« Nous ne saurions contribuer à légitimer inutilement une démarche qui ne vise point la réussite de la transition, encore moins les intérêts du peuple malien, mais à remettre en cause le retour à l’ordre constitutionnel». C’est la conviction des responsables du FDR à l’analyse des projets de document de travail de la concertation nationale des forces vives de la nation. Ils l’ont fait savoir lors d’une rencontre avec les journalistes samedi dernier à la Maison de la presse.
Animée par SidyBocoum et FihourounMaïga en présence du vice-président du FDR, Iba N’Diaye, la conférence de presse portait sur deux points essentiels, à savoir : la crise au Mali et les concertations nationales.
Concernant le premier point, SidyBocoum a brièvement rappelé l’historique du FDR qui a été créé au lendemain du 22 mars pour faire échec selon lui au coup d’Etat. Et le conférencier d’évoquer quelques résultats de l’action du ‘’Front du refus’’. Il s’agit, notamment, de la mobilisation de la communauté internationale, l’organisation de deux sommets sous l’égide du médiateur, le retour à l’ordre constitutionnel avec la démission du président ATT, l’investiture du président intérimaire, la prorogation du mandat des députés et des conseillers nationaux, la formation d’un Gouvernement d’union nationale. Quant à la gestion de la crise, le Front se félicite de l’aboutissement de la saisine de l’ONU pour une intervention internationale armée en vue de libérer le nord des mains des djihadistes etc.
S’agissant des concertations nationales en vue, le Front dénonce des manœuvres du Premier ministre qui visent à remettre en cause les institutions en place. Principaux points de désaccord : la composition du Comité technique chargé de l’élaboration des termes de référence ; les critères de sélection des participants et l’essence même des projets de document de travail desdites concertations.
« Nous ne participerons pas aux concertations nationales si… »
Pour le FDR, il est important de reprendre le Comité technique chargé de l’élaboration des Termes de référence dont la présidence doit être confiée à une personnalité neutre et consensuelle.
De même, pour le FDR, la détermination des critères de sélection des participants constitue l’un des points les plus importants pour la réussite des Concertations. Il rappelle que le contexte actuel étant totalement différent de la transition de 1991/1992 où les institutions étaient dissoutes ou inexistantes, les Institutions de la République (surtout celles représentatives des populations), ainsi que les collectivités territoriales doivent jouer un rôle déterminant afin de respecter la dimension nationale de ces concertations. C’est la même logique qui justifierait selon le Front, la participation de l’ensemble des Partis politiques qui avaient été négligés au profit d’associations non représentatives et n’ayant souvent aucune existence ou reconnaissance officielle telle que l’association Yèrèwoloton, le Réseau Malien des Consommateurs de Téléphonie Mobile, Laïdou Telecom etc.
Aussi, le Front du refus a dénoncé une volonté du Premier ministre à créer une majorité mécanique lors de ces concertations pour parvenir à ses fins qui est la création d’une quatrième république. « Si nos amendements et recommandations ne sont pas pris en compte, nous ne participerons pas aux concertations nationales » ont prévenu les responsables du front anti-putsch.
Par Daouda T. Konaté
Qu’il aille au diable
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