Concertation nationale : La phase de tous les enjeux

0

Le nouveau gouvernement de transition ne gagne pas l’adhésion totale de toutes les sensibilités. Même si elles se fendent d’accepter sans satisfaction ce gouvernement pour vite agir contre la situation qui gangrène le Mali, beaucoup d’entre elles affutent leurs armes pour la concertation.

Le président de la République, Dioncounda Traoré et le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra ont mis en place le 2e gouvernement de transition. Depuis la composition de ce  gouvernement, ni l’Union Africaine, ni l’Organisation des Nations Unies, ni l’Union Européenne ni  l’Administration Obama aucune de ces organisations internationales à part la CEDEAO, aucune d’ente elles n’a dit mot. Pour elles, ce qui se traduit par la constitution d’un gouvernement d’ouverture et non d’union nationale.

Au Mali, au sein de la classe politique et de certaines forces vives de la nation, la manifestation de colère ne s’est pas fait attendre. Même si elles se fendent de déclarations qui attestent leur adhésion, le lendemain de la composition de la nouvelle équipe gouvernementale, les rencontres urgentes des groupements révélaient chez beaucoup d’entre eux la non satisfaction ou la trahison. Selon nos informations,  l’atmosphère était tendue de part et d’autre.

Le  Front Démocratique pour la République(FDR), dit avoir accepté le nouveau gouvernement pour vite agir face à la situation, mais leur mécontentements se dessine au niveau de la non représentativité satisfaisante des partis politiques. Et  se disent aussi contre la décision de nomination de 3 des six ministres déchus comme conseillers à la primature avec rang de super ministres : Hamadoun Touré, ex ministre de la Communication ; Sadio Lamine Sow ex ministre des Affaires Etrangères, Me Hamadoun Touré, Commerce et Economie.

Les composantes de la Coordination des Organisation Patriotiques du Mali (COPAM), quant à elles, ne sont pas sur la même longueur d’onde que les autres. Lors  de la réunion du mardi dernier de la COPAM, le président Hamadoun Amion Guindo se dit satisfait. Mais par contre, beaucoup de ses militants qui ne sont pas de la CSTM dont il dirige aussi lui ont accusé de gestion personnelle.

L’Alliance IBK 2012 n’a pas pu supporter  sa colère quant au portefeuille qui lui  a été octroyé. Selon des informations, l’alliance serait même prête à jeter l’éponge.

L’ancien premier ministre Zoumana Sacko, dont le groupement n’est pas représenté, dans l’actuel gouvernement fustige contre la création d’un ministère à la solde des religieux. Sur RFI, il a déclaré son inquiétude de ne pas voir un jour que la loi   islamique ne prenne le dessus sur celle politique.

Quant au Mouvement Populaire du 22 mars, qui s’est démarqué de la Copam, il a carrément boycotté le gouvernement dit d’union  nationale par son refus d’y adhérer.

Au regard de ces mécontentements, dont nous n’avions donné que l’essentiel, la concertation nationale, s’il y a lieu, pourrait être une phase dangereuse qui mettra en cause ce premier pas vers la stabilité.

S’agissant de la concertation, elle doit se tenir trois semaines à partir du jour de la composition du gouvernement rentrant afin de traiter plusieurs thèmes relatifs à la situation de crise : Notamment la récupération  des régions nord du Mali et la préparation des élections libres et transparentes et discuter les propositions faites par le président Dioncounda concernant  les nouveaux organes de transition

Boubacar Yalkoué

Commentaires via Facebook :