«Peu importe pour IBK lui-même, d’être ou non candidat à sa propre succession ! Pour autant, s’il ne l’est, les Maliens crieront : « Bravo ! Il est sorti par la grande porte ! C’est un homme béni…». Mais pour nous autres, ce sera un véritable désastre»… A en croire IBK, «Treta travaille à l’image du porc», un animal qui a une curieuse manie. Et quelle manie ! Les révélations sont de l’Honorable Mamadou Diarrassouba, Secrétaire à l’organisation du BPN- RPM.
Si l’on ne peut, à proprement parler de graves révélations, il n’en demeure moins qu’elles soient insolites et indicatives à plus d’un titre. Elles émanent du secrétaire à l’organisation du Bureau Politique du RPM à l’issue d’une réunion présidée par IBK en personne. Et aussi curieux que cela puisse paraitre, l’élément sonore en question a été diffusé sur le web par le célèbre chroniqueur Ras-Bath. Sans commentaire ! Le secrétaire politique du parti, visiblement à l’origine de la rencontre tenant lieu de celle de la réconciliation entre Treta et BK ainsi qu’à l’origine profonde du récent remaniement, dit presque tout ! Lisez plutôt
Mamadou Diarrassouba :
«Quoiqu’on dise, IBK a l’amour du pays. Hélas, Dieu ne lui a encore donné un bon cadre [Responsable – Premier Ministre]. Mais une chose est sure : Bouah (Le Vieux – IBK) ne lâchera prise (le pouvoir).
J’ai été sollicité pour dire à Bouah [Le Vieux – IBK] de lâcher ! Qu’on m’en excuse : qu’on laisse Bouah continuer ! Et d’ailleurs, si Bouah quitte [lâche prise], qui donc pour le succéder ?
Si l’on nous avait dit de le faire sortir afin que le succède, son frère, son fils ou toute autre personne, là, il nous aurait été loisible prendre part au débat… Mais comme cela, exiger tout simplement à Bouah de partir sans désigner un successeur ? Pas question ! Il ne quittera pas ainsi ! Il ne lâchera pas ! Et nous militants, lui demandons de rester et persévérer
Il [IBK] a l’amour du pays. Il lui manque seulement des cadres compétents et efficaces. Raison pour laquelle, l’on parle de 5 Premiers Ministres en 5 ans ! Mais non ! Nous ne sommes pas dans une situation normale ! A ce titre, l’on ne peut juger et exiger une conduite normale. Impossible !
J’ai reçu de nombreux coups de fils de nos militants et responsables se plaignant du fait qu’Ibrim [IBK] ait toujours jeté son dévolu sur des responsables d’autres formations politiques en dehors du RPM [en vue d’occuper le poste de P.M]. Ce, au motif que nous sommes censés gouverner parce qu’ayant une majorité de députés et de conseillers. Alors, disent-ils, pourquoi ceux-là ne disposant de cette majorité bénéficient-ils de ce portefeuille [Primature] ?
En réponse, je les ai tout simplement appelé à savoir raison garder !
En temps normal, pareilles revendications auraient un sens. Mais dans le cas présent, l’on ne saurait parler de normalité. Faudra plutôt chercher des solutions aux problèmes existants !
Occasion pour nous de saluer Ibrim. Son soutien, c’est bien nous du parti [RPM]…
IBK : «Tréta refuse de prendre mes appels»
«Nous avions eu une réunion le 19 Décembre [2017] avec tous les membres du BPN. Pour la circonstance, il [IBK] a congédié sa garde rapprochée et le protocole, en leur disant qu’il se trouvait parmi les siens avec lesquels devrait s’entretenir.
Il s’est installé et appelé à ses côtés Tréta et Baber Gano. Ils étaient ainsi 3 au présidium … Je dois dire qu’on avait préparé la chose la veille en invitant Tréta à lire un discours que nous avions rédigé.
A propos, il [Tréta] nous a informés de son voyage sur la France. Nous le lui avons déconseillé. Nous avions exigé qu’il n’y aille pas au risque de le destituer à son absence. Pas le moindre doute là-dessus ! Il devrait absolument lire ce discours !
Et en effet, lorsqu’il est arrivé, nous lui avions remis le discours et il l’a lu !
Après cette lecture, IBK a demandé si quelqu’un d’autre voulait prendre la parole. Et c’est moi qui ai retenu le nom de 5 intervenants.
Ceux-ci ont en effet parlé et le débat a failli s’enliser lorsqu’un des intervenants l’a interpelé en ces termes : «Président IBK, êtes-vous dans, ou hors du parti ? ».
Un autre intervenant a rappelé que de tels propos ne seyaient guère puisque de nature à envenimer les choses parce qu’en réaction, «Ibrim risquerait de sortir de la salle en nous abandonnant là sur place. Ce qui nous sera préjudiciable à tous».
En effet, si d’aventure, le torchon brûlait entre Ibrim et nous, il risque en effet de ne briguer un second mandat. Et peu lui importe qu’il soit ou non candidat ! Ce qui n’est pas notre cas. C’est nous qui en pâtiront ! Pas lui ! ».
