Dans plusieurs bureaux de vote que nous avons sillonnés hier, 6 février 2011, nous avons vu des présidents, assesseurs et délégués qui s’ennuyaient. Tant c’est au compte-goutte que les électeurs venaient accomplir leur devoir civique. Vers midi- treize heures, on pouvait compter, en moyenne, 30 électeurs qui avaient déjà voté. Alors que les bureaux de vote avaient ouvert depuis 8 heures. Il n’y avait aucun incident à signaler mais le taux de participation devrait être très faible.
Malgré les efforts déployés par certaines formations politiques pour convoyer, à bord de minibus sotrama, leurs militants pour l’accomplissement de leur devoir civique, le scrutin d’hier, 6 février 2011, dans le cadre des communales partielles en Commune IV du district de Bamako, n’a pas mobilisé grand monde. Tant au Lycée Mamadou Sarr, au centre Aminata Diop que dans d’autres centres de vote, il n’y avait pas de foule pour le vote. Les électeurs de la commune arrivaient un à un comme si l’élection n’avait aucun enjeu pour eux.
Les électeurs se font désirer
A notre passage au Lycée Mamadou Sarr, nous avons noté l’insatisfaction du député RPM élu dans cette commune, l’honorable Abdramane Sylla qui a déploré ce manque d’intérêt des populations pour ce scrutin : " l’affluence est très très faible". Même constat chez le jeune président de l’Association malienne pour le relèvement du taux de participation aux élections, Bissiri Coulibaly qui travaillait comme observateur : " Malgré tous nos efforts, les habitudes ont la vie dure. Les gens ne veulent pas aller voter. Nous espérons que dans l’après-midi, les électeurs vont finir par sortir pour participer au choix de ceux qui vont gérer leur commune. Je lance un appel en direction des électeurs pour que chacun fasse un petit effort pour aller voter ", a-t-il déclaré.
Il faut signaler que 15 listes de partis politiques ou groupements de partis politiques et de candidats indépendants sont en lice pour ce scrutin. Il s’agit du RPM, Yelema, la CODEM, l’ADEMA-PASJ, le MPR, la FCD, l’URD, le CNID-FYT-URP, Kaoural Renouveau, le BARICA, le RDS-UFDP-RJP, SADI-PIDS, le PDM, le PDES, et l’UDD.
A l’ouverture des bureaux de vote à 8 heures, le Gouverneur et une délégation du ministère de l’administration territoriale et des collectivités territoriale ont rendu une visite d’inspection aux agents électoraux. Il a visité certains bureaux de vote pour s’assurer de la mise en place du matériel électoral, avant de prodiguer d’utiles conseils aux différents acteurs.
A notre passage dans le bureau de vote n°111 du Lycée Mamadou Sarr, le délégué de l’URD, Ahmed Traoré a déclaré que tout se passait normalement ; si ce n’est l’affluence trop timide qui préoccupait tout le monde. Il y avait, en outre, selon les explications du président du bureau de vote, beaucoup de cartes d’électeurs non retirées. Cela serait dû, selon lui, au fait que les partis politiques n’ont pas suffisamment sensibilisé leurs militants sur les enjeux du scrutin.
Pour Alahatchuto Togo, le président du bureau de vote n°112 du même centre, l’affluence laisse à désirer. " On a comme l’impression qu’il y a eu un appel au boycott. Ce qui n’est pas le cas. Nous les agents électoraux, nous nous ennuyons. Certains délégués des partis somnolent ". Pour sa part, le représentant de la CODEM dans ce bureau de vote, Aboubacar Baya, s’est plaint du fait que " certaines cartes d’électeurs avaient déjà été enlevées au niveau de la mairie. Moi-même, je n’ai pas retrouvé ma carte. Les membres de ma famille aussi ne peuvent voter car ils n’ont pas retrouvé leurs cartes ".
Rien de grave à signaler
Au centre Aminata Diop de Lafiabougou, le président du bureau de vote n° 86, Salif Kéita nous a signalé le passage vers 12 heures 05 du représentant du ministre Kafougouna Koné de l’Administration territoriale et des collectivités locales. On notait ici seulement 31 électeurs qui avaient voté à 13 heures 30 minutes. Certains délégués de partis politiques comme l’UDD et la FCD étaient absents. Des partis politiques comme le RPM, Yelema venaient d’apporter de la nourriture à leurs délégués. Dans le bureau 89, le président, Boubacar Sidibé, nous a signalé un incident mineur : " ce matin deux jeune s’étaient présentés avec des cartes de l’APCMM pour voter. J’ai refusé. L’un d’entre eux est revenu avec une autre carte sur laquelle on voyait que la photo venait d’être collée. J’ai appelé les forces de l’ordre qui l’ont interpellé "
Au Groupe scolaire Hamdallaye Marché, le bureau de vote n° 51 enregistrait, à 16 heures 55, seulement 55 personnes ayant voté. Sur les 498 inscrits dans le bureau n° 42 du même centre de vote, à 17 heures, on comptabilisait 67 électeurs ayant accompli leur devoir civique. Au bureau n° 50, le président Ali Maïga comptabilise plus de 200cartes non enlevées. Sur les 498 inscrits, une soixantaine de votants avaient effectivement mis leurs bulletins dans l’urne. Le constat est le même ailleurs dans ce centre : pas d’incident majeur, mais une très faible affluence.
Bruno D SEGBEDJI
A partir de 18 heures, le dépouillement avait commencé dans différents bureaux de vote. Aussi bien au Lycée Mamadou Sarr, au Centre Aminata Diop qu’au Groupe Scolaire Hamadallaye Marché, presque tous les bureaux donnaient comme résultats: premier Yelema de Moussa Mara, suivi souvent du RPM d’Ibrahim Bouvacar Kéita ou de l’ADEMA, l’URD , le MPR ou le PDES dans certains bureaux.
Il faut noter que le dépouillement s’est déroulé portes et fenêtres des bureaux de vote bouclés. En l’absence donc de tout scrutateur ou du public en général. Les forces de l’ordre ont mis tout le monde dehors pour, disait-on, prévenir tout trouble. On justifiait cette décision aussi par le fait qu’il y a dans chaque bureau les représentants de tous les partis en lice. Dans la plupart des bureaux de vote, l’électricité faisant défaut, c’est à la lueur des lampes à pétrole que le dépouillement a été fait.
Le taux de participation, à notre passage dans plusieurs bureaux de vote, oscillait entre 30 et 25%.
Devant le centre de vote du Groupe scolaire de Hamdallaye Marché, on pouvait noter déjà vers les 18 heures 30 minutes, un attroupement de jeunes sympathisants de Moussa Mara qui commençaient par jubiler. «Nous sommes décidés à reconduire le président de Yelema à la mairie. Il avait été trichés injustement. C’est pourquoi les populations ont encore massivement voté pour lui».
Joint au téléphone, certains responsables politiques adversaires au jeune Mara, déclaraient qu’il était trop tôt pour parler d’une victoire de Yelema à cette élections. C’est dire que les allainces et autres négociations compterons beaucoup dans la mise en place de la prochaine équipe communales.
BDS
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