En organisant les 8 et 9 juillet à Nara et Guiré les Journées culturelles Modibo Kéïta, l’Association des femmes ressortissantes de Nara ou encore Groupe Zeyna vient de relever un grand challenge, à savoir : permettre à toute une contrée de prendre part aux festivités du cinquantenaire par un devoir de mémoire et de reconnaissance en vers un symbole de notre histoire politique.
Association apolitique, non confessionnelle et à but non lucratif, le Groupe Zeyna œuvre à l’amélioration des conditions socio-économiques et culturelles des ressortissants et sympathisants du cercle de Nara en général et des femmes en particulier. En partenariat avec l’Association pour la mémoire de Modibo Kéïta (Amemok), il vient d’organiser les 8 et 9 juillet à Nara et Guiré les Journées culturelles Modibo Kéïta. A l’appel de ces associations, les ressortissantes et ressortissants de Nara, des membres de la famille de Modibo Kéïta et autres compagnons de l’ancien président étaient dans la capitale de Ouagadou pour lui rendre un hommage à travers plusieurs activités.
La population, dont une frange importante était composée de jeunes, avait pris d’assaut dans la matinée du 8 juillet la salle de conférences de l’Institut de formation de maîtres de Nara. Au premier rang, on notait la présence des responsables du Groupe Zeyna, de l’Amemok, du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba, des autorités administratives, judiciaires et politiques de Nara.
Éveiller le patriotisme pour impulser le développement !
Pour le chef des griots de Nara, Ganda Sissoko, c’est la toute première fois qu’une telle rencontre se tient dans leur localité à la mémoire de Modibo Kéïta qui, au-delà de Nara, a honoré tout le pays. A en croire Mme Touré Haby Sy, Présidente du Groupe/Zeyna, la cérémonie est particulièrement significative. En outre, affirme-t-elle, les Journées culturelles Modibo Kéïta constituent le témoignage de la volonté de toute une contrée de vouloir prendre part aux festivités du cinquantenaire par un devoir de mémoire et de reconnaissance envers un homme que le destin a voulu lié en un moment singulier de notre histoire politique. Toujours, selon elle, l’objectif recherché par cette commémoration est d’informer l’opinion nationale et la diaspora sur les origines du premier Président de notre pays indépendant et éveiller par la suite cet élan de patriotisme dont toutes les communautés ont besoin pour impulser le développement endogène tant prôné par le concept de la décentralisation et de la déconcentration dans lequel nos plus hautes autorités ont engagé notre pays depuis plus d’une décennie. Mme Touré Haby Sy a rappelé que Modibo Kéita a été un artisan incontestable de la libération de notre pays du joug colonial.
Le maire de la commune rurale de Nara, Boucary Diarra, a sollicité la réalisation d’un monument à la mémoire de Modibo Kéïta pour permettre à la nouvelle génération de mieux connaître l’homme d’Etat qu’il fut. Pour le préfet du cercle, Souleymane Coulibaly, ”Nara ne pouvait pas et ne serait pas resté en marge de la célébration du cinquantenaire de l’accession de notre pays.” C’est pourquoi, il a remercié et félicité les organisateurs de ces journées pour leur belle initiative. ”C’est la première fois que j’assiste à une conférence de ce genre sur le président Modibo. Nous sommes fiers du président Modibo Kéita.’’, a souligné Boubacar A Bolly, président du cercle de Nara.
Honnête, franc, bon, droit !
L’un des temps forts de ces journées a été l’exposé d’Amadou Seydou Traoré sur ”le parcours, la vision du 1er président de la république du Mali, Feu Modibo Kéïta.” En vieille connaissance du fils de Daba Kéïta, le conférencier a révélé à l’assistance certaines qualités de son compagnon : son honnêteté, sa franchise, sa bonté, sa droiture.
