Les collectivités au nombre de 703, d’année en année sombrent dans la déchéance. Elles n’arrivent même plus à assurer la prise en charge des salaires des agents dénommés fonctionnaires des collectivités locales, et leurs recouvrements d’impôts ne dépassent pas les 3% dans nombre de cas.
En plus, ces collectivités sont confrontées à d’autres problèmes comme le retard dans le transfert des compétences de la part de l’Etat, le financement des projets de développement dans les secteurs d’éducation et de la santé.
Ainsi, dépourvue de ressources financière, la plus part de nos collectivités, surtout les communes rurales ne dépendent que de cette subvention que l’Etat leur accorde à travers l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT). Mais, les fonds de cette agence (provenant de l’Etat et des partenaires financiers) sont insuffisants pour faire face aux besoins croissants des collectivités.
Par ailleurs, nombreux sont-ils, les enseignants, médecins infirmiers et le personnel administratif recrutés par ces collectivités qui peinent à recouvrer leurs salaires.
Ils accumulent très souvent des retards de salaires de 3 à 4 mois. Conséquence de cette situation, certains CSCOM gérés par les collectivités sont au bord de la faillite, pendant que d’autres ont tout simplement été fermés, faute de fond de roulement. Et ceux qui fonctionnent actuellement le doivent à certaines Organisations non gouvernementales. Aussi, certains CSCOM sont tenus par les ressortissants de la commune.
Il y en a même parmi ces CSCOM qui sont gérés par des infirmiers ou des aides soignants.
Quant aux écoles, elles sont généralement dirigées par des individus ne détenant aucun diplôme. A-propos, un technicien à l’ANICT, estime que les dysfonctionnements des infrastructures communautaires sont liés entre autres aux difficultés de mobilisation des ressources, au retard de transfert des fonds que l’Etat alloue aux collectivités, à l’insuffisance des ressources financières des communes. En outre, indique notre source, l’ANICT, ne donne pas aux collectivités les fonds de roulement des infrastructures réalisées et ne prend pas en charge, le salaire du personnel qui gère ces infrastructures.
Cela est dû aussi, a-t-il dit au non fonctionnement de certain guichets que sont : la dotation d’investissement des collectivités, la dotation pour la garantie des emprunts des collectivités territoriales, la dotation pour les appuis techniques, la dotation pour l’appui au fonctionnement des collectivités et la dotation pour l’inter collectivité. En somme, les collectivités décentralisées n’existent actuellement au Mali que de nom.
Et pourtant, tout était bien parti en 1996 quand intervenait la réorganisation territoriale qui a donné naissance aux 701 communes rurales et urbaines du Mali, porté à 703 en 1999.
A noter que la Mission de la décentralisation, lors de la réorganisation territoriale avait opté pour le regroupement volontaire des villages et fractions en commune et rejeté le principe de la simple transformation des arrondissements en communes.
Malick Camara