Le renouvellement du bureau national du Conseil National de la Jeunesse au Mali est fixé pour la dernière semaine de novembre prochain. Les concertations intenses et multiples sont à cet effet dans leur ultime phase pour doter le plus grand regroupement d’association de jeunesse de notre pays d’un bureau consensuel.
Ce qui au début relevait de l’utopie et du rêve est sur le point de se réaliser. En effet il n’était pas sûr de parier, il y’ a quelques mois, que les jeunes longtemps tiraillés entre eux puissent parler de la même voix et s’unir autour d’un programme commun face aux multiples défis qui se posent à eux pour leur promotion. L’effort intense fourni par les anciens du CNJ et le bureau sortant n’est pas étranger à cette heureuse issue. Les différents reports relevaient aussi de cette logique. Ainsi ce qui devrait être des empoignades à Tombouctou donnerait ici l’image anticipée d’une fête de la jeunesse, consensuelle et encourageante. Les problèmes toutefois ne manquent pas mais, pour le moment la toile du consensus semble se tisser autour d’Abdoulaye Touré, Inspecteur du Travail et non moins chargé de mission au Ministère de la Justice. Ayant craint que ce ne fut comme au tout début, où tous les présidents des 6 communes de Bamako étaient candidats à la succession de Siriman Traoré, les anciens, dans leur ensemble, ont encouragé la constitution d’un Conseil des présidents du District qui se réunissait à tour de rôle chez un de leurs pairs. Ce Conseil composés des six présidents des communes de Bamako, s’est révélé être un outil efficace de rapprochement. Le contact établi a commencé par les chamaillades et les moqueries pour aboutir à un réel abandon de la méfiance et un rétablissement de la confiance. Les jeunes ont compris que le fauteuil qui sera laissé vacant, ne sera occupé que par un seul d’entre eux et, qu’au risque de perdre toute crédibilité ils ont intérêt à faire des concessions. C’est ainsi que la quasi-totalité des présidents et des membres influents du bureau sortant ont conforté Mr Touré comme étant apte à conduire la destinée du gent jeune pour les 3 ans à venir. Abdoulaye Touré n’est pas un inconnu des milieux jeunes. Ancien de l’AEEM, ce natif de Markala s’est beaucoup illustré dans les rassemblements pour la cause de la jeunesse. Ayant forgé son leadership dans l’ombre d’Amadou Koita, ancien de l’AEEM, originaire de Markala aussi et qu’il considère comme son modèle, il a initié en 2003 l’un des plus grands regroupements de jeunes pour l’emploi, avec l’appui du célèbre avocat Maitre Harouna Touré. Cette organisation lui a permis d’installer des comités très actifs sur l’ensemble du territoire national. Sa promotion de fin d’études à l’ENA dont il est le président, a conservé son unité et son dynamisme et continue à œuvrer dans des domaines de jeunesse comme le sport, la culture ou la promotion de l’éducation au Droit. A la préfecture de Kati où il a fourbi ses armes comme agent de l’Etat, Blo, comme l’appelle les intimes, est décrit comme quelqu’un de très sociable et a marqué les esprits par sa détermination à doter les jeunes demandeurs de concessions rurales pour le travail de la terre. Très proche de Siriman Traoré et de Dramane Diarra, ce consensus autour de sa personne il le doit surtout à son engagement et à sa capacité d’écoute. Mais le mérite, il l’accorde volontiers à ses camarades et particulièrement Moussa Guindo, Hamidou Bocoum et Oumar Touré, autres grands favoris qui semblent aujourd’hui disposés à lui céder la place. N’ayant pas de coloration politique notoire et se gardant bien d’apporter un jugement politique quelconque celui qui se veut le rassembleur de la jeunesse a pourtant des regrets. Celui, par exemple, de voir les jeunes handicapés jouer un rôle plus important dans les instances du CNJ. Son programme : continuer l’œuvre de rassemblement entamé, convaincre les indécis et les méfiants, proposer des voies et moyens pour combattre l’incivisme, inciter plus de jeunes aux travaux ruraux et à la transformation des produits locaux, inciter à plus d’école et de formation et former au leadership jeune et à la participation citoyenne, tout ça dans un esprit de partenariat avec le département de tutelle. Ambitieux. Parlant presque toutes les langues du Mali, Blo se félicite du travail accompli par ces prédécesseurs Bakary Doumbia et surtout Siriman Traoré auxquels il reconnaît un mérite certain. Celui de rendre plus lisible sur le terrain les actions du CNJ.
Karim FOMBA