Vrai ! Il a la possibilité de sortir de la salle à l’instant précis et d’annoncer aux Maliens qu’il n’est plus candidat. Et vous verrez, ils (les Maliens) lui diront : «Bravo, Félicitations ! Il est sorti par la grande porte ! C’est un homme béni ! ». En fait, tout le problème réside là [sur sa candidature en 2018]. Et pareille décision venant de lui, constituera en effet un désastre pour nous ! Si candidat, tout le monde sait qu’il passera [sera élu]…
En réponse à l’intervenant, il [IBK] a rassuré qu’il était dans le Parti et que ce dernier (l’intervenant) lui doit aujourd’hui son poste ! Bref, il a calmé le jeu et s’est lui-même calmé !
Tout cela, a dit IBK, fait partie de la chose politique. Et d’ajouter : «Tréta refuse de répondre à mes invitations [appels]»…
Et lorsque Tréta voulu nier les faits, il [IBK] exhiba les messages [téléphoniques]… Et là, ce fut le tollé général [contre Tréta].
Mais comment donc ? Nous qui pensions que le Président IBK était inaccessible ce, pendant qu’il appelait régulièrement le président du parti et que celui-ci refuse de s’exécuter ! Voilà donc la vérité ! Treta a donc des arrière-pensées ! Nous l’avions remis à sa place ! ».
La manie du cochon !
[Selon IBK] : « Tréta est pour moi un bon jeune frère, mais il agit à l’image d’un cochon, un animal qui a la manie de détruire lui-même les résultats de ses efforts… ». Un à un, il [IBK] a évoqué le cas de tous les membres présents…
A la fin des travaux, il a pris Tréta, son bon jeune frère, par la main et ils ont embarqué dans le véhicule dont il lui avait fait cadeau bien avant celui qu’il a eu à m’offrir également …
Ce jour, certainement que Treta a pensé que je préparais un complot contre lui pour avoir initié la rencontre ! Mais je voyais les choses autrement. Et d’ailleurs, Tréta m’a remercié par la suite.
Et à la faveur de la mise en place du gouvernement [SBM], il (IBK) l’a appelé alors qu’il se trouvait en France. En tout état de cause, moi, mon rôle se limitait à remettre les deux hommes ensemble.
J’en suis heureux, dans la mesure où ce fut l’occasion d’échanger et de se dire la vérité… ».
«Ce gouvernement [celui d’Idrissa Maïga] est incapable de nous faire gagner les élections»
«Nous lui avions dit [à IBK] que ce gouvernement [le précédent, celui d’Idrissa Maïga] n’était nullement à mesure de nous donner de bons résultats lors des prochains scrutins et qu’il fallait le changer. Il a dit : « Ah bon ? ».
J’ai dit oui ! Il fallait le changer ce, au regard de la démission de certains ministres, des invectives entre eux, ajouter à cela les autres crises (Nord) …
Nous lui avions en outre suggéré de nommer ceux des nôtres… Les gens cherchent à nous mettre dos-à-dos et à nous dénigrer par la suite en soutenant que le RPM n’existe plus …
En réponse, il nous a donné des conseils… : «L’on ne met pas tous ses œufs dans le même panier»… Il a dit avoir réservé certains [cadres] afin que ceux-ci émergent le jour où lui (IBK) ne sera plus là. En les faisant venir maintenant, ils seront exposés et frappés par le même bâton que les autres. Et ce jour, il en sera fini du RPM. C’est de cette manière que la fin du PDES est intervenue. Voyez-vous ? Après ATT, certains [des militants du PDES] sont allés au RPM, d’autres chez Soumaïla Cissé (URD) ou ont créé leur propre parti… »
Treta, vers l’opposition ? Faux et archi-faux ! :
«Et IBK d’ajouter : «nous avions hérité d’une situation très difficile… J’ai responsabilisé tous les cadres, mais en vain ! Ils ont commis beaucoup de fautes et j’étais obligé de les couvrir ! »
Enfin, on s’est compris depuis lors ! C’est vous dire, chers militants, que nous sommes en phase avec IBK ce, contrairement aux rumeurs dans les journaux prêtant à Tréta le dessein de créer son propre parti au motif qu’il est malaimé au sein du RPM, qu’il se dressera contre Ibrim, etc. Pur mensonge ! Ce sont les mêmes qui distillaient pareilles rumeurs avant le congrès (du parti). Tout cela nous incite à réfléchir et à resserrer les rangs…» […].
Traduit et transcrit par B.S. Diarra
Encadré : LES ENSEIGNEMENTS
Et pourtant, la guerre des clans ne fait que commencer ! Et il y a pire !
Au-delà de son caractère léger et incohérent, l’intervention de Mamadou Diarrassouba soulève de véritables interrogations et inquiétudes allant au-delà du parti RPM et susceptibles d’affecter la gouvernance elle-même !
