Bamako est en chantier. Rien qu’avec les travaux de construction de l’échangeur, du troisième pont et de la finition des bâtiments de la cité administrative, on peut admettre que la capitale vit au rythme de réalisations d’infrastructures. L’on comprend aussi l’empressement des autorités à finir les chantiers qu’elles vont présenter comme des prouesses du PDES (les deux PDES) et l’attente des bamakois pour des conditions de circulation plus confortables.
Puisqu’avec le pouvoir en place c’est le populisme et le tape-à-l’œil sur fond de mauvaise inspiration, la dernière bêtise à réaliser est, sans doute, le monument dit du cinquantenaire. Que comprendre dans le projet très mal inspiré et médiocrement conseillé dont la particularité est qu’il sera implanté dans le lit du fleuve Niger ? Pour parvenir à leurs fins, les autorités ont entrepris de faire transporter du banco rouge de Siracoro (sur la route de Kati) aux berges du fleuve, en face de l’Ecole normale supérieure. Les tonnes de terre ainsi transportées dans un balai incessant de camions serviront à faire la rambarde d’une bonne partie de la berge d’un fleuve qui a longtemps cessé d’avoir son lit. Toutes choses qui heurtent la sensibilité de tous les spécialistes des questions environnementales et dont les conséquences seront un jour dramatiques pour les populations. A présent, ce qui est regretté par l’opinion, c’est la quantité de poussière laissée par le passage des camions dans des locaux comme le ministère des finances, l’école normale supérieure et même la primature. Tout ça pour une bêtise de l’esprit qui coûtera assez cher au contribuable mais qui enrichira les animateurs de la commission d’organisation du cinquantenaire coiffée par l’impopulaire Oumar Hamadoun Dicko. Le plus déplorable reste qu’aucun spécialiste ne se soit prononcé publiquement sur cette vacherie appelée monument du cinquantenaire. Quel pays et quels dirigeants !
A.L.G