La section communale du parti présidentiel est éjectée de son siège. Matériels et autres affaires jetés dans la rue. Mais la consternation fut de courte durée pour les responsables de la formation politique, la justice ayant finalement tranché en leur faveur.
Amadou Ouattara, secrétaire général de la section, et les siens ont recouvré le droit d’occuper le siège du parti sur une décision du tribunal de première instance de la commune V du district de Bamako, dans sa délibération du jeudi 26 février 2015.
Au RPM, on a du mal à accepter cette humiliation infligée à cause d’une rivalité interne. «De nos propres investigations sur ce dossier, des points méritent bien d’être revus à la loupe. Il s’agit de savoir si, en matière immobilière, une décision est exécutoire dans les 72 heures », souligne un responsable de la section RPM.
Ce qui complique davantage la situation au RPM, c’est que certains s’interrogent sur la position de l’huissier Dramane Kokè Sacko, qui avait amené la décision d’expulsion exécutoire de 72 heures. Pourtant, ce dernier serait lui même membre du RPM, comité 3 de Torokobougou. Une partie des responsables s’interroge sur ses éventuelles accointances avec l’actuel premier adjoint au maire du district de Bamako, Harimakan Keïta.
En effet, le siège litigieux fait l’objet d’un bail de 80 000 F CFA, entre Mara Immobilière et Harimakan Keïta, qui était secrétaire général de la section RPM de la commune V. Alors, Harimakan et les siens s’acquittent du paiement de ce montant jusqu’en février 2014. A partir de cette date, indique-ton, le premier adjoint au maire du district de Bamako remet le processus en cause.
Il est ainsi demandé aux cadres de partager le paiement mensuel du loyer. Des sommes forfaitaires sont attribuées à des cadres. Et la part de Harimakan lui-même s’élève à 20 000 F CFA par mois. Curieusement, certains responsables refusent de s’acquitter de leur devoir. L’interlocuteur nous fait vite un petit calcul.
Un cumul de 4 mois d’arriérés est constaté par le bailleur, qui a porté l’affaire devant la justice. Pourtant, Amadou Ouattara aurait fait un chèque à la hauteur du montant au bénéfice de l’agence qui gère le siège. Mais il lui a été rapporté que la dette est déjà épongée par l’ancien secrétaire général, Harimakan Keïta.
Rien à faire, Mara Immobilière tenait à chasser la section RPM. Motif: le propriétaire des locaux aurait besoin de sa maison pour des fins conjugales. D’ailleurs, le local serait loué au nom de Harimakan et non celui du RPM.
Soumaïla T. Diarra