Climat politique du Mali : Un front RPM-URD pour décrisper

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L’EPM engage la réflexion
Bocary Treta

La mystérieuse rencontre entre le RPM et l’URD s’est tenue le jeudi 17 janvier 2019. A huis-clos, les adversaires lors de la présidentielle ont pris langue dans l’enceinte Quartier Général de l’Union pour la République et la Démocratie sis à Badalabougou en vue de trouver les voies et moyens d’une sortie de crise.

La délégation du RPM sous la conduite de son président, BocaryTréta, était composée des honorables Issaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale, Mamadou Diarrassouba, 1e Questeur de l’hémicycle et d’AbderahamaneNiang, président de haute cour e justice. Le sécrétaire général des tissérands, BaberGano ainsi que le ministre Hamadoun Konaté était également de la délégation.  A l’accueil, le président de l’URD, l’honorable Soumaïla Cissé et ses vice-présidents, SalikouSanogo et Iba N’Diaye ainsi que le chargé à la communication du parti, Me Demba Traoré, étaient-là. Se confiant à la presse au sortir de l’entrevue, le président du RPM, BocaryTréta, s’est réjoui de la chaleur de l’accueil ainsi que de la franchise des échanges et de l’esprit de camaraderies ayant prévalu. Lesdites discussions, confie-t-il, auront par ailleurs permis de se mettre d’accord sur un certain nombre de points, de regarder dans la même direction et de travailler à conjuguer leurs efforts pour la décrispation de l’atmosphère politico-sociale de notre  pays. Il a été question, pour ce faire, d’initier toutes actions susceptibles d’ouvrir le dialogue politique entre toutes les composantes de la nation malienne. Cela en vue de créer les meilleures conditions de réalisation des ambitions communes pour le Mali.  Les deux parties ont ainsi convenu de la mise en place d’une commission paritaire qui fera très prochainement une proposition de cadre de travail en identifiant les principaux défis à relever. «Pour les questions qui ne pourront pas être réglées sans l’intervention du président de la République, nous, parti de la majorité, prendrons nos responsabilités pour les lui porter», a assuré BocariTreta.

Quant au président de l’URD non moins chef de file de l’opposition – que le président IBK a l’habitude de qualifier d’opposition «dite démocratique et républicaine» – , il se réjouit d’une rencontre ayant «permis de faire la revue des différentes crises d’ordre sécuritaire, sociale, économique, financière et politique qui assaillent le pays». En perspective, ajoute-t-il, «Nous sommes convenus que l’URD et le RPM ont des responsabilités à assumer face aux difficultés actuelles ». Le président de l’URD, ayant battu le pavé pour s’opposer à la révision constitutionnelle de 2017 s’est dit également convaincu que « les réformes institutionnelles annoncées s’imposent ». Cependant, celles-ci nécessiteraient l’implication des partis politiques et la société civile dans le cadre d’un dialogue politique, qui devrait aboutir à un accord politique consensuel en rapport avec révision constitutionnelle, la relecture de loi électorale et de tous les textes pouvant contribuer au renforcement de la démocratie et du caractère républicain, a-t-il expliqué.

Quant à savoir si à travers cette rencontre l’URD a décidé finalement de répondre favorablement à la main-tendue d’IBK, Soumaila Cissé a tenu à écarter les équivoques en distinguant IBK du RPM. «IBK n’est pas le RPM…Le RPM m’a tendu la main, j’ai pris la main du RPM». Est-ce une façon de persister dans la remise en cause de la sincérité objective d’un président dont il n’a jamais accepté la victoire ? En tout cas, il a ajouté ceci : «Nous sommes un parti de l’opposition, un rôle que nous avons joué avec dignité, respect et de façon républicaine, mais il y a des propositions objectives sur la table pour que nous puissions avancer à souhait».

Cependant, un front RPM-URD est-il suffisant aujourd’hui pour décrisper le climat politique au Mali ? Rien de moins sûr, s’il faut en juger par le refus tenace du chef de file de l’opposition à reconnaitre IBK comme président et cela malgré la médiation de la CEDEAO. Et dire que c’est au même IBK qu’il reviendra d’intervenir pour débloquer certaines questions du dialogue que les partis s’engagent à entamer. Le RPM de Tréta, sur un terrain miné et glissant, a-t-il manqué en définitive les préalables de sa démarche : faire rentrer Soumaila Cissé dans la république d’IBK ?

Amidou Keita

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