Plusieurs opérateurs économiques de Ségou spécialisés dans la vente des tissus imprimés ne décolèrent pas vis-à-vis de la Commission du Cinquantenaire au Mali. Celle-ci, au bénéfice d’une exclusivité sur le logo du cinquantenaire s’est permis d’accorder un monopole de production et de commercialisation du tissu imprimé avec le logo du cinquantenaire à Boubou Niangadou un opérateur économique ayant fait faillite à Ségou et présentement implanté à Bamako.
Depuis, Boubou Niangadou, au moyen d’une attestation signée le 26 Janvier 2010 par le patron du Cinquantenaire, lui donnant ce mandat harcèle la COMATEX.SA, usine de fabrication des tissus imprimés aussi bien que ses clients historiques que sont Assétou Traoré ASSOU, Dioncounda Lah, Cheickna Koné ou Mamadou Lah. La polémique a pris véritablement corps avec l’approche du 22 Septembre 2010 où, de coutume la COMTAEX.SA fournit à ses clients grossistes un motif de l’événement qu’ils commercialisent selon les termes d’un accord. Cela dure depuis que la COMATEX.SA s’est occupée de la fabrication des pagnes événementiels. Mais lorsque ces opérateurs économiques ont voulu renouer avec la pratique, Boubou Niangadou s’est dépêché de Bamako pour s’interposer auprès des responsables de la COMATEX.SA avec son attestation laconique ainsi libellé : « Je soussigne Mr Oumar H Dicko Président de la Commission du Cinquantenaire, par la présente, donne mandat à Mr Boubou Niangadou, à produire et à commercialiser le tissu imprimé avec le logo du Cinquantenaire. En foi de quoi, la présente attestation est délivrée pour servir et valoir ce que de droit. Bamako le 26 Janvier 2010 ».
Pour contourner un monopole qu’ils dénoncent parce que ne s’étant jamais fait dans les normes, les opérateurs économiques de Ségou, conscient de la manne financière qu’ils avaient déjà programmée optent pour la confection, comme d’habitude, des pagnes du 22 Septembre sans le logo du Cinquantenaire car, selon eux, la fameuse attestation ne fait nul cas de cette date mais bien de logo. On pensait les violons accordés entre opérateurs économiques quand le 20 juillet dernier, le Président du Cinquantenaire Oumar Hamadoun Dicko menace la COMATEX.SA de représailles.
Dans une lettre dont nous détenons une copie, le patron du Cinquantenaire rappelle à l’unité industrielle de textile qu’elle a confectionné et mis sur le marché des pagnes du 22 Septembre 2010 sans le logo du Cinquantenaire. Toute chose qui constitue, selon les termes de la missive, « une violation notoire de nos accords car il ne doit avoir sur le marché que les seuls motifs autorisés par la Commission du Cinquantenaire ». Et Mr Dicko d’avertir la COMATEX.SA : « Il me revient donc d’attirer votre attention sur l’illégalité de tel actes et l’éventualité de prise de sanctions contre de telles pratiques ». Il n’en fallait pas pour que les clients historiques de la COMATEX.SA boudent alors les fameux pagnes du 22 septembre 2010 confectionnés par Boubou Niangadou tout en déliant leurs langues : « On ne peut pas sur la base d’une simple attestation donner un monopole de milliard de F CFA à quelqu’un.
Demandez à la COMATEX à qui elle adresse les factures, pas à Boubou Niangadou mais à un certain Brehima Touré. Pourquoi ? Ce dernier détient une exonération de plus d’un milliard de F CFA. Donc ces pagnes sont confectionnés par la COMATEX et vendus à Boubou Niangadou par personne interposée sans la TVA. C’est un manque à gagner pour l’Etat » fulmine un membre du SYNACODEM qui trouve scandaleux cet acte de la Commission du Cinquantenaire. Il faut rappeler qu’en période normale, les clients historiques de la COMATEX.SA produisent au bas mot 5 000 balles de tissus imprimés cédée au prix unitaire de 300 à 315 000 F CFA soit une marge de TVA pour l’Etat à concurrence de plus de 250 millions de F CFA !
Moutta