Climat délétère au sommet de l’Etat : Le PM Diarra joue son va-tout

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Pour beaucoup de maliens et d’observateurs, la formation du gouvernement du Dr Cheick Modibo Diarra (pour qui n’avait pas longue vie), devait permettre de sortir de la crise institutionnelle et sécuritaire. Presque trois mois, aujourd’hui, rien n’a changé de l’avis général. D’ailleurs, nous partons vers un chaos général si rien n’est fait, remarque-t-on.

Cheick Modibo Diarra, Premier ministre

L’organisation des concertations nationales voulues et entretenues par tous les acteurs épris de paix et de justice, risquent de n’avoir pas lieu suite au contenu du cahier de charge.
Si pour la plupart, l’organisation de ces concertations nationales doit avoir comme leitmotiv la mise en place d’organes de transition digne de ce nom puisque ceux existants ne répondant plus à la Constitution qui a été sabordé depuis belle lurette, à la Primature comme au FDR, on n’en veut pas de cette manière.
D’ailleurs, la sortie du PM le weekend dernier, a dévoilé sa volonté d’organiser ces concertations mais excluant l’armée. Et pour cause, Dr Diarra dit à qui veut l’entendre que : « le but de ces concertations vise à consolider et conforter les organes actuelles de la transition et élaborer une feuille de route subséquente avec deux objectifs : reconquête des régions du nord et organisation d’élections libres ».
Du côté des révolutionnaires du 22 mars dernier et de la grande muette, ces propos ne sont autres qu’une déclaration de guerre puisque sentant son limogeage prochain, le PM Diarra a préféré prendre les devants.
Ce qui est sûr et certain, outre l’armée tout ses alliés, tous s’accordent à dire qu’il faut aller aux concertations nationales souveraines devant mettre en place les organes de la transition politique qui dissoudra l’actuelle Assemblée Nationale, le HCCT, le CESC, le gouvernement et même le Président Dioncounda Traoré.
« Sachant l’étau se resserrer autour de lui puisqu’en mal avec ses mentors d’hier, le PM a préféré ouvrir les hostilités », remarque un observateur avisé. Dans ce cas, pour combien de temps va durer l’idylle avec la junte puisque rejeté par le FDR et son Président ?
N’est-ce pas par cette énième sortie, le PM Diarra joue son va-tout ?
Le silence du Président intérimaire offusque plus d’un. Il reste à savoir si tous ces éléments ne concourent pas à un clash comme précédemment annoncé dans notre dernière édition ?
Wait and see !

N’Diaye Bah, un homme politique en prison…

La question de sa gestion mise en question

Notre dernière parution de la semaine dernière ne nous a pas permis d’en parler. Cette fois-ci, nous l’évoquerons avec beaucoup de retenue. Et pour cause, ce dossier qui a surpris plus d’un, fait partie des nombreux que le nouvel homme fort de l’appareil judiciaire malien, M. Malick Coulibaly et sa nouvelle équipe ont jugé nécessaire de traiter. Transition oblige.
En réalité, l’arrestation et l’inculpation de l’ex Ministre de l’Artisanat et du Tourisme, M.N’Diaye Bah, en début de semaine dernière et fait couler beaucoup d’encre et de salive, ne saurait à en croire des sources digne de foi, un règlement politique politicien comme on le dit ça et là. Il s’agit des conséquences d’une gestion de ce département que le juge d’instruction Karembé suivant les instructions de sa hiérarchie, a appliquées. Si certains font semblant d’ignorer les rapports du VEGAL et même de la CASCA, en haut lieu, cela n’est pas le cas. Encore moins l’accusé et ses coaccusés. Et le Ministre Malick Coulibaly (qui ne badine pas avec els deniers publics) et connu pour son sérieux et sa volonté affichée de donner une nouvelle aura à notre appareil judiciaire, a jugé nécessaire d’appliquer les contenus de ces rapports d’état (VEGAL, CASCA et autres). Et l’affaire N’Diaye Bah rentre dans ce cadre.  D’aucuns vous diront pour quoi maintenant ? Quand le nouveau Ministre et son équipe ont pris fonction pour traiter de tel dossier. Ce qui est sûr, nos sources indiquent que des accusations et non les moindres accablent l‘ex Ministre, non moins cadre du PDES et du FDR.
L’instruction suit son cours et il est peu probable que N’Diaye Bah et complices en soient condamnés à de lourdes peines compte tenu de ce qui leur est reprochés. Donc, cette affaire est loin d’être politique comme cela se dit ça et là », nous confie-t-on.
Nos sources parlent d’un trou de plus d’un demi milliards.

