Concertations nationales : L’étrange silence du président IBK

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Interview (presque) imaginaire : IBK : « le BIPREM a le droit de porter plainte contre le président de la république, mais pas contre moi ! »
SEM Ibrahim Boubacar Keita

Le président Ibrahim Boubacar Keïta n’a jamais évoqué la paix au Mali sous l’angle d’un dialogue rapide pour parachever l’accord d’Alger, alors que tous les Maliens s’accordent sur l’urgence de la tenue des concertations nationales pour mieux appliquer ledit accord. Après les interpellations de nombreux groupes de pression dont des partis politiques de l’opposition et des syndicats, ce sont des proches du pouvoir qui soutiennent à présent l’idée.

Le chef de l’Etat donne l’impression d’être en rupture de ban avec les forces vives du pays qui ne cessent de solliciter la tenue rapide de ces fameuses concertations. Certains voient dans le mutisme du chef de l’Etat une façon de rendre la pareille aux responsables de l’opposition qui avaient refusé de prendre part à la convocation des putschistes de Kati en 2012.

IBK n’était pas encore président de la République à l’époque, n’était pas dans le coup, mais était favorable aux concertations proposées par la junte. D’ailleurs, Oumar Mariko voulant défendre le pouvoir d’IBK s’était amusé à rappeler le refus de l’opposition en 2012 pour justifier qu’au Mali d’aujourd’hui  les concertations ne sont pas prioritaires.

Reste à savoir si IBK est réellement sur la même longueur d’ondes que Mariko, un membre de la majorité présidentielle dont les positions ne relèvent pas toujours d’un esprit de corps. Ce qui est clair, si la junte avait réussi  à réunir les forces vives de la nation autour de son projet de concertations nationales au lendemain du coup d’Etat, Mariko aurait été parmi les premiers à faire écho aux appels de l’opposition.

Quant à IBK, son étrange silence sur la question prête à confusion d’autant plus qu’il soupçonnerait l’opposition d’avoir des arrière-pensées politiques. Un conseiller de Koulouba a clairement fait savoir à nos confrères de L’Indépendant que l’opposition devrait donner des garanties sur son intention de ne pas chambouler le programme de gouvernance du président.

Et Dieu sait qu’en matière de gouvernance, l’opposition est loin de parler le même langage que le président de la République. La pomme de discorde est une question de principe : l’opposition veut un pouvoir où la famille et le clan ne comptent pas. Hors, IBK garde comme les prunelles de ses yeux les ministres et hauts cadres dits de la famille présidentielle.

Mais il n’y a pas que les partis de l’opposition pour réclamer la tenue rapide des concertations nationales. Les organisations de la société civile aussi font les gorges chaudes du même sujet depuis plusieurs mois, surtout avec la détérioration de la sécurité liée à l’application de l’accord dans les régions du nord pays, notamment dans la région de Kidal où les communautés Imghad et Ifoghas se font la guerre pour le contrôle du pouvoir local.

Pas plus tard que le 13 août 2016, l’association Gao Lama Borey a plaidé pour les concertations nationales en rejetant l’installation des autorités intérimaires prévues par l’accord. Cette association complète une longue liste de plusieurs organisations de la société civile souhaitant que les Maliens se concertent sur l’accord d’Alger afin de pouvoir l’appliquer mieux.

Soumaila T. Diarra

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1 commentaire

  1. Faut laisser le vieux. S’il ne veut pas entendre3 raison , la rue le lui rappellerait un jour. Il se retrouverait dans la rue comme un SDF

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