Initialement prévue pour les 19 et 20 septembre, la Concertation nationale exigée récemment par une partie de la classe politique serait reportée au 29 septembre prochain sans aucune certitude réelle sur sa tenue effective.
Les raisons invoquées font état de l’opacité entretenue autour du sujet par le gouvernement, la non implication d’une frange importante de la classe politique et de la société civile dans l’élaboration des termes de référence et au comité d’organisation, les risques évidents de détournement de l’assise à des fins inavouées, la récupération des travaux par un groupuscule d’agitateurs au détriment des vrais questions de l’heure, la suspicion qui s’est installée entre les différents acteurs de la transition depuis la mise en place du gouvernement d’union nationale, entre autres.
C’est ainsi qu’on apprend que le regroupement IBK-2012 aurait désormais beaucoup de réserves sur les objectifs réels de cette Concertation, la non-participation du FDR, les appréhensions de la Copam (nouvelle formule) et du MP-22, le flou et l’amateurisme artistiques qui subsistent autour de son organisation…
Autant de préoccupations légitimes qui n’auraient jusque-là pas reçu de réponses dans le but de rassurer les uns et autres sur la pertinence et le sérieux d’une telle assise qui se voulait au départ “souveraine”.
Comme on le constate, du lancement de l’idée par la Copam aux heures chaudes de la transition à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont des Martyrs sur le fleuve Niger. Dans un contexte pareil, la Concertation nationale est-elle encore opportune ?
En effet, des questions de fond restent sans réponses : Comment seront désignés les participants ? Quelle sera leur légitimité ? Qui dirigera les travaux ? Quelle utilité et quelles utilisations des résultats ? A qui s’imposeront-ils au cas où certains n’y prendront sûrement pas part ?
En définitive, beaucoup de questions et très peu de réponses. N’y-a-t-il pas mieux à faire aujourd’hui pour notre pays que de dilapider ses maigres sous ainsi que de l’énergie dans l’organisation d’une concertation à tout point de vue mal préparée et aux finalités obscures ?
Ibrahima Sidibé