaire pour les différents acteurs politiques et de la transition de taire leurs divergences pour faire face à l’avenir du pays. Il s’agit de la reconquête des régions nord du pays. Pour les Usa et les Européens, il faut attendre septembre 2013 pour voir les premières opérations militaires. D’ici là, les Maliens doivent méditer sur leur sort, se regrouper comme un seul homme et faire face à l’ennemi. Car personne ne viendra faire la guerre à la place des Maliens.
Nouhoum Dicko

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7 COMMENTAIRES

  1. A KASSIN
    LE MNLA SE BAT ET CE QUI N’est pas votre cas.
    LE MNLA RENDRAT DES COMPTES SI PASSIBLE DE VIOLES OU CRIMES S’il ne s’est pas insurjet parce que pousser par votre injustice.

  2. Le FDR ne mérite même.pas d’être accepté.à ces assises nationales car c’est à cause du FDR que le.Mali à plongé dans la crise.

  3. SE CONNAITRE POUR VIVRE, MIEUX, ENSEMBLE

    Bonjour,
    Merci pour vos contributions pour sortir le Mali de la crise.

    Certains se posent des questions sur moi, telles que :
    qui est ce Monsieur ? Pourquoi, n’intervient-il que maintenant ? Est-il opportuniste ? N’a-t-il pas de connexion avec le MNLA ou Ansar Dine ou autre ?

    Je suis Touareg, de père Malien et de mère Nigérienne, Habitant en France.

    En tant que Touareg, mes parents, pratiquant le nomadisme, ont habité alternativement au Mali et au Niger (région de Tillabery). Une partie de mes parents habite dans la région de Gao (côté père) et une autre dans la région de Tillabery (côté mère).

    J’ai effectué mes études jusqu’au Bac au Mali et les études supérieures, y compris le doctorat sur l’informatique et les TIC, en France.

    Plusieurs de mes promotionnaires, frères et amis, travaillent actuellement dans l’administration du Mali.

    Je ne suis pas un opportuniste. Ma bonne foi, c’est l’honnêteté que j’ai en moi et le courage de ma conviction.

    Je n’ai aucune connexion avec le MNLA ni Ansar Dine ni aucun groupe islamiste ou terroriste.

    Je suis un Touareg qui est convaincu de son choix et qui souhaite attirer l’attention sur les différents amalgames à éviter et les moyens pour sortir de la crise Malienne et sur le fait que la seule route d’espoir pour le Mali, c’est l’unité et la réconciliation nationales dans un climat de paix et sécurité durables sans terrorisme.

    Comme vous le savez, j’écris beaucoup et je publie sur internet sur le développement durable et équitable, les TIC mais aussi sur des sujets divers.

    J’étais, en 2011/12, l’expert NTIC du forum international FIJEV et conférencier invité au forum de Saint-Étienne sur l’information et la gouvernance pour le développement durable, préparatoires à la conférence internationale RIO+20. Ces forums étaient co-présidés par le Secrétaire Général de l’organisation internationale de la francophonie et le Président du Niger.

    Je mets en avant la négociation comme solution de sortie de crise la plus honorable pour tous en garantissant l’unité et la réconciliation entre Maliens.

    Vous savez depuis 2010/2011, j’avais écrit aux chefs d’États de la zone Sahel pour leur proposer un programme communautaire pour le développement durable de cette zone et pour la lutte contre l’insécurité et le terrorisme.

    J’ai rencontré le Président ATT, en juillet 2011, concernant ce programme, il m’avait promis qu’il allait l’appliquer au Mali et le soumettre aux pays de la zone sahel. Ce qu’il n’a pas du tout fait.

    Dommage, s’il avait appliqué ce programme, au Mali, peut être que le Mali ne connaitrait pas cette crise.

    Depuis juin 2012, j’ai envoyé à la CEDEAO, au médiateur, au Président et au Premier Ministre du Mali ma proposition de sortie de crise.

    J’ai écrit une lettre ouverte au MNLA pour leur demander d’éviter leurs dérives et de rejoindre la famille Malienne.

    Je viens d’écrire une lettre ouverte, à son excellence Monsieur le Président du Mali, au médiateur, au gouvernement du Mali, à la commission nationale des concertations nationales et aux Maliens, pour leur PROPOSER :

    UN GUIDE ET UNE PLATEFORME DE CONCERTATIONS NATIONALES ET DE NÉGOCIATION POUR UNE SORTIE DURABLE ET HONORABLE DE LA CRISE AU MALIENNE.

    Ce n’est qu’ensemble, à travers la participation, que les Maliens devront inventer et créer le futur qu’ils souhaitent pour eux et pour leurs enfants.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

  4. Chacun dit ce qu’il veut et ce qu’il pense. Les activités de reconquête sont en cours, la CENI continu pour améliorer son travail et réaliser des élections crédibles et transparentes. l’état fonctionne, le gouvernement travaille d’où les concertations nationales en vue; la société civile, les partis politiques, les groupes socio professionnels organisent des manifestations et des campagnes de dénigrement. Chacun doit savoir raison garder, mettre la cause nationale au dessus des intérêts personnels. Il y aura toujours des mécontents tant que des hommes et des femmes se succéderont à la tête de ce pays chacun voulant mieux faire que son prédécesseur.
    Que Dieu guide nos pas

    • Voila ce qui est bien dit Samassek. Le Mali c’est pour nous et c’est à nous d’en faire ce que nous voulons pas quelqu’un d’autres qui n’a pas d’interêts. Quand tout le monde comprendra que nous sommes dans un jeu auquel nous ne participont pas effectivement les touches pas à ce que j’aie déjà comprendront que personne ne sera enterré avec le Mali. Nous allons tous le laisser ici commen ces illustres hommes et femmes que nous aimons tous citer que nous ne représentant pas dignement. Eux nous ont laissé le Mali qui nous a vu grandir et fier de dire à qui veut entendre que nous sommes Malidew qu’est ce que nous nous allons laisser. Comment peut on comprendre que l’Etat que les gens ont construit pendant neuf ans puisse être viable que le Mali de 40 ans.

