’Carte de l’apaisement’’ pour certains et ‘’une façon de rebondir’’ pour d’autres, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a entamé, depuis quelques jours, des concertations avec la classe politique du pays autour de la révision de la constitution du 25 février 1992 : la majorité présidentielle, l’opposition démocratique et républicaine… À l’issu de ces concertations, le président IBK doit s’adresser à la nation pour lui expliquer sa position sur le projet de révision de la Constitution.
Depuis le 31 juillet dernier, Ibrahim Boubacar KEITA, concerte autour de la révision de la constitution qui divise les Maliens entre le « oui » et le « non ».
C’est dans ce cadre que le président IBK, avant la majorité le mardi dernier, a reçu le chef de file de l’opposition, Soumaïla CISSE. Les deux responsables politiques, pendant deux heures d’horloges, selon des sources, ont discuté à huis clos. Si rien n’a filtré officiellement de ce « huis clos » l’on apprend que dans le rang du pouvoir, l’acte a fait grincer des dents autour d’IBK. Mais à l’unanimité, les politiques s’accordent à dire que ça a été est une discussion franche. Les mêmes sources rapportent que le président de la République s’est engagé à ouvrir le dialogue. L’on apprend que ces concertations vont se poursuivre pendant toute la semaine.
Après le chef de file de l’opposition, IBK a également reçu des responsables des partis de la mouvance présidentielle avec eux, il a abordé la vie de la Nation et le référendum sur le nouveau projet de Constitution.
L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara, qui a participé à la rencontre, a jugé l’atmosphère ‘’de très bonne ambiance de discussions’’ alors qu’un autre chef de parti a confiées à RFI que « les intentions du président ne sont pas nettement connues, mais mon sentiment est qu’il joue à la carte de l’apaisement ».
Les interlocuteurs du président IBK ont vivement souhaité le renvoi du projet de constitution devant l’Assemblée pour une seconde lecture sur des articles précis, comme le recommande d’ailleurs un arrêt de la Cour constitutionnelle.
Si d’autres pensent déjà que le président de la république veut jouer à la carte de l’apaisement, certains estiment que les intentions d’IBK ne sont pas encore connues, mais qui le seront à l’issue de ces consultations.
En tout cas, si pour les partisans du Non, la révision de la Constitution ne vise qu’à renforcer les pouvoirs du président de la République, IBK lui-même soutient qu’il ne s’agit que pour la paix au Mali. Un motif qui a d’ailleurs occasionné sa large victoire à la présidentielle de 2013 face à son challenger, Soumaïla Cissé.
Le 2 juillet dernier, à la fin des travaux des chefs d’État du G5 Sahel, le président IBK, face à cette question référendaire a clairement exprimé sa volonté d’aller jusqu’au bout de ce processus lancé dans notre pays.
« Elle (le projet de loi révision constitutionnelle) a voté par 111 voix pour et 35 contre. Elle a approuvé le projet de loi référendaire. Et simplement, le vote de l’Assemblée ne suffit pas. Il conduit simplement au référendum, héritage de la 5e République française. Et, c’est à ce niveau-là que nos amis sont sortis du bois pour dire non, nous ne sommes pas d’accord. Alors qu’ils ont été d’accord avec nous, puisqu’ils ont amendé tout au long et à loisir le texte soumis. Ils ont participé à un séminaire tenu dans le cadre de cette révision-là.
Mais, in fine, non ! Non seulement ils ne sont pas d’accord, ‘’mais le Président KEÏTA serait mieux inspiré de retirer ce document-là du circuit’’. Si je le fais, je trahirai mon pays et la signature de mon pays ! Je ne le ferai pas ! »
Toutefois, IBK a voulu s’en remettre à la décision de la cour constitutionnelle.
« Cela dit, la Cour constitutionnelle dont l’autorité est sans conteste, va opiner. Elle dira le droit. »
Maintenant que la Cour a tranché en faveur de la tenue du référendum sous réserve de certaines modifications, dans son arrêt du 4 juillet 2017.
« Article 2 : Sous les strictes réserves et observations portant sur la mouture de la loi, sa date d’adoption ainsi que les articles 37, 47, 48, 61, 110, 115, 119, 145 et 148, la Loi n° 2017-31/AN-RM du 02 juin 2017 portant révision de la Constitution du 25 février 1992 est conforme à la Constitution ».
Alors, l’hypothèse de la carte de l’apaisement du président, à travers ces concertations lancées, semble la plus plausible.
À suivre…
Par Sidi Dao
Les concertations se poursuivront jusqu’a la fin du mandat d’IBK. Puisque cette revision de la constitution est importee de la France qui aujourd’hui est a la base de tous les malheurs dont souffrent les maliens.
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