Communales et régionales : Plus de 76% des citoyens maliens souhaitent la tenue rapide des élections communales et régionales

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Selon les résultats du sondage d’opinions «Mali Mètre» de la Fondation Friedrich Ebert (FES) plus des trois quarts (76,6 %) des citoyens souhaitent la tenue rapide de ces scrutins et déclarent avoir l’intention de voter aux prochaines élections communales ou régionales contre 1/5 (20 %) qui est d’un avis contraire.

En boudant le cadre de concertation ministère de l’Administration territoriale/leaders des partis politiques, des observateurs pensent que l’opposition politique est toujours dans la logique de repousser l’échéance des élections communales et régionales à 2018.

On aura ainsi une année d’élections générales (présidentielles, législatives, communales et régionales) avec sans doute une nouvelle donne politique en fonction des résultats.

Cette position est paradoxale d’autant plus que les leaders de l’opposition ne veulent pas non plus des autorités de transition ou intérimaires dont le mandat ne doit pas légalement dépasser légalement 4 à 6 mois là où elles seront installées.

Que faudra-t-il alors faire face à un tel scénario ? Que craint l’opposition à vouloir sans cesse reporter cette échéance électorale primordiale pour le retour de la paix et de la stabilité dans notre pays ?

Des questions d’autant pertinentes qu’elle a vivement souhaité les différents reports pour des raisons plus ou moins objectives.

Après deux reports en 2014, les élections régionales et communales avaient été fixées au 25 octobre 2015. Et le dépôt des candidatures avait été même clos depuis jeudi 10 septembre, mais la polémique enfla dans le pays. Mais, les ex-rebelles (???) de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des partis politiques, notamment ceux de l’opposition, avaient plaidé pour un report de ces élections.

«Dans la situation actuelle, les élections ne peuvent pas se tenir correctement», avait notamment déclaré sur une radio internationale Soumaïla Cissé, Chef de l’opposition parlementaire pointant du doigt le manque de personnel administratif dans les régions du nord. «Même déposer les listes a été un chemin de croix», s’était-il plaint pour justifier leur volonté.

Quant àTiébilé Dramé du Parena, il avait dénoncé sur le même média une décision «irresponsable» et «un projet d’élections impossibles» à tenir sur l’ensemble du territoire. Il estimait également que la tenue des régionales et des communales était «en contradiction» avec l’accord de paix signé en mai-juin dernier. Qu’est-ce qui n’est pas alors contradictoire à la constitution ou à l’Accord de paix tant que ce n’est pas dans l’intérêt des opposants ?

Il est vrai que certains partis de la Majorité, notamment l’Adema, étaient favorables à ce énième report. Ce qui se comprenait d’ailleurs car la Ruche est la formation qui a le plus d’élus municipaux. Une donne qui a tout son poids politique et financier dans l’attribution de l’aide publique aux partis politiques.

Un avantage qu’elle n’est pas sûre de pouvoir sauvegarder avec de nouvelles élections prévues juste avant la fixation de cet appui vital aux Chapelles politiques du pays.

Une urgence pour la paix et la stabilité

Mais, aujourd’hui, le Ministère de l’Administration territoriale a réuni presque toutes les conditions pour l’organisation dans les meilleurs délais des communales puis des régionales.

C’est ce Département qui assure la préparation technique et matérielle de l’ensemble des opérations référendaires et électorales, conformément à l’article 26 de la Loi électorale. Et il assure avoir réalisé de nombreuses activités comme l’exécution des opérations de révision exceptionnelle des listes électorales ; la validation de la configuration des bureaux de vote ; l’inventaire du matériel électoral ; l’exécution des opérations de révision annuelle des listes électorales…

Le Ministère assure aussi avoir consolidé un fichier électoral avec plus de 7 millions (7 141 855) d’électeurs devant être répartis entre 21 471 bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national.

La pérennisation des opérations d’enrôlement dans le cadre du RAVEC est aussi un acquis avec la prise en compte de nouveaux majeurs, les omis et les corrections des erreurs manifestes.

Le retour des refugiés et des déplacés se poursuit aussi, lentement, mais sûrement. Et, à la suite de la libération progressive des zones sous occupation et conformément à l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la mise en œuvre du plan d’action pour la réinstallation des autorités administratives et des autres services sociaux de base se poursuit progressivement, en collaboration avec les partenaires de notre pays.

«Il a été enregistré pour cette période un retour significatif des refugiés de la Mauritanie, du Niger et du Burkina Faso. Les efforts en cours permettront au plus grand nombre de regagner leur site d’origine», assure une source indépendante dans le septentrion.

En exécution des termes d’une décision administrative (la  lettre n° 1052/MATD-DGAT) du 05/10/2015  «la situation périodique du retour de l’administration est transmise par l’ensemble des représentants de l’Etat dans les circonscriptions concernées sont suivant un canevas tracé…», nous assure un responsable du Ministère de l’Administration territoriale (MAT).

Sans oublier que le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga et son équipe ont organisé une élection législative partielle dans la circonscription électorale d’Ansongo, cette année, «dans la paix et la quiétude». Un scrutin qui a enregistré plusieurs candidatures et dont les deux tours ont suscité un véritable engouement populaire avec la victoire du candidat RPM. Cette opération s’est bien déroulée partout, à l’exception de la commune de Talataye où nos partenaires n’ont pas assumé toutes leurs responsabilités dans sa sécurisation.

A rappeler aussi que les élections communales, régionales et du district de Bamako du 25 octobre 2015 reportées avaient enregistré 3333 listes déposées, dont 1926 des partis politiques, 1303 groupements, 104 indépendants.

De sources concordantes, plusieurs partenaires du Mali exigent aujourd’hui la tenue des élections. C’est aussi un souhait des populations si l’on se réfère aux résultats du sondage d’opinions «Mali Mètre» de la Fondation Friedrich Ebert (FES).

Ainsi, le rapport de sondage fait ressortir que plus des trois quarts (76,6 %) des citoyens souhaitent la tenue rapide de ces scrutins et déclarent avoir l’intention de voter aux prochaines élections communales ou régionales contre 1/5 (20 %) qui est d’un avis contraire. Les habitants des localités de Tombouctou (87,6%) et Mopti (82,7 %) sont les plus nombreux à exprimer cette intention car pressés de sortir de cette impasse politique et surtout d’avoir des élus de proximités pour porter haut leurs voix et peser dans la prise en charge de leurs préoccupations.

Objectivement, y a-t-il une raison de ne pas aller aux consultations électorales communales et régionales ? A moins que l’opposition n’ait peur de perdre ces élections de proximité avant les décisifs scrutins de 2018 !

Dan Fodio

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