CNJ-Mali : Election triomphale d’Abdoulaye Touré dit Blo

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Les rideaux sont tombés sur le 3ème congrès du conseil national de la jeunesse du Mali dans la ville des 333 saints au Nord Mali. Les difficultés comme on devrait s’y attendre n’ont pas manqué. Non par la logique des faits, mais par la volonté établie depuis de longues dates, de tout faire pour retarder les jeunes et prolonger la main mise d’un clan sur l’organisation faîtière de la jeunesse malienne. Les pièges toutefois ont pu être évités parce que ceux qui avaient la majorité écrasante des jeunes avec eux ne pouvait se permettre d’entacher leur victoire par des problèmes et des contestations sans avenir.

Il ne pouvait en être autrement quand on sait que le candidat Touré depuis belle lurette a pris son bâton de pèlerin pour sillonner le Mali profond de fond en comble pour aller à la rencontre des jeunes de l’intérieur qui constituent la véritable force du CNJ. A vaincre sans périls on triomphe sans gloire avait dit le poète .Contrairement à nombre de ses adversaires qui ont reçu la promesse de marchands d’illusions de leur offrir le CNJ sur un plateau d’argent et qui ont préféré la fraîcheur de Bamako, Blo s’est débrouillé comme il peut de gagner dans chaque région un capital de confiance. C’est ce travail hautement stratégique qui a fait la différence à Tombouctou.  Tandis que certains buvaient comme de l’eau les hérésies d’une certaine Coalition, (coalition contre qui et à l’exclusion de qui, on se le demande), Blo et ses partisans gagnaient le cœur des délégués de l’intérieur plus fidélisables et dont la mobilisation est conditionnée au degré d’estime et de considération qu’on leur porte en amont. C’est donc à un réveil brutal et à un dépaysement déconcertant, qu’ont été conforté les adversaires du président élu. Celui de l’impréparation et de la sous-estimation de l’homme d’en face, mais aussi celui de la trop de confiance qu’un bureau sortant pourrait tout manigancer à Tombouctou loin des yeux et des médias. Beaucoup de coups bas ont été tentés mais qui ont renforcé la cohésion des troupes de Touré et renforcé sa sérénité personnelle. D’abord en pitoyable infériorité numérique, refusé pour les uns d’entrer dans la salle, feindre de mettre un bureau parallèle pour monter la tension, faire de la provocation verbale et physique. C’est dans cette chienlit, orchestrée de main de maître, qu’est intervenu le courageux et lucide Gouverneur de Tombouctou. Il a été aidé en cela par la délégation du Département de tutelle qui ne comptait en aucune manière s’associer à la prestidigitation des uns et des autres. Les mesures salutaires et objectives prises étaient entre autres la fermeture de la salle jusqu’à ce que se calment les esprits, l’accord de toutes les parties sur les règles à tenir, la vérification des mandats et l’élection d’un bureau par la majorité, dans une transparence qui force le respect. Ainsi, comme pour défier le sommeil et avec la vigueur dont se caractérise toute jeunesse digne de ce nom, les jeunes sont restés ensemble jusqu’à l’aube où Blo fut triomphalement porté et pour 3 ans à la tête du CNJ.   Il n’en fallut pas plus pour des esprits malsains de chercher le plus facile et le plus proche des boucs émissaires c’est-à-dire à mille lieues de là, le Ministre de la Justice, employeur de Mr Touré et ressortissant de la région. Abdoulaye Touré a gagné parce qu’il a cherché à mobiliser même ses adversaires les plus hostiles. Il a fait un travail de fond, pendant que des gens sont rassurés qu’un coup de force et, une duperie, largement et savamment entretenue, leur vaudraient la tête du CNJ. Il a sillonné les régions et les cercles, les communes et les grins, il a cherché les appuis de la majorité des jeunes et sur l’ensemble du territoire. Tout ce travail sans relâche ne peut avoir qu’une seule conséquence : La Victoire. La jeunesse malienne vient de nous donner, à Tombouctou, une leçon à méditer et à remédier. Celle de la dignité et de la constance. Elle vient de démontrer qu’elle a compris les véritables enjeux pour elle, et les moyens de parvenir à son indépendance, à sa promotion dans le respect des lois et l’amour de la patrie. Elle a démontré surtout que c’est le travail bien fait et le soutien des hommes qui font un homme. Et non son égoïsme ou son aveuglement à vouloir réfuter l’irréfutable.

 

Karim FOMBA

 

Envoyé spécial


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