Mécontent de ne pas être associé au choix des commissaires devant siéger au sein de la Commission Dialogue et Réconciliation, son président Mohamed Salia Sokona ne sait plus à quel saint se vouer. Il a tenu à le faire savoir à qui de droit.
Depuis le mercredi, 10 avril 2013, le nom des trente commissaires est connu des Maliens. Ils viennent de la société civile et des forces armées et de sécurité. Ils sont appelés, avec le président de la Commission Dialogue et Réconciliation et ses deux vices- présidents, à prendre langue avec les différentes communautés de notre pays pour le retour d’une paix définitive.
Si au départ, l’unanimité se dégageait autour de la a création d’une telle commission pour laver le linge sale en famille, il est évident qu’aujourd’hui sa composition laisse perplexe les uns et les autres sur sa capacité à faire revenir la paix dans notre chère patrie.
Eu égard à la qualité des hommes et des relations difficiles que certains d’entre eux entretiennent. Son président serait le premier à manifester son mécontentement. L’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants du président Konaré n’aurait pas du tout apprécié la publication de la liste des trente commissaires sans qu’il ne soit consulté par le président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré.
Selon nos sources, il aurait dénoncé le choix des commissaires, presque tous des illustres inconnus sur un terrain aussi délicat que celui du dialogue et de la réconciliation. Il aurait souhaité être consulté afin qu’il donne le nom de certains de ses proches pour compléter la liste des commissaires proposée par le président par intérim. Ce qu’on peut dire, les murmures du président de la Commission Dialogue et Réconciliation quant au choix des autres membres de ladite commission n’augurent pas de bon pour le retour de la paix dans notre pays.
Déjà, le Collectif des ressortissants du Nord (COREN) conteste la composition de la commission. Il l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse le vendredi dernier. Son président, Malick Alphousseni Maiga, n’est pas parti par quatre chemins pour qualifier la commission de non représentative. Il ajoute que le COREN ne se reconnait pas dans cette commission.
Ajouté à cela, le climat de méfiance qui règne entre certains membres de la commission. Il n’est un secret pour personne que dans ladite commission certaines personnes s’adressent à peine la parole. Comment vont- elles réconcilier un peuple alors qu’elles ne sont pas de bon exemple ? Aussi, le président de la commission a- t- il figuré dans des gouvernements qui n’ont acheté aucune arme pour notre armée.
Avant qu’il ne prenne fonction, en bon sage, M. Sokona doit informer le peuple malien de la destination du budget alloué au ministère de la Défense quand il était le titulaire de ce département entre 1997 et 2000.
Est- ce à dire que la commission est déjà une poudrière ?
Yoro SOW