La Codem a animé, avant-hier, dans un hôtel de la place, une conférence de presse pour expliquer les raisons de sa participation au mini sommet tenu à Ouagadougou, le 8 juillet dernier, et préciser le contenu de sa contribution.
Samedi 14 juillet, le parti Convergence pour le développement du Mali (Codem) était face à la presse pour s’expliquer sur sa participation au mini sommet tenu à Ouagadougou (Burkina Faso) entre le Groupe de contact de la Cédéao et les forces vives maliennes. En l’absence du président du parti, Housséni Amion Guindo, c’est Mahamadou Konaké, vice président, qui a présidé la rencontre. Il avait à ses côtés, David Sagara, également vice président, Modibo Sérita, secrétaire général adjoint, Youssouf Singaré, secrétaire politique et conférencier, tous de la Codem, et Amadou Abdoulaye Sy, président des Partis unis pour la République (Pur) et porte-parole de la Csm (Convergence pour sauver le Mali).
Dans son mot d’introduction, Amadou Abdoulaye Sy a planté le décor, autrement dit, que dans «le feu de l’action», par manque de concertation, la Codem a fait le déplacement de Ouagadougou, contrairement à la Csm et aux Pur auxquels appartient la Codem. C’est l’envoyé du parti de Housséni Amion Guindo dit Poulo qui va lever le voile sur ce qui s’est réellement passé dans la capitale burkinabé. De ses explications, il ressort que c’est le jeudi 06 juillet que son parti a reçu de l’Amabassade du Burkina Faso une invitation dont les termes de référence étaient relatifs à une «concertation nationale des forces vives du Mali » sur la proposition de la Cédéao de procéder, au Mali, à la constitution d’un gouvernement d’union nationale.
Dès son arrivée à Ouaga, sachant que la Csm et les Pur – dont son parti est membre – ont refusé d’effectuer le déplacement, Youssou Singaré a été entrepris par d’autres participants pour des concertations individuelles. Il aurait ainsi, avant même les plénières, discuté des différents points pouvant être des facteurs de blocage ou d’avancée. Les divergences sont apparues sur les point relatifs à la désignation d’un Premier ministre, à la tenue d’une conférence nationale avant ou après la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, l’élection d’un président de la transition.
Sur ces différents points, la Codem, à travers son représentant, Youssouf Singaré, a donné son avis: elle soutient l’actuel Premier ministre, est favorable à l’ouverture du gouvernement, adhère à l’idée d’une concertation nationale pour désigner un président de la transition consensuel.
Le tout, selon le conférencier, doit se faire conformément à la Constitution qui limite la durée de l’intérim présidentiel à quarante jours, à l’accord-cadre du 06 avril qui demande l’organisation d’assises nationales pour baliser la période de transition avec un gouvernement d’union nationale. Cela s’impose parce que le Mali a besoin d’un gouvernement plus représentatif et plus ouvert au maximum de sensibilités nationales. Toutefois, la Codem ne souscrit pas à l’idée selon laquelle ce gouvernement devrait faire la part belle aux «supposés grands partis», supposés parce qu’à l’heure actuelle rien ne prouve qu’ils sont toujours de grands partis.
A noter que, toujours selon le conférencier, les préoccupations de la Codem ont été prises en compte dans leur large majorité. Notamment la nécessité de procéder à la désignation d’un président consensuel pour la transition. Car il n’est plus question que l’intérimaire soit imposé pour la transition comme cela a été fait avec l’investiture de Dioncounda Traoré par la Cédéao.
A ce propos, pour Mahamadou Konaké, «il est temps qu’on arrête de dire que la Cédéao a dit ceci ou fait cela pour dire que ce sont les Maliens qui ont fait ceci ou dit cela». Autrement dit, même si la Codem a fait le déplacement de Ouaga pour y donner son point de vue, les problèmes des Maliens doivent se discuter au Mali, les solutions doivent être maliennes. Le vice président, en passant, a, au nom de son parti, fermement condamné les agressions perpétrées sur des journalistes, des actes aussi ignominieux et infâmes qu’ils se passent dans un pays démocratique et un Etat de droit.
Cheick Tandina