Classe politique et prochaines échéances électorales : L’impérieuse nécessité du remodelage pour survivre

29 Août 2022 - 01:32
29 Août 2022 - 01:32
 7
Classe politique et prochaines échéances électorales :  L’impérieuse nécessité du remodelage pour survivre
Les crises successives que connait le Mali depuis 2012 imposent au landernau politique une autocritique devant aboutir à une mue profonde, une forme de réadaptation de survie. - maliweb.net- La transition politique de 2012-2013 et celle en cours au Mali ont eu le mérite d’avoir consacré un profond discrédit sur la classe politique. C’est au point qu’au sein de l’opinion, un grave doigt accusateur est largement pointé par les uns et les autres sur les acteurs politiques comme étant les « principaux responsables » de l’effondrement du pays. Cette situation a fait qu’au moment de mettre en place les organes de la transition en cours, les partis politiques ont plutôt été marginalisés ou du moins réduits à la portion congrue en termes  de représentativité. C’est ainsi que des formations politiques traditionnelles comme l’ADEMA-PASJ, le RPM, l’URD, le CNID, la CODEM et autres n’ont pas été consultés et ont eu du mal à faire nommer leurs représentants au sein de ces organes de la Transition. A titre d’exemple, au sein du Conseil national de transition(CNT) par exemple, c’est avec peine qu’on peut y  citer aujourd’hui une cinquantaine de cadres politiques des « grands partis politiques » d’avant 2020. En dehors de Assarid Ag Imbarcaouane, de Marimanthia Diarra (ADEMA-PASJ), de Mamadou Diarrassouba (RPM) et de quelques cadres moins connus, le CNT et même le gouvernement  n’enregistrent aucun ténor politique. Et, tout cela dans le sillage de la rupture, qui a voulu porter le chapeau de la décadence du pays aux partis politiques. Surtout que les nouveaux dirigeants ne se font pas prier pour encourager des poursuites judiciaires contre des personnalités ayant des accointances avérées avec les états-majors politiques. Par exemple les ennuis judiciaires de feu Soumeylou Boubèye Maiga et ceux de Boubou Cissé, Tiéman Hubert Coulibaly, Mamadou Igor Diarra ne sont-ils pas de nature à donner un coup de grâce aux formations politiques dont ils sont des responsables ? Rien n’est moins sûr. Et il est évident que ces personnalités vont devoir faire le deuil de leurs ambitions électorales à court terme. Cette situation impose donc aux formations politiques des réflexions en vue d’un remodelage de survie. Car, il est presque établi que le pouvoir de transition verra d’un très mauvais œil l’émergence des partis politiques qui ont toujours occupé la scène nationale sous l’ère des régimes passés. L’on peut même parier que la transition en cours ne peut pas raisonnablement imaginer des élections futures qui remettraient le pouvoir à des partis comme l’ADEMA-PASJ, le RPM et ou leurs alliés traditionnels. Il s’ensuit que ces états-majors politiques doivent travailler à une forme de recomposition en vue peut-être de faire du neuf avec du vieux. N’est-ce pas dans ce sens que certains partis appellent par exemple à la reconstitution de la grande famille ADEMA ? Il urge en tous cas de faire en sorte que de nouveaux leaders émergences à travers la mise en place de regroupements politiques avec même des associations afin de faire de nouvelles offres politiques au peuple lors des prochaines élections. Sans cette inventivité de la classe politique actuelle, il lui sera difficile de pouvoir relever aux défis électoraux à venir. Comment pourrait-il en être autrement quand le processus électoral connaît déjà des démarches assez originales comme le système du tirage au sort pour créer des structures devant gérer une partie des élections ? Comment cela pourra-t-il en être autrement quand les partis politiques traditionnels sont sevrés depuis plusieurs années de la manne du financement public ? A circonstances exceptionnelles, des mesures exceptionnelles en vue d’une métamorphose de la classe politique pour tenter de survivre à la bourrasque des vents contraires attribuant un bilan totalement négatif aux trois décennies d’apprentissage démocratique. Il est temps qu’à travers un sursaut patriotique, les partis politiques, par un instinct grégaire, tentent de se sauver afin de sauver le peuple en détresse, qui semble se confier aux militaires. Boubou SIDIBE/maliweb.net        

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0