Visiblement, la mise en place du gouvernement dit d’union nationale, exigée par les puissances internationales et soutenue par la conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO, semble être bloquée entre les mains des hommes politiques, ou du moins les « animateurs » du pays qui peinent à soumettre les CV (curricula vitae) de leurs « candidats » au Premier ministre pour la mise sur pied de cette nouvelle équipe gouvernementale.
Le climat politique qui prévaut au sein des quartiers généraux des grandes formations politiques pays pour le choix des personnes à proposer au chef du gouvernement (le «
partage du gâteau », comme ils en ont l’habitude) semble les militants de premier rang de certains partis au sein desquels chacun se dit le mieux habilité à participer à la gestion des affaires du pays en ces moments émaillés de soubresauts. En un mot, rien ne va entre les représentants des grands partis, du moins ceux qui ont participé à la gestion du pays lors de ces dix dernières années. Il s’agit surtout de querelles personnelles de positionnement qui n’ont rien à voir avec les problèmes actuels du pays. En fait, les vieilles têtes des partis, ou du moins les «
dinosaures politiques» refusent de céder le témoin terrain à la jeunesse qui ne manque aussi d’expérience. Il y a des personnes qui viennent à la politique pour servir leur pays, mais il y en d’autres qui la «
taquinent », voire la «
courtisent » rien que pour se servir de leur pays. Cette réflexion pleine de bon sens viennent d’un intellectuel malien qui, après une minutieuse étude axée sur le comportement des hommes politiques, les a qualifiés de «
ceux-là qui embrassent la politique pour se servir de leur pays ». En tout cas, le combat auquel se livrent certains politiciens illustre parfaitement cette pensée.
C’est dire que la gestion du pays, surtout en ces moments de crise, doit être confiée à des gens pas plus maliens que les autres, mais qui ne sont pas coupables de la gestion calamiteuse faite par le régime déchu. En tout cas, ils ne se «
tuent » que pour entrer dans ce nouveau gouvernement afin d’assurer leurs arrières (on ne sait jamais) et de protéger leurs privilèges afin de se doter d’une bonne santé financière et préparer leurs futures campagnes électorales, comme ils ont...si mal su le faire sous le régime d’ATT.
La situation actuelle du pays doit inciter le Chef de l’Exécutif à définir rigoureusement les critères de choix des nouveaux entrants dans le gouvernement, et cela, sous la base d’un sens patriotique très élevé car il s’agira, pour le Premier ministre, de ne pas être coupable ou comptable de ce que les nouveaux entrants feront une fois qu’ils auront «
forcé l’entrée de la porte » du gouvernement. En vérité, ils n’y viendront pas pour éviter le gouffre à leur pays, mais pour y trouver de quoi animer leurs partis politiques respectifs grâce aux fonds du contribuable malien. Que le Premier ministre s’imprègne et s’inspire donc de l’atmosphère actuelle qui règne au sein des QG politiques afin de donner l’occasion aux «
sans voix » de participer à la gestion de leur pays sinon, s’il fait entrer des «
voleurs » dans le gouvernement, c’est lui qui en assumera les conséquences.
Serge Lath