Ces réalités, maintes fois soulignées par des observateurs, sont aujourd’hui mis en avant par les acteurs politiques pour demander au gouvernement le report à une date ultérieure. Seront-ils entendus ? Il est aujourd’hui évident que notre pays ne peut organiser des élections justes, crédibles et transparentes.
En effet, elles sont aujourd’hui 35 communes à n’avoir pu effectuer la révision de leurs listes électorales. Un préalable indispensable dans le processus d’organisation de toute élection digne du nom. Pour les politiques, il serait tout simplement indécent d’aller à des élections de proximité alors que les populations n’ont pas participé à la phase de révision des listes.
Au-delà, rien ne garantit que ces élections pourront se dérouler sur toute l’étendue du territoire nationale, eu égard aux problèmes sécuritaires, de plus en plus persistants, au nord du pays. Kidal échappe carrément au contrôle du pouvoir central. Les administrateurs et autres symboles de l’Etat y ont disparu depuis les évènements de mai 2014. C’est dire que les élections, si elles doivent se tenir en avril prochain, ne concerneront pas la région de Kidal. Ainsi, de l’avis de nombreux maliens, nos autorités consacreront de fait la partition du Mali.
Aussi à Gao et à Tombouctou, le climat sécuritaire est loin d’être favorable à la tenue des élections. Ces deux régions sont toujours en proie à des actes de violence, dont les principales victimes sont les populations civiles. Et la fin de ces violences, qui gagnent en intensité tous les jours, n’est certainement pas pour demain. Pis, elles (violences) débordent le septentrion et s’installent au sud, notamment dans les régions de Mopti et Ségou. En attestent les récentes attaques de Nampala (Ségou), de Dioura et de Youwarou (Mopti). Aujourd’hui, les populations de ces régions veulent d’abord le retour de la sécurité, au lieu d’élections.
Par ailleurs, certains leaders politiques estiment que les prochaines communales ne doivent pas se tenir en absence des milliers de Maliens (réfugiés dans les pays voisons) qui ont quitté le pays depuis 2012. D’autres responsables politiques estiment qu’il serait judicieux d’attendre le dénouement des négociations qui se déroulent actuellement à Alger. Un accord dégagerait l’horizon pour le retour de la paix, gage d’une organisation sereine des élections.
Au régime d’analyser ces arguments afin d’aboutir à une décision consensuelle.
IBD