Samedi dernier, un sommet a réuni à Ouagadougou le Groupe de contact de la Cédéao et des représentants des forces vives de la nation malienne. Alors qu’il s’agissait pour tout ce beau monde de se pencher sur le Mali, certains ont condamné l’initiative.
Le 07 juillet 2012, six chefs d’Etat du groupe de contact de la Cédéao ont écouté à Ouagadougou (Burkina Faso) une partie de la classe politique malienne et de la société civile. Les participants à cet important sommet avaient comme objectif de baliser l’avenir du Mali, notamment la période de la transition et les organes qui doivent la diriger. L’initiative a été adoptée lors du dernier sommet des chefs d’Etat de l’organisation communautaire tenue dans la capitale ivoirienne, et fait suite au constat de l’enlisement généralisé dans lequel se trouve le Mali. Pour rémédier à cette situation catastrophique et à l’incapacité du gouvernement actuel à bien gérer les affaires publiques, il est vite apparu nécessaire d’avoir un gouvernement inclusif, d’union nationale. Un gouvernement dans lequel les différentes sensibilités nationales se retrouveront pour atteindre les deux objectifs essentiels de la transition: la libération des régions du nord et l’organisation d’élections libres et transparentes.
Malgré la noblesse et la nécessité de cette initiative, certains partis politiques et des organisations de la société civile, dont des syndicats, ont boudé la rencontre, au motif qu’elle se tient en dehors du territoire national et que son objectif a été fixé par d’autres pays. Or, il est important de rappeler que le Mali est membre actif et fondateur de la Cédéao, de l’Union africaine et de nombreux autres regroupements. A ce titre, ce pays a été très souvent sollicité pour des médiations dans d’autres pays en conflit ou en crise interne.
Le Mali, grand médiateur
Le cas le plus récent est la médiation que Tiébilé Dramé, président du Parena, a menée à Madagascar. Mais dès 1963, Bamako a abrité le sommet de concertations et de négociations sur le conflit algéro-marocain. L’ex-président de la République, Amadou Toumani Touré, avant son élection, a régulièrement été sollicité comme médiateur un peu partout sur le Continent.
Ceux qui ont boudé la rencontre de Ouagadougou estiment également que les Maliens n’avaient pas besoin d’aller jusqu’au Burkina Faso pour régler leurs problèmes. Il faut remarquer que Bamako, comme de nombreuses autres villes, est loin d’être un havre de paix et de sécurité depuis le 21 mars 2012, date du coup d’Etat militaire qui a renversé unprésident démocratiquement élu, et surtout depuis le 21 mai, jour où le chef de l’Etat de la transition a été physiquement agressé dans un palais censé être l’endroit le mieux protégé du pays, puisqu’il abrite la première institution de la République. A noter que la foule qui a marché ce jour-là sur le palais présidentiel venait d’une convention nationale organisée par ceux-là mêmes qui, avant-hier, ont refusé d’aller à Ouagadougou.
A rappeler aussi en passant, qu’avant cette sauvage agression, une foule manipulée a empêché l’atterissage à Bamako des avions de plusieurs chefs d’Etat de la sous-région venant aider le Mali à sortir de l’impasse.
Une ville pareille ne présente pas les garanties nécessaires à une rencontre au cours de laquelle les esprits ne manqueront pas de s’échauffer. Ouagadougou s’imposait donc, et d’autant plus qu’elle est également la ville du médiateur désigné par la Cédéao dans la crise sécuritaire, institutionnelle et politique au Mali.
Aurait-on déjà oublié le 21 mai ?
Par ailleurs, il est quand même préférable que des adversaires, même ressortissants du même pays, se retrouvent sur un terrain neutre où leur hôte a son mot à dire. Ainsi, à travers le monde, plusieurs crises ont été réglées de cette manière. Dans les conflits en Afrique du sud, au Kénya, en Côte d’Ivoire ou en Guinée Conakry, entre autres, les médiations et négociations se sont déroulées ailleurs.
Pour toutes ces raisons, il faut croire que ces invités ont eu tort de ne pas aller à Ouagadougou où ils auraient pu enfin engager le dialogue avec toutes les autres forces vives de la nation. En effet, l’occasion était bonne pour la Copam, le Fdr, la Csm, Adps, IBK 2012 de se retrouver, de dire haut et fort ce que chacun pense, de discuter du futur. Car le plus important, c’est cela: l’avenir du Mali.
Et on peut dire qu’avec les nombreux invités qui ont fait le déplacement (cinquante sur soixante-deux, selon des échos du sommet) ce dialogue a été amorcé. Ouagadougou n’aura pas été inutile.
En revanche, ce début de solution est menacé. En effet, les absents de Ouaga se proposent de tenir leur mini sommet à eux, ici même à Bamako, Samedi prochain. Or la dernière fois que ces personnes ont eu la brillante idée de tenir une convention nationale, l’incroyable s’est produit pour la prémière fois dans le monde: un chef d’Etat a été agressé par une foule en colère. Aurait-on déjà oublié ce triste 21 mai ?
Cheick Tandina
la politique aux politiciens les militaires au front les enseignant en classe ; le pécheur au fleuve; le médecin à l’hôpital; le juge au tribunal etc.
voilà c’est ça la démocratie; chacun milite dans le parti de son choix; mieux tout le monde peut en créer
alors la solution à nos problèmes s’appelle démocratie, c’est aussi simple que ça
bien dit tandina une très belle analyse mais malheureusement ces gens là sont les pires ennemis du mali à commencer par IBK lui même
N’importe quoi ce sommet, c’est une fois de plus un échec pour la CEDEAO qui ne cesse d’aligner ses échecs.
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