  5. Crise, nation et pouvoir: le Mali qui s’affaisse.

    Au moment où le combat de coq s’estompe entre le Mnla et le Mujao à Ménaka, Romano Prodi, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Sahel estime à septembre 2013 la date d’une éventuelle intervention militaire étrangère au Mali.

    Diversion ou réelle estimation?

    En tout cas, ce délai grand format contraste avec les accélérations des événements politiques, diplomatiques et militaires des dernières semaines qui se sont achevés à Abuja le 11 novembre 2012 par l’adoption d’un “concept d’opération” devant être défendu à l’Onu par les pays africains en faveur d’une action militaire étrangère au nord du Mali.

    Par ailleurs l’union européenne, en posant quatre conditions au Mali, pour reprendre la plénitude de sa coopération avec le Mali, emboîte le pas aux États-Unis d’Amérique pour ce qui est le respect de la légalité constitutionnelle au Mali.

    Elle posent comme conditions, entre autres, l’organisation des élections et la mise à l’écart des putschistes du 22 mars dans l’exercice du pouvoir transitoire pour bénéficier de la plénitude de l’aide européenne.

    Les maliens à travers CMD et ses gouvernements de copains familiaux, Dioncounda Traoré et les membres du Cnrdre ne cessent de défier américains et européens pour saboter chaque jour la légalité constitutionnelle au Mali et faire la promotion de l’illégalité militaire et civile à travers la carte blanche donnée à l’organisation illégale qu’est le Cnrdre, ses membres et ses partis et associations politiques supporteurs, dans la conduite des affaires de la transition politique au Mali.

    Leur dernière trouvaille, ce sont les “concertations nationales” ou sa mascarade qu’ils veulent substituer à notre constitution pour diriger le Mali dès le 26 novembre 2012, au moment même ou tout le monde s’active pour aider le Mali, malgré la panne de légalité constitutionnelle déjà inquiétante dans le pays.

    C’est un véritable pied de nez à tous ceux qui aspirent à voir un Mali démocratique.

    Du coup notre pays, avec les souffles du chaud et du froid des dirigeants de la transition politique, n’est plus crédible au yeux de nos partenaires européens et américains.

    C’est pour cela qu’ils nous la jouent eux aussi à l’envers, en nous imposant la négociation contre nature avec les criminels du Mnla, qu’ils savent non sérieux et non crédibles également.

    Mais entre nous quelle est la différence entre non crédible et non crédible?

    Franchement rien!

    Donc le Mnla requinqué par ces appels à négociation a commis l’erreur aussi arrogante que fatale de s’attaquer au Mujao, c’est à dire son grand frère et le résultat n’est pas du tout beau à voir: un véritable carnage à Ménaka, un peu comme Aguelhoc élevé à la puissance deux.

    Blaise Compaoré se prend trop au sérieux avec ces guignols du Mnla crime, qui deviennent du coup ses enfants adoptifs un peu trop gâtés.

    CMD le grand troubadour de la transition qui rêve de diriger le Mali comme président après l’avoir fait comme premier ministre “pleins pouvoirs nuls”, multiplie les contradictions et les voyages inutiles pour finalement revenir à la cage négociation avec le Mnla et Ansardine (après tant de crimes abominables de ces deux organisations criminelles), c’est à dire exactement au même stade où se trouvaient ATT et son régime juste avant le coup d’état qui les ont balayés le 22 mars 2012.

    22 mars 2012, 22 novembre 2012, cela fait 8 mois jour pour jour que le Mali tourne en rond sans avoir ni une orientation claire sur la conduite de la transition politique incrédule (qu’on n’aurait j’aimais entammé simplement en refusant le coup d’état stupide, inutile et dangereux pour notre pays) ni une vision claire pour régler le problème du nord (guerre ou négociation même l’Onu ne le sait plus malgré l’activisme de François Hollande, car le Romano Prodi le prédit pour septembre 2012 si jamais guerre il y aura).

    Mais le Mali a perdu entre temps et bêtement, sa démocratie, sa stabilité politique, sa cohésion sociale et son dynamisme économique, le pays qui était à genou s’affaisse maintenant sur lui même comme un loup servier s’écroule sous les balles de chasseurs professionnels.

    Chaque jour que Dieu fait, les populations du nord du Mali souffrent en majuscule alors que Bamako et ses responsables politiques et militaires brillent en minuscule par une incrédule irresponsabilité qui me laisse pantois.

    Ainsi va le pays de Soundiata Keita et de Modibo Keita.
    Quel gâchis!

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