Commission nationale dialogue et réconciliation : 33 membres pour une durée de deux ans

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Il est une évidence que l’ensemble des Maliens doivent s’asseoir autour d’une même table après la guerre de libération pour mettre à plat tous les nombreux problèmes qui assaillent notre pays. Ce à quoi doit s’atteler la Commission nationale de dialogue et réconciliation qui sera mise en place dans les jours à venir.

Le Premier ministre S E M Diango Cissoko
Le Premier ministre S E M Diango Cissoko

Il le faut surtout pour éviter que la guerre de libération des zones jadis occupées par les organisations terroristes et le retour des populations conduisent à des oppositions hostiles entre les différentes communautés  du Mali et celles des régions du Nord de façon singulière. Fort de cette réalité, le Gouvernement s’est engagé, à travers la Feuille de route de la transition, à mettre en place une Commission nationale dialogue et réconciliation afin de faire face à ces éventualités. Cet engagement gouvernemental avait d’ailleurs été réaffirmé par le Premier ministre, Diango Cissoko, qui, à la faveur d’une interview sur Rfi, promettait il y a quelques jours, de la mise en place de cette structure avant fin février dernier. De nos jours, on peut bien constater que ladite commission est en train de prendre corps. En effet, il y a une semaine, la question était au cœur d’une réunion interministérielle où elle fut largement débattue. Il nous revient de sources bien introduites que la même question a été examinée en Conseil des ministres d’hier.
La future Commission nationale dialogue et réconciliation, nous révèle les mêmes sources,  sera composée de trente trois (33) membres dont un Président, deux vice-présidents et trente (30) commissaires. Elle aura une durée de deux ans. Il importe de rappeler que ses membres sont choisis sur la base de critères de probité morale et de jouissance des droits civiques.  La Commission aura pour missions, entre autres,  de recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue ; d’enregistrer les cas de violation des droits de l’Homme, commis dans le pays du début des hostilités jusqu’à la fin de la guerre de reconquête ; de proposer les moyens de toute nature susceptibles de contribuer à surmonter les traumatismes subis par les victimes. Aussi, elle fera des propositions pour la réalisation des actions destinées à renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale. Elle mettra en exergue les vertus du dialogue et fera la promotion des valeurs démocratiques et socioculturelles du terroir, en particulier le respect du droit à la différence.
Créée auprès du Président de la République qui en choisit les membres, la Commission aura une composition inclusive, afin qu’elle soit représentative de l’ensemble des communautés du Mali, notamment des régions du Nord, mais en tenant compte de la diversité du peuple malien. Dirigée par un organe central à Bamako, elle pourra mettre en place, au niveau régional ou subrégional, des groupes de travail chargés de questions diverses.
Il faut dire que la mise en place de cette commission est très attendue par les Maliens qui n’entendent plus  cautionner des arrangements bancals avec une communauté ou un groupe quelconque. Il reste à prier que la future commission nous serve d’arbre à palabre où les uns et les autres sauront transcender leur égo pour qu’en toute vérité, mais surtout dans la justice, on jette les bases d’un nouveau Mali. Cela ne sera pourtant possible que si les autorités feront des choix judicieux au moment de la désignation des membres de la Commission.
Bakary SOGODOGO 

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