Pour les élections municipales partielles du 6 février dernier, les propagandes électorales du président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Kéita n’ont pas porté fruit. Selon les résultats provisoires, IBK a été largement écrasé pour la seconde fois par le jeune Moussa Mara qui caracole en tête.
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Le Rassemblement pour le Mali, avec à sa tête son président l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita, voulait se refaire une santé politique à l’occasion des municipales partielles de dimanche dernier en commune IV considéré jadis comme son fief. C’est pourquoi, dès l’ouverture de la campagne, lui et ses principaux bras armés se sont jetés à corps perdu dans la bataille. Il est lui-même descendu sur le terrain pour convaincre les électeurs à voter sa liste car son propre avenir politique risque bien de pâtir des résultats du scrutin. Malgré cette débauche d’énergie, l’ancien président de l’Assemblée nationale a mordu la poussière devant le président d’un des plus jeunes partis, Moussa Mara, dont la liste était hier créditée d’une large avance sur ses adversaires, selon les résultats provisoires.
d’ailleurs, l’ancien Premier ministre s’est appuyé sur une stratégie de porte en porte et a rendu visite aux personnes âgées, aux imams et aux notabilités de la Commune IV. Lesquels se sont faits prier pour appeler à voter la liste du RPM soutenue par celui qui se fait appeler « Kankeletigui » (homme de parole). Cette nouvelle stratégie s’est révélée insuffisante pour le RPM qui aurait manqué surtout de l’essentiel (les moyens financiers et matériels). Sans un budget suffisant, IBK a laissé toutes les charges financières liées à la campagne au seul compte d’Issa Guindo qui voit s’envoler presque son rêve de revenir aux affaires à la mairie de la commune IV.
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IBK perd ses dernières illusions
Selon des sources proches de la Commission de centralisation des résultats au niveau du gouvernorat du district et des états-majors de partis politiques, c’est la liste Moussa Mara qui aurait raflé la mise avec des résultats confortables qui lui offrent déjà le fauteuil de maire qu’il a éphémèrement occupé en 2009 avant d’en être évincé par une décision de la Section administrative de la Cour suprême suite à une requête en annulation des résultats des municipales d’avril 2009 déposée par le RPM. Il prend ainsi sa revanche en récupérant le fauteuil de maire aux dépens du pauvre Issa Guindo réduit une fois de plus à des actions en justice pour se venger. Avec cette déconvenue, IBK qui a pris le risque de faire de ce scrutin une affaire personnelle contrairement aux autres présidents de partis comme Dioncounda Traoré de l’Adema-PASJ ou Hamed Diané Séméga du PDES tous résidents de la commune IV, perd plus qu’une élection municipale. Il perd désormais son dernier fief électoral où d’ailleurs son parti perd du terrain élection après élection comme l’attestent ses scores. Elu en 2002 dès le 1er tour des élections législatives, IBK a dû batiller 5 ans plus tard pour conserver son fauteuil à l’Assemblée nationale. Il avait bénéficié de la coalition de tous les partis politiques pour devancer au second tour le candidat indépendant Moussa Mara qui viennent de prendre sa revanche sur tous les supposés grands partis dont les résultats sont absolument humiliants à l’instar de l’Adema-PASJ qui a annoncé un raz-de-marée, mais qui se retrouve entre une 3è et 4è place en ballotage avec le MPR et la Codem. Quant au Cnid Faso Yiriwa-ton, ces résultats totalement minables confirment la descente aux enfers de Me Mountaga Tall et de ses camarades. L’association Kaoural qui avait réalisé un score appréciable en 2009, aura du mal à être présent au prochain conseil municipal. Quant au PDES qui participe pour la première fois à une élection, il devra avoir quelques conseillers. Des déroutes qui ne font que magnifier la victoire de Moussa Mara, désormais sur une rampe de lancement en vue des autres échéances électorales, notamment la présidentielle de 2012.
Abdoul Karim Maïga
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