Le Président de la république doit empêcher à tout prix la tenue des concertations nationales que la primature, très certainement nourrie par des desseins inavoués, s’apprête à imposer à l’ensemble des forces vives de la nation à partir du 26 de ce mois. Ceci pour moult raisons.
Tout d’abord, à cause du contexte d’occupation des deux tiers du pays et du manque de leadership de la gouvernance nationale caractérisée par une fracture très perceptible des courants et des acteurs de la scène politique (qui n’arrive pas à parler le même langage depuis les événements du 22 mars). Et, surtout du fait de l’impréparation même desdites conventions dont les modalités et les termes de référence ne proviennent que de la seule primature et de ses affidés politiques, sans même tenir compte de l’avis de la majorité parlementaire sortante.
Ensuite, parce que le choix des femmes et des hommes (venant des institutions, regroupements politiques ou organisations de la société civile) devant siéger lors des concertations est très mal reparti, en plus du noyautage très poussé des bases. Car, tenez ! Par exemple, sur les cinq membres de la commission, quatre sont des cadres de la primature (des proches du premier locataire de cette institution).
En outre, l’objectif desdites conventions prévoyant la création de nouveaux organes de la transition, certains émettent des réserves sur l’intention des organisateurs de vouloir la doublure ou la mise en cause tout court, après le retour à l’ordre constitutionnel, des institutions républicaines déjà en place tels que, entre autres, l’Assemblée nationale, le Haut conseil des collectivités ou le Conseil économique, social et culturel.
Aussi, en décryptant les critères de représentativité, on peut surtout remarquer que la commission semble volontairement ignorer à la base les acteurs de la vie politique en ne privilégiant que ceux de Bamako (qui occupent actuellement le terrain politique) tout en ne respectant pas le fait majoritaire (puisqu’il existe après tout une majorité sortante à l’Assemblée nationale).
Par exemple sur les 110 regroupements retenus pour y participer, le FDR (qui récuse sa participation) et la Copam (ses deux tendances) ont droit chacun à 15 sièges. De même l’UNTM et la CSTM (les deux principales centrales des travailleurs) ont droit chacune à 5. Encore que ces dernières sont incluses dans des regroupements politiques : l’UNTM dans le FDR et la CSTM dans la Copam. Mais le hic est que dans cette notion de représentativité, il n’est nullement fait mention d’élus (conseillers municipaux et régionaux ou députés). Alors que pour des raisons de légitimité et de bon sens l’on ne peut (ou doit) pas prétendre résoudre les difficultés des populations d’un pays en laissant de côté ses élus à la base. Comme ce qui risque d’être le cas des populations des régions nord où aucun des représentants locaux n’auraient la parole pour s’exprimer à propos de leur terroir entièrement occupé au cas où les conventions auraient lieu, faute d’invitation.
Enfin, le coût d’organisation exorbitant de ces concertations ? Il est estimé à près de 100 millions de FCFA, alors que le pays, à la suite de la crise politico-institutionnelle et de l’occupation des régions nord se retrouve au bord de la récession. Et, en supposant qu’elles aient lieu, les organes qui en seraient vont non seulement créer des conflits de compétence avec les organes classiques, mais surtout grever le budget national qui, faut-il le rappeler, vient d’être revu à la baisse, presque de moitié, après que les partenaires techniques et financiers (PTF) aient fermé leur robinet à l’éclatement de la crise.
Sinon l’idée de la tenue de telles conventions n’est ni mauvaise et ni diabolique si elle advenait de façon consensuelle avec une représentativité respectant le fait démocratique et émanant de la diversité géographique de l’ensemble du pays. Toutes choses faussées d’avance. C’est pour toutes ces raisons qu’il revient au chef de l’Etat, chef suprême des armées, premier magistrat, garant de l’intégrité et de l’unité nationales du pays, de sortir de sa léthargie pour trancher en faveur de l’intérêt national, en ajournant sine die la tenue de telles conventions qui, au lieu de permettre de souder nos compatriotes face à l’ennemi commun (les groupes islamo-terroristes et leurs valets qui occupent le nord), risquent plutôt de nous plonger dans de querelles intestines dont nous devons faire l’économie, tant la fracture est grande.
Par GaoussouM. Traoré
SOUHAIT QUE LES CONCERTATIONS NATIONALES ET LES CONFÉRENCES DE COMPROMIS DÉDIÉES AUX NÉGOCIATIONS SOIENT PLUS INCLUSIVES ET PLUS OUVERTES A TOUTES LES COMMUNAUTÉS MALIENNES ET A TOUS LES MALIENS N’ACCEPTANT PAS LE TERRORISME DANS LES RÉGIONS ET AU NIVEAU DE LA DIASPORA.
ELLES DOIVENT AUSSI ÊTRE OUVERTES AU GROUPES ARMÉS INTÉGRANT DES MALIENS ET RESPECTANT DES PRINCIPES (REFUS DU TERRORISME, NON IMPUNITÉ, …) ET DES CONDITIONS (POUR LES GROUPES ARMES: DÉPÔT DES ARMES, INDIVISIBILITÉ DU MALI ET LAÏCITÉ).
LA NON IMPUNITÉ DOIT ÊTRE EXIGÉE POUR PARTICIPER AUX CONCERTATIONS NATIONALES ET AUX NÉGOCIATIONS.
Bonjour,
Cette décision de report des concertations nationales est vraiment sage. Félicitations au Président du Mali et aux organisateurs des concertations nationales de l’avoir accepté.
C’est le moment d’en profiter pour les rendre INCLUSIVES et pour avoir plus de représentativité en OUVRANT ces concertations nationales AUX RÉGIONS, à travers des concertations régionales, en intégrant toutes les communautés et tous les Maliens n’acceptant pas le terrorisme et acceptant les principes (refus du terrorisme, non impunité, respect des droits de l’homme, coexistence pacifique) et les conditions (pour MNLA, Ansar Dine, Gandakoye, …, dépôt des armes, indivisibilité du Mali et laïcité).
Il faut aussi intégrer les Maliens de la diaspora.
L’organisation, incluant les ramifications régionales, de telles concertations nationales et des conférences de compromis est expliquée dans le guide et la plateforme de concertations nationales et de négociation pour une sortie durable et honorable pour tous de la crise Malienne, que j’ai adressés sous forme de lettre ouverte au Président du Mali et à tous les Maliens.
C’est tous ensemble que les Maliens définiront le futur souhaité et s’engageront pour la construction durable du Mali.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com
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