Commémoration du 26 mars a la bourse du travail sur fond de coup d’etat du 22 mars « Nous ne tolérerons pas qu’on hypothèque notre démocratie si chèrement acquise ». Dixit Siaka Diakité, secrétaire général de l’UNTM.

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Les syndicats, les partis politiques, les associations et mouvements démocratiques s’étaient donné rendez-vous à la Bourse du Travail, hier, pour commémorer la Révolution du 26 mars 1991. Un anniversaire qui a été célébré sur fond du coup d’Etat qui a fait chuter le régime d’Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier. Ce qui a donné une signification particulière à l’événement qui a vu plusieurs leaders politiques intervenir pour le retour à l’ordre constitutionnel. En présence d’une foule qui scandait « A bas la junte ! Libérez l’ORTM !». Le candidat de l’URD à l’élection présidentielle, Soumaïla Cissé a fait une brève apparition à la Bourse du Travail tout juste après la fin de la manifestation. Quant au secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, il a révélé qu’un plan d’action sera bientôt mis en œuvre pour « restaurer la démocratie ».  

 

Siaka Diakité, S G de l'Untm

Après plusieurs rencontres pour dénoncer le coup d’Etat du capitaine Sanogo et de ses hommes, les leaders de plusieurs partis politiques, des associations de la société civile et des syndicats se sont réunis, hier, à la Bourse du Travail pour « commémorer l’anniversaire du 26 mars ». Parmi les personnalités présentes à la tribune, il y avait, entre autres, le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, le premier vice-président de l’ADEMA, Ibrahima N’Diaye, le président du PARENA, Tiéblé Dramé, le président de l’UDD, Tiéman Coulibaly, le député URD et coordinateur national de la campagne de Soumaïla Cissé, Gouagnon Coulibaly, le président de la Coordination des commerçants détaillants du Mali, Hama Cissé. Dans la masse, venue nombreuse assister à cette commémoration qui intervient sur fond de crise institutionnelle suite au coup d’Etat  du 22 mars, on pouvait dénombrer plusieurs responsables des formations politiques qui ont condamné le coup d’Etat.

Dans son intervention, le premier vice-président de l’ADEMA, Ibrahima N’Diaye a placé l’événement dans son contexte en précisant qu’il ne s’agit point d’un meeting de protestation mais que « l’objet de la rencontre, c’est la commémoration du 26 mars ». Toutefois, il a tenu à préciser que « ce sont les partis qui disent non au pouvoir des militaires qui sont là. Les autres sont ailleurs ».  Il a annoncé la création d’un « Front uni pour la République et la Démocratie » présidé par l’UNTM en la personne de Siaka Diakité. La première vice-présidence devant être assumée par la classe politique.

Quant au secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, il a rassuré la masse en disant : « nous sommes unis et nous atteindrons nos objectifs…Nous ne tolérerons pas qu’on hypothèque notre démocratie si chèrement acquise.

Venu quelque temps après la fin des interventions à la tribune, le candidat de l’URD à l’élection présidentielle, Soumaïla Cissé a rejoint des responsables politiques et syndicaux à l’étage où il a eu à accorder des interviews aux médias nationaux et internationaux. Ce haut dirigeant politique a précisé l’objet de sa présence : « Je suis là parce que je suis un militant. Je défends la République, la Démocratie. Je suis là parce que je condamne le coup d’Etat et je l’ai déjà fait savoir par voie de presse. Les conditions de la sortie de crise, c’est le recul de la junte ».

Plusieurs manifestants avaient suggéré de marcher « pour aller libérer l’ORTM » et avaient commencé à mettre le feu aux pneus sur l’autoroute. Des feux qui ont été vite éteints par les jeunes eux-mêmes. Aucune présence militaire n’a été signalée lors de la manifestation qui s’est terminée avec la promesse que d’autres rencontres auront bientôt lieu pour plancher « sur les actions à mener pour faire partir la junte ».

Soulignons qu’après la fin de cette manifestation, un groupe de jeunes sont venus saccager les chaises louées pour l’occasion aux cris de « Vive les militaires ! Vive les militaires ! ». Ils auraient promis de sévir voire de s’opposer à toutes rencontres devant siéger à la Bourse du Travail « contre les militaires ».

Rappelons que dans le cadre de la commémoration de l’anniversaire du 26 mars, des membres du CNRDRE ont procédé au dépôt de gerbes  de fleurs à Kati. Dans la soirée, le parti SADI et le MP22 avaient également donné rendez-vous aux associations et partis politiques qui soutiennent les militaires dans le but de procéder à la mise en œuvre d’une plateforme d’action…et voir comment organiser les meetings et marches de soutien au CNRDRE.

 

Mamadou FOFANA 

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