Hier jeudi 28 novembre 2019, s’est ouvert à Bamako, les travaux de deux jours de Colloque de haut niveau sur le thème : Politique de population et dynamiques de peuplement au Mali : relever le défi de la transition et du dividende démographique. Ces travaux qui prendront fin aujourd’hui vendredi 20 novembre, portent sur un thème qui est, aujourd’hui, au cœur de tous les enjeux de développement, au Mali comme ailleurs.
Sous la présidence du SG du ministère de l’Aménagement du territoire et de la Population, représentant le ministre, Seydou Moussa Traoré, la cérémonie d’ouverture a regroupé les spécialistes et des experts de haut niveau.
Le Mali comme tous les pays de la sous-région est caractérisé par une baisse sensible de la mortalité infantile tandis que le taux de fécondité figure parmi les plus élevés du monde. Cette situation entraine une structure d’âge qui induit d’importants besoins budgétaires dans les secteurs sociaux (éducation, santé, emploi…) ce qui entrave la croissance économique et l’amélioration globale des conditions de vie des populations.
Ainsi, les travaux du présent colloque de deux jours sont marqués par les échanges sur des thématiques relatives entre autres à la collecte et aux sources de données statistiques au Mali, les données sur les évolutions démographiques, la place de la santé dans l’atteinte du dividende démographique, l’intégration du genre dans le processus de recherche démographique, l’autonomisation économique des femmes, la politique nationale de population et la feuille de route du dividende démographique. C’est l’occasion pour les participants, de débattre la question sur la base de connaissance fiable, et de manière aussi large et dépassionnée que possible.
Cependant, il faut souligner que, ce colloque s’inscrit dans le cadre du dialogue prospectif dans les domaines économiques et de développement objet d’un mémorandum entre le gouvernement du Mali et l’Agence française de développement depuis le mois de septembre 2019.
Ce mémorandum a pour objectif de développer un programme de production intellectuelle devant contribuer à alimenter les politiques publiques dans les domaines prioritaires définis par le gouvernement du Mali et dans une démarche prospective, en cohérence avec un certains nombre de thèmes dont celui relatif aux questions de population.
Il faut aussi rappeler que les problèmes de population en général, leurs incidences sur les stratégies et les plans de développement en particulier, ont toujours constitué pour le gouvernement du Mali, une préoccupation majeure.
Cette préoccupation a été le fil conducteur au terme du processus qui a conduit à la formulation pour la première fois d’une vision à l’horizon 2025 de l’avenir du Mali qui indique qu’une priorité absolue devrait, selon les Maliens, être accordée au développement des ressources humaines, l’homme et la femme devant être au centre des questions de développement.
Déjà, en 1991, le Mali avait adopté sa politique nationale de population qui fut évaluée respectivement en 2001 et en 2014 en conformité avec les engagements sous régionaux et internationaux. Sur la base de ces évaluations et des questions émergentes comme la capture du dividende démographique, une politique qui a été actualisée et adoptée par le gouvernement en 2017.
Cette politique, à en croire le représentant du ministre, permet d’appréhender, de façon permanente et cohérente, les questions de population, dans une perspective globale de développement.
Le projet « autonomisation de la femme et dividende démographique au sahel », initié par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale et de l’UNFPA est une illustration de cette nouvelle démarche.
Ce projet vise à combler le retard du Sahel en matière de transition démographique et accélérer ainsi la capture du dividende démographique.
Le représentant du ministre a salué le partenariat tripartite naissant entre le ministère de l’Aménagement du territoire et de la population, le Centre d’étude et de réflexion au Mali (CERM) et l’Agence française de Développement, pour contribuer à la réponse au défi démographique.
Dans son intervention, le directeur de l’Agence française de développement, François Tirot, a salué le Mali pour s’être fortement engagé pour lancer son 5ème recensement général de la population et de l’habitat, exercice d’ampleur dont les résultats s’avèreront essentiels pour analyser les évolutions depuis 10 ans et nourrir nos futures politiques publiques.
Ibrahima Ndiaye