Composition de la Ceni : Les partis de l’opposition s’insurgent contre

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Mercredi dernier, les partis de l’opposition sont montés au créneau pour contester la décision de la majorité gouvernementale de s’arroger 9 sièges dans la nouvelles CENI, la «partialité» du MATCL, et le mutisme de la société civile. C’est au cours d’une conférence de presse animée par Oumar Mariko entouré des représentants des autres partis de l’opposition.

Les représentants de neuf partis politiques se réclamant de l’opposition (UNPR, BARA, RDR, MPLO, ADCAM, RJP, CD, SADI et CNU-Faso Jo Ton) étaient face aux médias, mercredi 10 août 2011, pour montrer leur position sur la récente évolution dans le dossier de la composition de la nouvelle CENI censée superviser les prochaines élections. Au cours d’une conférence de presse, animée essentiellement par Oumar Mariko, Secrétaire général du parti SADI, ont fustigé le Ministère de l’Administration et des Collectivités Locales qui «n’arrive pas à trancher le différend qui oppose la majorité à l’opposition autour des quotas en appliquant strictement la loi électorale». Au contraire, selon le principal conférencier, Kafougouna Koné et ses collaborateurs ont pris fait et cause pour la majorité gouvernementale qui veut s’adjuger 9 places et ne céder qu’une seule à l’ensemble de l’opposition, une manœuvre secrète tendant à affaiblir celle-ci.

Dans son discours liminaire, après avoir fait l’historique de la CENI, une structure chargée de superviser et suivre  la régularité des élections et du référendum, dont ne peut donc être exclue l’opposition, le Dr Mariko a expliqué que la répartition des sièges au sein de la CENI doit tenir compte de l’équité et de la parité. C’est-à-dire que les quinze sièges du bureau doivent être répartis de manière consensuelle entre les organisations de la société civile (05), la majorité (05) et l’opposition (05), et ce, quelque soit le nombre des partis politiques de chaque camp, et conformément à l’esprit de la Loi électorale révisée en 2006. Or, cette Loi est «constamment violée par la majorité appuyée par le gouvernement. Elle interprète la Loi électorale au gré des circonstances et du rapport des forces du moment sur le terrain». Cette année, en voulant imposer le 9 contre 1, la majorité par de l’expérience de 2009. Cette année-là, c’est au nom du principe d’équité contenu dans la Loi électorale, et du principe de l’inégalité implicite, que la majorité a offert trois places aux trois partis de l’opposition parlementaire (RPM, Parena et Sadi). Et en dépit de toutes les discussions et de tous les arguments, la majorité «appuyée», par le gouvernement, ne veut encore reconnaitre que l’opposition parlementaire. Autrement dit le SADI à laquelle ne sera dévolu qu’un seul poste. Selon le Dr Mariko, toute cette stratégie est le fait essentiellement de deux partis, l’Adéma-PASJ et l’URD, aux objectifs politiques divergents, mais qui convergent pour imposer leur diktat à l’opposition en «transformant la CENI en une place d’armes où des alliés conjoncturels et des prébendiers de tous bords viennent s’agglutiner pour festoyer».

Pour lui, cette CENI qui se profile est l’endroit rêvé où la majorité compte caser tous ses alliés, en piétinant les droits de l’opposition. Elle pourrait réussir si le gouvernement lui renvoie l’ascenseur après qu’elle ait massivement voté le projet de référendum constitutionnel.

Ce gouvernement est d’ailleurs épinglé par le conférencier, à travers le ministre de l’administration territoriale «qui a refusé d’appliquer la loi en frappant de forclusion la liste de la majorité qui n’a pas été déposée le 15 juillet conformément à l’article 7 de la loi électorale. Il s’est même transformé en Procureur contre l’opposition dont le crime a été d’étaler sur la place publique les raisons du désaccord avec la majorité et à présent, il refuse d’appliquer la loi» comme promis le 28 juillet.

Forts de ces constats et arguments, les partis de l’opposition dénoncent la tentative de la majorité «d’organiser et de cautionner la fraude électorale» en s’adjugeant 9 sièges sur 15, le non respect de la loi par le gouvernement et ses alliés de la majorité. Ils disent user de tous les moyens légaux pour se faire entendre, rencontreront les partenaires techniques et financiers impliqués dans le financement des opérations électorales et référendaires, mobiliseront le peuple pour défendre la «démocratie chèrement acquise au prix du sang des martyrs».

Pour terminer, le conférencier a fustigé le mutisme des organisations de la société civile qui «n’ont pas joué leur rôle d’arbitres et qui auraient dû être les initiateurs de cette conférence de presse».
Cheick TANDINA
 

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