Les formations politiques traditionnelles du Mali, comme l’ADEMA-PASJ, le RPM, l’URD, l’US-RDA, le PSP, le CNID, la CODEM, l’UDD et alliés, sont fortement décrédibilisées. Ce qui pourra les défavoriser lors des prochaines échéances électorales.
La rupture politique intervenue au Mali en août 2020 impose, selon bien des analystes, un changement profond dans la gouvernance du pays. Et ce changement suppose une forme de mise à la touche de l’ancienne classe politique dirigeante.
En effet, pour la majorité des tenants du pouvoir de transition, il urge que le Mali soit dirigé dans les prochaines années, par une nouvelle classe de responsables. C’est pourquoi le discours politique selon lequel ce sont les responsables et cadres politiques des partis précités qui ont fait sombrer le pays dans le gouffre actuel. Ce qui veut dire qu’avec cette conviction, il sera extrêmement difficile de voir émerger, lors des prochaines élections, des personnalités comme Bokary Tréta, Me Baber Gano, Moussa Timbiné, etc du RPM, Yaya Sangaré, Pr Tiémoko Sangaré, Adama Sangaré, Kalifa Sanogo et autres de l’ADEMA-PASJ, Dr Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra, Gouagnon Coulibaly, Kalilou Samaké, Ibrahima N’Diaye et autres de l’URD. Sans oublier que des noms comme Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD, Tiébilé Dramé du PARENA, Tiéna Coulibaly et d’autres noms de la gouvernance passée pourraient être traités de tous les noms d’oiseaux afin de subir des échecs électoraux dans les prochains mois.
Certaines indiscrétions assurent que les militaires au pouvoir n’hésiteront pas à orchestrer des manœuvres politiciennes, voire encourager des initiatives judiciaires, afin que ces personnalités n’émergent pas lors des prochaines consultations électorales. N’est-ce pas dans ce sens que des mandats d’arrêts ont été récemment lancés pour annihiler toutes les ambitions de certaines de ces personnalités ?
Ce qui est sûr, c’est que la classe politique traditionnelle doit se restructurer pour se donner une certaine virginité aux yeux des potentiels électeurs. Cela pourrait passer par une recomposition des états-majors politiques. Ne pourrait-il pas être question d’un reformatage des partis politiques reconnus comme l’ADEMA, le RPM, l’URD, le PARENA, etc ? Rien n’est moins sûr.
C’est dans ce sens que les idées comme celles portants sur la reconstitution de la grande famille ADEMA refont surface dans les salons feutrés de Bamako. D’autres penseurs tablent sur la constitution de nouveaux regroupements politiques basés sur les idéologies comme le socialisme, la social-démocratie, le libéralisme politique, etc. Ces remodelage ne pourraient avoir des chances de succès qu’en projetant de nouvelles têtes au-dessus de la scène sociopolitique nationale. Ce qui aura le mérite de susciter un regain d’intérêt vis-à-vis de la chose politique. C’est à ce prix que la classe politique pourrait éviter de tracer le sillon de sa disparition. Elle devrait même tenter d’aller au recrutement de nouvelles ressources humaines dont le profil doivent coller avec celui de sécurocrates ou d’anciens officiers supérieurs à la retraite en vue d’une nouvelle offre politique pour le pays. Comme quoi, à circonstances exceptionnelles, des mesures exceptionnelles de sauvetage !
Boubou SIDIBE /maliweb.net