H DICKO

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2 COMMENTAIRES

  1. J’ai à l’instant des inquiétudes et des doutes sur la volonté du prémier ministre de vouloir organiser un scrutin apaisé étant locataire de la primature. Il n’a pas eue ce qu’il veut et il va mettre le Mali dans un K.O total. Je pense qu’il faut rapidement le neutraliser en le vidant de sa posture actuelle. Cela l’avantage de lui permettre de se concentrer plus sur son ambition présidentielle et de mieux battre campagne.

  2. CONCERTATIONS NATIONALES AU MALI : SUR QUOI DOIVENT-ELLES PORTER, QUI DOIT LES PILOTER ET QUELLE EST LA CONDITION DE LEUR UTILITÉ ET DE SORTIE DE LA CRISE ?

    LE HAUT CONSEIL D’ÉTAT ET SES COMPOSANTES (COMMISSION AUX NÉGOCIATIONS ET COMITÉ NATIONAL DE TRANSITION), ATTENDUS PAR LES MALIENS, DOIVENT JOUER UN RÔLE MOTEUR DURANT LES CONCERTATIONS NATIONALES ET ASSURER L’INTERFACE AVEC LE MÉDIATEUR.

    LEURS DÉPLOIEMENTS DEVIENNENT URGENTS.

    Bonjour,
    Les Maliens doivent promouvoir tout ce qui rassemble et intègre les énergies pour répondre à leurs préoccupations communes telles que la vision partagée sur le futur souhaité, la restauration de l’intégrité territoriale, de l’ordre constitutionnel, de la paix et de la sécurité, la démocratie et les élections et la décentralisation mais aussi le développement durable et équitable, la réconciliation et l’intégration équitable des communautés dans un cadre unifié, démocratique, décentralisé et sécurisé.

    Les aspects vision partagée, restauration de l’intégrité territoriale, de l’ordre constitutionnel, de la paix et de la sécurité, démocratie, élections et décentralisation sont des PRÉALABLES INDISPENSABLES pour les autres aspects à savoir le développement durable et équitable et la réconciliation et l’intégration équitable des communautés dans un cadre unifié, démocratique, décentralisé et sécurisé.

    Mais ces derniers aspects doivent faire partie du FUTUR SOUHAITÉ par les Maliens afin de satisfaire leurs besoins et assurer leur bien-être collectif.

    La vision partagée intégrera les objectifs à atteindre, les politiques et les stratégies à mettre en œuvre pour répondre à cette vision et atteindre les objectifs retenus. Cette vision partagée constitue la feuille de route. Elle est indispensable. Elle est le préalable des préalables.

    On comprend pourquoi la CEDEAO, lors de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’États et de gouvernements qui a eu lieu à Abuja, le 11 novembre 2012, a demandé au président par intérim de la République du Mali, de fournir la feuille de route urgemment.

    Devant concerner et intégrer tous les Maliens, les concertations nationales ne doivent pas se polariser uniquement sur les préalables, certes indispensables, mais aussi et surtout sur le futur souhaité par les Maliens. Elles doivent avoir des ramifications au niveau régional pour fédérer tous les besoins et les préoccupations des communautés et de tous les Maliens.

    Contrairement aux termes de références de ces conférences nationales, qui font référence de façon limitée au futur souhaité et qui se focalisent surtout sur les préalables, ces dernières seront plus utiles si elles donnent une place importante au futur souhaité par les Maliens et à la prise en compte de leurs besoins.

    Le haut conseil d’État et ses composantes, commission aux négociations et comité national de transition, sont attendus pour jouer un rôle moteur durant ces concertations nationales et pour assurer l’interface avec le médiateur.

    Lors des concertations nationales, les Maliens, y compris au niveau des régions, doivent travailler ensemble pour définir le futur souhaité à travers un projet de société pour sauver durablement le Mali et garantir l’unité, la paix, la sécurité et la réconciliation nationale.

    C’est à cette condition que les concertations nationales seront plus utiles et la crise Malienne sera résorbée durablement.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: Webanassane@yahoo.com

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