A la lumière de cette intervention du secrétaire à l’organisation du parti, l’on se rend aisément compte qu’il s’agit d’une réunion de restitution d’avec les militants du Parti. En clair, Mamadou Diarrassouba rendait compte de la réunion du BPN présidée par IBK en personne. L’intention manifeste était de rassurer à propos des désormais bonnes relations qu’entretiennent désormais Tréta et IBK dont lui-même est à l’origine. A l’entendre, c’est désormais la paix des braves ! La fin des conflits, la réconciliation !
Cet optimisme du Secrétaire à l’organisation est tout simplement factice. La preuve par Ras-Bath ! En somme, comme si le prétend Mamadou Diarrassouba, il n’existe désormais «plus de problème», comment diantre cet enregistrement sonore est-il parvenu aux mains de Ras-Bath ? Sacré Ras-Bath, soit dit en passant !
Il est évident que le redoutable chroniqueur n’était guère dans la salle de réunion de restitution du parti et que c’est bien un participant qui a intentionnellement enregistré les conversations en vue de les lui apporter. Une démarche visiblement préméditée ! A propos, au quartier Hippodrome (siège du parti en commune II), l’on soupçonne les proches du Premier ministre sortant, à savoir, Idrissa Maïga d’avoir organisé la fuite.
En tout état de cause, la divulgation de tels propos censés confidentiels atteste que la « paix des braves » annoncée est loin d’être une réalité. La guerre des clans est, en effet, loin d’être fini. Elle ne fait d’ailleurs que commencer.
Une assertion qui se justifie au-delà de la publication de l’élément sonore par Ras-Bath. Et pour cause. Mamadou Diarrassouba que l’on sait proche de la tendance Tréta, révèle bien être à l’origine du départ d’Idrissa Maïga lequel, à ses dires, n’était à mesure d’assurer la victoire du parti lors des prochaines consultations électorales.
Aussi, se targue-t-il d’être à l’origine du rapprochement entre Tréta et IBK. Mais à quel prix ? A celui de l’éviction d’Idrissa Maïga et de son clan ! Et, faut-il le rappeler ? Ce dernier possède une assise politique non négligeable au sein de la formation.
Alors, quand bien même, par souci pour IBK de ne frustrer ce clan, le choix du PM a été porté sur Soumeylou Boubèye Maïga et non sur une quelconque tendance à l’interne, il ne demeure pas moins que la frustration sera de mise et aura pour conséquence d’élargir davantage le fossé et par conséquent, de rendre le climat encore plus délétère au sein de la formation commune.
Le RPM aurait-il perdu la foi ?
Le secrétaire à l’organisation du parti nous enseigne en outre que sans IBK, c’en est fini du parti ! : «Un désastre pour nous autres si Bouah renonçait à sa candidature en 2018» !
Arrêtons-nous-là un instant ! L’on constate aisément que le secrétaire Politique de ce parti a tout simplement perdu la foi au regard de cette vérité proverbiale : «si tu te targues de faire vivre ton prochain, tu te rendras compte de ton erreur le jour où tu mourras avant lui». Passons !
Les propos de Diarrassouba attestent tout simplement que le RPM se résume à IBK ! Point de perspective après lui ! Il est l’Alpha et l’Omega ; le commencement et la fin !
Libre à l’orateur et aux siens de développer pareil concept ! Le Mali, en tout cas, va au-delà de la personne d’IBK et du RPM. Hélas, au sein de cette formation, l’on ne semble avoir intégré cette notion pourtant élémentaire dans la gouvernance politique. D’où les dérapages, dérives, et surtout, le manque criard de perspectives se matérialisant très souvent par le pilotage à vue et ses corollaires.
En tout état de cause, le mode de pensée ici, atteste allégrement que ce parti n’était pas prêt à venir aux affaires. L’est-il encore ?
B.S. Diarra
IBK doit avoir un deuxieme mandat. A part lui, la seule autre personne que je pense capable de diriger le Mali, s’appelle Soumeylou Boubay Maiga! Je souhaite de tout mon coeur voir IBK candidat pour un second manda!
J’ai toujours dit que l’égocentrisme est le mal qu’il faut combattre dans notre pays. Et c’est les calculs d’intérêts qui ont miné le RPM avant la nomination du gouvernement SBM. Ce que les militants du RPM voulaient c’était une gestion clanique du pouvoir en nomment systématiquement tous les cadres du RPM dans des postes stratégiques qu’ils en aient les compétences requises ou non.
Mais cela rendre en contradiction avec le projet politique du président IBK le Mali d’abord qui bannit le népotisme et le clanique en privilégiant la compétence pour réussir la mission que le peuple malien a confié au président IBK. Voilà la source de tous les maux du RPM.
Dieu merci que ces différends se sont réglés avant la constitution du nouveau gouvernement. Comme le président IBK l’a lui-même dit le RPM est son parti et il en sera le candidat en cette année électorale. Et les maliens donneront un second mandat au président IBK pour achever la grande refondation entreprise dans tous les secteurs d’activités du pays.
FB n’a pas commenté cet article
Dommage qu’il n’y ait pas de possibilité sur maliweb pour me notifier qu’on veut ma réaction sur un article.
Très édifiant tout ça !
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