Le Monument du cinquantenaire du Mali, dont la pose de la première a fait l’objet d’une inauguration grandiose par le président de la République en présence de plusieurs personnalités étrangères, serait fortement compromis tant dans sa maquette que dans l’exécution des travaux de sa construction. En effet, selon l’Ordre des architectes du Mali, le ministère du Logement et des Affaires foncières, qui était chargé du projet n’aurait pas passé les différents marchés dans les règles de l’art.
A en croire certains membres de l’Ordre, ces contrats de marchés (maquette, construction), qui s’élèvent à un peu plus de deux milliards de FCFA sont passés par entente directe entre le gouvernement du Mali et l’entreprise chinoise Didjan Corporation, en violation de toutes les règles de passation des marchés publics.
Mécontente de cet état de fait, l’organisation professionnelle des architectes du Mali a saisi, la semaine dernière, l’Autorité de régulation des marchés publics et des délégations de service public pour annuler toutes les procédures de passation des marchés de la conception et de la construction, jusque là déroulées , du Monument du cinquantenaire du Mali. Ce dossier, qui est pendant devant l’Autorité est suivi par l’ensemble du peuple malien, qui attend la suite de cette affaire, et cela risque d’amener une révision de la maquette et le changement de l’entrepreneur chargé de la construction de l’édifice architectural. D’ailleurs, pour prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, l’Ordre des architectes du Mali s’apprêterait à organiser dans les prochains jours, une conférence de presse, avant la décision de l’Autorité de régulation des marchés publics, qu’il attend impatiemment. Dans tous les cas, la crédibilité de l’Autorité est encore mise à l’épreuve.
Avec un délai d’exécution initial de 12 mois, la réalisation du Monument du cinquantenaire participe du vaste programme de construction d’infrastructures et d’équipements initié dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance. L’édifice sera construit dans la pure tradition de notre patrimoine culturel. Le monument sera réalisé sur une plate-forme de 30 000 mètres carrés. Il mesurera 100 mètres, avec une envergure de 70 mètres et allie le passé, le présent et le futur du pays. Il est conçu sur deux niveaux, plus un rez-de-chaussée de 4711 mètres carrés et un sous-sol. Le tout sera aménagé dans un style architectural moderne.
Une pyramide translucide sera érigée au milieu de la terrasse dont la pointe aura une hauteur de 100 mètres au dessus du perron permettant même l’installation des antennes relais de télécommunication qui pourront ainsi générer des ressources susceptibles d’être utilisées pour son entretien. Un parking d’une capacité de 150 véhicules, une grande chaussée de 30 mètres de largeur, des blocs sanitaires pour hommes et femmes, des magasins, des espaces et autres galeries d’exposition offriront des commodités modernes au visiteurs.
La structure du monument est composée de deux calebasses représentant les espoirs et les perspectives auxquels aspirent nos compatriotes. Le tronc de l’ouvrage est divisé en deux parties. Chacune symbolisant les 50 ans du passé et les 50 ans à venir. La première partie représente la génération actuelle symbolisée par un couple hissant une calebasse. Cette génération est fortement ancrée dans son terroir dans lequel elle prend racine. Quant à la deuxième partie du monument, elle représente deux jeunes adolescents symbolisant la génération future.
Soumaila GUINDO
