Avec l’actuelle situation sociopolitique au Mali, on a la nette impression d’être dans un bateau qui risque d’accoster sur la rive de la catastrophe à cause des incessants charivaris des passagers du navire.
En effet, si trouver un large compromis entre politiques était le vaccin qui permettrait à notre pays de rester en vie, il est alors certain que le Mali pouvait préparer son oraison funèbre. Un constat d’autant plus juste qu’au même moment où le monde extérieur recherche de notre patrie la capitulation par étranglement avec des sanctions inhumaines, les discordes vont de plus bel entre le gouvernement transitoire et une opposition incarnée par le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, et cela dans une période d’exception qui n’en est plus réellement une, à en juger par les récents discours des autorités de la Transition. De toute évidence, la menace du Cadre d’échanges de ne plus reconnaître les autorités de la transition à partir du 25 mars prochain ainsi que celle de quelques manitous de la Transition qui rétorquent par l’étouffement de toute tentative de désobéissance civile – à l’instar du très remuant jeune leader Ben le cerveau qui annonce la mise en place par son mouvement Yerewolo d’une brigade de vigilance dans tous les quartiers de Bamako et de Kati, présagent d’un désastre national imminent dont le Mali ne se relèvera pas.
Par ailleurs, on a eu un bol d’air frais avec la posture équilibriste du parti Yelema qui, malgré qu’il soit l’initiateur de la mise en place du Cadre des partis politiques pour la réussite de la transition, a déclaré en substance, le 10 février dernier, qu’il n’adhère pas au dessein de ce regroupement dont il est l’un des concepteurs tout en émettant sa volonté d’accompagner la deuxième phase de la transition pour sa réussite conformément à la charte.
En tout cas, si chaque camp pouvait faire abstraction de leur jusqu’au boulisme en privilégiant le dialogue franc tel que réclamé par Me Kassoum Tapo, bien de torts et de tourments seront épargnés à notre bien commun qui est le Mali.
Ousmane Tiemoko Diakité