Au moment où plusieurs pays du continent africain (Rwanda, Sénégal, entre autres) tendent vers la parité homme-femme, en adoptant au moins le système des quotas dans la sphère politique, le Mali demeure à la traine avec une sous représentation du genre dans les instances de décision, notamment aux postes électifs. C’est ce constat qui motive le dépôt sur la table de l’Assemblée nationale d’un projet de loi émanant du ministère de la Femme pour rectifier le tir.
C’est dans ce sens qu’avec l’appui d’Onu-Femmes et ses partenaires, la fondation CMDID ne cesse de mener une campagne de sensibilisation pour que les femmes occupent la place qui est la leur sur l’échiquier politique national. La ministre Sangaré Oumou Bah s’est dite convaincue qu'”il est illusoire pour le Mali, comme pour toute autre nation, de construire durablement sa démocratie sans y impliquer qualitativement et quantitativement celles qui représentent 52% de notre population”.
Pour elle, la faible représentation des femmes aux postes électifs, malgré leur forte présence sur la scène politique, est attribuable en grande partie à leur faible positionnement sur les listes établies par les partis politiques. “J’encourage les décideurs et leaders politiques à prendre et appliquer des mesures internes favorisant l’éligibilité des femmes “, a-t-elle déclaré tout en réaffirmant la ” forte volonté politique affichée ” par le nouveau pouvoir de promouvoir le genre dans les aspects de la vie sociopolitique nationale.
Plusieurs leaders des partis politiques tant de la majorité que de l’opposition et des responsables de la société civile ont pris la parole pour expliquer leurs programmes concernant la promotion du genre.
Engagement ferme
Le représentant de la majorité présidentielle, Dr Témoré Tioulenta de l’ADEMA, celui de l’opposition, le 1er vice-président de l’URD, Pr Salikou Sanogo, l’ancienne ministre Mme Maïga Sina Damba, Mme Dembélé Oulématou Sow de la FENACOF ont tous apporté des contributions soutenant un engagement ferme des formations politiques de placer les candidatures féminines en bonne place sur les listes de candidature lors des prochaines élections communales et régionales.
Auparavant, le président de la fondation CMDID, Moriba Kéita et le représentant de l’ONU-Femmes avaient indiqué que l’émergence politiques des femmes est une nécessité qui veut que les femmes aient les mêmes chances que les hommes aussi bien dans les partis politiques, qu’au niveau électif. “Dans un environnement démocratique, la prise en compte des aspirations des femmes, surtout lorsqu’elles représentent plus de la moitié de la population, rentre pour une part substantielle dans la création de l’harmonie et la paix sociale. La participation équitable des femmes à l’action publique est fondamentale pour la prise en compte des besoins économiques des populations”, a ajouté M. Kéita.
Signalons que la chargée de programme du CMDID, Mariam Dicko a également présenté une étude menée par le centre sur les difficultés que les femmes rencontrent dans leur émergence dans la sphère politique et surtout à des postes électifs. Elle a sensibilisé les responsables politiques à plus d’engagement en faveur du genre et surtout au respect de cet engagement.
Bruno D SEGBEDJI
Chaque personne n’élit avoir sa place pour sa compétence
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