Les électeurs de la Commune IV du district de Bamako étaient conviés aux urnes hier dimanche 6 février 2011. Si les élections se sont tenues sans incidents majeurs, il faut dire qu’à la mi-journée, l’affluence n’était vraiment pas au rendez-vous.
Comme annoncé, les élections communales partielles de la Commune IV du district de Bamako n’a pas échappé au signe indien de notre démocratie : le faible taux de participation des électeurs.
rnUn tour effectué dans quelques centres de vote aux environs de midi, nous a réconfortés dans cette logique. Dans tous les centres, les coordinateurs n’ont déploré que la faible affluence des électeurs. A l’Ecole Aminata Diop de Lafiabougou où il y avait 32 bureaux de vote, le coordinateur du centre, Moctar Minta, nous a expliqués qu’un de ses bureaux n’a reçu son premier électeur qu’aux environs de 9 h alors que l’ouverture avait été faite dès 8 h. C’est dans ce centre qu’a voté aux environs de 11 h le candidat Moussa Mara de la liste Yéléma.
Au niveau de Lafiabougou C, le coordinateur Boubacar Sidibé nous a expliqués qu’à part le cas des cartes non retrouvées, il n’y a pas eu de problèmes majeurs dans son centre.
A Hamdallaye Plateau 1er cycle, c’était toujours le même constat, la faible affluence. Avec ses 31 bureaux de vote, le centre était loin d’être bondé de monde. Les électeurs venaient au compte goûte comme l’a si bien reconnu le coordinateur Modibo Bagayoko. Là, nous avons croisé le chemin avec un électeur qui, au lieu d’avoir sa carte récente, avait une carte de la présidentielle de 2002.
Au centre d’Hamdallaye marché, le constat y était scandaleux. Il n’y avait pratiquement pas d’électeurs dans les bureaux. Pourtant, le centre était rempli de personnes. C’est dans ce centre qu’un délégué du RPM a été refoulé par le fait qu’il n’avait pas de mandat dûment signé.
A Sébénikoro ABC, l’affluence était quelque peu intéressante dans les 23 bureaux de vote. Le coordinateur du centre, Lansina Dabo de nous apprendre qu’une étudiante voulait voter avec une fausse carte d’identité. Dénoncée, elle a purement et simplement pris ses jambes au cou. C’est à Djicoroni-para que le problème de cartes se posait. Il nous est revenu que ce quartier a connu le plus important cas de vol de cartes. Heureusement qu’avec des cartes d’identité en cours de validité, certains électeurs ont pu accomplir leur devoir civique.
A part ces petits incidents signalés ça et là, il faut dire que le vote d’hier n’a pas connu de difficultés majeures. Dans tous les centres il nous a été signifiés que tout le matériel était prêt un jour avant le scrutin. C’est vrai que les responsables du RPM nous apprenaient qu’ils ont constaté des changements de présidents de bureaux de vote dans les conditions non orthodoxes dans certains quartiers de la commune. Ils disent avoir attiré l’attention des autorités sur le fait.
Mais pour quoi, les gens ne votent pas ? Certaines personnes de la commune tentent de nous expliquer : « tout simplement parce que les gens se disent que ce n’est pas la peine de voter, car, voter ne va rien changer dans leurs conditions de vie. C’est pour quoi vous verrez que des jeunes ont plutôt préféré faire du thé que d’aller accomplir leur devoir civique». C’est dire que nous sommes encore loin du bout du tunnel en matière de participation aux élections. Certes, nous avons une démocratie enviée de par le monde, mais elle n’arrive pas à se débarrasser de cette sale plaie qui lui colle à la peau. Une plaie que le Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) devrait soigner dans les années à venir, car, avec le RAVEC, ne sera pas inscrit sur le ficher électoral qui ne le veut pas. L’inscription au fichier électoral sera volontaire au lieu d’être involontaire comme c’est le cas maintenant. Ce sont ceux qui sont intéressés par le vote, qui iront s’inscrire. Dans ce cas, le taux de participation devra se voir plus élevé que maintenant où il est tiré vers le bas par le fait que l’écart est important entre le nombre d’électeurs inscrits et le nombre de votants.
rnAbdoulaye Diakité
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