Nous avons attiré l’attention du BPN du RPM sur le cas Mamadou Tangara. Dans deux articles, le premier, nous avons titré : « Répugné et rejeté par le RMP à Sikasso : Mamadou Tangara crée la zizanie », le second nous nous sommes posés la question suivante : « Le RPM est-il en lambeaux à Sikasso ? Sur 43 communes 25 claquent la porte à cause de Mamadou Tangara ». Aujourd’hui, avec le temps, l’histoire nous donne raison. Le RPM se fragilise davantage.
Après les séquelles du renouvellement du bureau qui a défalqué le parti de centaines de militants, avec des rebondissements en cascade, c’est le choix des candidats du RPM aux prochaines communales qui risque d’enterrer pour de bon le parti présidentiel. Le seul responsable de cette déconvenue c’est le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Ousmane Koné, non moins secrétaire général de la section RPM de la Cité du Kénédougou.
« Ousmane Koné, secrétaire général de la section RPM de la ville de Sikasso est un irresponsable. C’est par lui que viendra le malheur du RPM à cause de ses choix tout le temps contesté. », nous a confié un militant RPM proche de Mamadou Tangara. Et de poursuivre : « Le hic est que c’est le ministre qui a imposé Mamadou Tangara en qualité de secrétaire général adjoint de la section lors du dernier renouvellement du bureau de la section RPM de la ville de Sikasso contrairement à la volonté de la grande majorité des militants. Maintenant que nous avons accepté son choix et l’adopté. Il vient encore une fois de se faire voir. ».
Ousmane Koné, secrétaire général de la section RPM de la Cité du Kénédougou est dans le collimateur de certains militants et des responsables du BPN du RPM. Il ne cesse de défrayer la chronique par ses choix iniques, des choix qui ne font jamais l’unanimité.
Mais ce qui nous intéresse c’est l’attitude du secrétaire général de la section RPM de la ville de Sikasso. Ousmane Koné peut être classé parmi les ennemis du parti au pouvoir. Et pour cause, si les observateurs de la scène politique se souviennent c’est lui a imposé par la force le maire, Mamadou Tangara lors du renouvellement du bureau de la section, il y a quelques mois. Ce renouvellement a créé en son temps des remous. Beaucoup de militants avaient claqué la porte du parti afin de protester contre la venue au forcing du maire à scandale, Mamadou Tangara. Une venue souhaitée uniquement par Ousmane Koné qui se dédit aujourd’hui.
Pourquoi Ousmane Koné a changé de position par rapport à Tangara ?
Les partisans de Mamadou Tangara, le maire sortant accuse le ministre d’avoir violé le jeu démocratique par des combines afin d’écarter la candidature du maire aussi très décrié.
Selon un militant RPM qui a assisté à la séance de composition de la liste des candidats RPM, le secrétaire général a avancé des propos qui recalent le maire sortant Mamadou Tangara. Selon lui, Tangara est en liberté provisoire, il est démissionnaire d’un parti politique (ADEMA). Il a aussi soutenu que Tangara est le maire en poste. Il doit au préalable démissionner de son poste de maire afin de bénéficier d’une candidature au sein du parti d’accueil, c’est-à-dire le RPM.
Ignorait-il tout ça au moment où il imposait Mamadou Tangara. Le ministre n’est pas sincère. Son attitude est comparable à une irresponsabilité politique. Le ministre, comme Tangara, est flottant, indécis, imprécis, inconséquent dans ses prises de décisions. Cette situation risque d’être fatale pour le parti au pouvoir.
Lorsqu’Ousmane Koné imposait Mamadou Tangara, contrairement aux souhaits de la grande majorité des militants RPM de la Cité du Kénédougou ne savait-il pas qu’il était en liberté provisoire. Ignorait-il Tangara traînait des casseroles. Que le SG de la section nous dise autre chose. A-t-il regretté son choix, s’est-il rendu compte le maire de la ville de Sikasso, un des hommes politiques les plus flottants et indécis de l’histoire de la démocratie malienne ne représente que l’ombre de lui-même. En homme politique avisée, le ministre devrait mesure les risques qu’il prenait en imposant Mamadou Tangara.
Mécontents, selon nos sources, les délégués acquis à la cause de la candidature de Mamadou Tangara ont décidé de saisir le BPN du RPM. Ils exigent que cette grande instance du parti tranche ce malentendu qui a découlé du choix un peu biaisé des candidats RPM aux élections communales. D’ores et déjà, les partisans de Mamadou Tangara ne comptent pas s’arrêter là. D’après nos sources, certains militants veulent mener des actions afin d’invalider la liste imposée, selon eux, par le secrétaire général, Ousmane Koné.
C’est pourquoi, après la composition de la liste, certains délégués des cinq sous-sections de la commune urbaine de Sikasso ont été convoqués pour examiner la situation. La grande majorité de ces délégués, selon nos sources, ont porté leur choix sur Mamadou Tangara comme candidat de la situation actuelle qui prévaut à Sikasso.
Du côté du secrétaire général, Ousmane Koné c’est le dur. Il ne veut plus entendre parler d’une liste portant le nom de Mamadou Tangara qui est devenu un cas très sérieux. Certaines sources soutiennent également que le BPN du RPM a approuvé la liste proposé par le SG. Il aurait aussi rappelé le maire indésirable à l’ordre en ces termes aucune liste parallèle ne sera validée sans la signature du secrétaire général de la section de Sikasso, Ousmane Koné, pourtant responsable de toute cette cacophonie.
A quelques encablures des élections communales, le BPN aura-t-il le temps nécessaire de vider ce contentieux, ensuite colmater les brèches, remobiliser les militants, instaurer la confiance entre eux afin de gagner les élections ? Le temps nous le dira.
A rappeler que c’est Daouda Koné qui a été choisi comme tête de liste RPM pour les communales du 20 novembre dans la circonscription électorale de Sikasso.
De toutes les façons, c’est ce parti affaiblit par les séquelles du renouvellement du bureau de la section qui vient encore de faire face à une seconde saignée occasionnée par les dissensions créées suite à la composition de la liste des candidats RPM aux prochaines élections communales, qui va aborder les joutes électorales.
Moussa Mamadou Bagayoko