Il avait une grande connaissance des hommes. Il avait le sens des initiatives et des responsabilités. Travailleur, l’homme était incorruptible. Patriote convaincu, il détestait le mensonge et la démagogie. De sa prise de fonction au coup d’Etat du 19 novembre 1968, Modibo n’a jamais pris une décision seule. Toutes les décisions ont été décidées de façon collective.
Par rapport à l’option socialiste, il dira que Modibo ne fait qu’appliquer les résolutions sorties des différents rapports des jeunes, des femmes et des syndicats à l’époque. Le conférencier s’insurge contre certaines déclarations selon lesquelles ”Modibo n’était pas un musulman. Ou, encore, il voulait tuer tous les vieux.” C’est faux, dit-il. Chaque matin, avant de commencer son travail, il quittait Koulouba pour venir saluer ses parents. Donc, affirme Amadou Seydou Traoré, celui qui respecte ses parents ne peut pas tuer les parents des autres. De 1960 au coup d’Etat du 19 novembre 1968, le conférencier déclare avoir recensé 100 grandes réalisations de Modibo Kéïta. De l’exposé du Dr Moussa Kéïta, président de l’Amemok, on apprend que le grand- père de Modibo Kéïta est venu de Naréna pour s’installer à Guiré. Pour permettre à l’assistance de mieux connaître l’homme, il fit un aperçu historique sur son parcours.
Quant à Moussa Traoré, il a brièvement évoqué la vision panafricaniste du père de l’indépendance du Mali. De nombreuses personnalités ont fait des témoignages. On peut citer entre autres l’ancien ministre, Ibrahim Siby, le maire de Mourdiah Bouillé Coulibaly, Mme Alwata Ichata Sahi, Mme Kanté Dandara Touré, M. Togo du Cnid FYT, M. Touré du Pids, Moussa Guindo de l’IFM de Nara, Mme Maimouna Diakité, fille adoptive de Modibo Kéïta, Dr Alou Barry etc.
Les initiateurs notamment les responsables de l’Afecna/Zeyna doivent avoir de réels motifs de satisfaction. Car de l’avis de nombreux intervenants, la conférence -débats a permis à beaucoup de participants de savoir que le premier président du Mali est originaire de Nara. Aussi, elle a été un cadre idéal pour la nouvelle génération de connaître mieux l’homme et sa vision pour notre pays, voire pour l’Afrique toute entière.
Entente, cohésion, dialogue !
Malgré ses multiples occupations, Mme la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba, a tenu à être aux côtés de ses sœurs lors de ces Journées culturelles. Son accompagnement au développement de cette contrée à laquelle elle reste profondément attachée n’a jamais fait défaut, a témoigné Mme Touré Haby Sy. Selon le ministre, ces journées constituent le signe de l’entente, de la cohésion et du dialogue entre les ressortissants de Nara. Il s’agit, dit-elle, de perpétuer la mémoire d’un grand homme. ”Quoi de plus normal que d’ériger un monument à la mémoire de Modibo à Nara”, a-t-elle souligné. Car il est de notoriété pubmique que depuis les premières années de l’indépendance, les plus hautes autorités du Mali ont mis les problèmes des femmes au cœur de leurs préoccupations. Ainsi, les pères de l’indépendance avaient-ils créé un secrétariat d’Etat pour s’occuper des questions de femmes.
Une mention toute spéciale à Mme Touré Lobbo Traoré !
‘Permettez-moi de remercier tous ceux et toutes celles qui nous ont soutenus pour cette action, particulièrement le président de la République, son épouse Mme Touré Lobbo Traoré, l’Um-Rda Faso Djigui, les ressortissants de Nara à Bamako, les élus à l’Assemblée nationale ainsi que nos sponsors Fondation Pour l’Enfance, Orange Mali, Jeep Chrysler, Oasis, le Mpfef, la Bdm, l’Ortm, l’Agence Ngoni, l’Adecna et tous les bienfaiteurs.”, a souligné Mme Touré Haby Sy tout en remerciant la ministre Maïga Sina Damba. Cette dernière, à son tour, a tenu très particulièrement à remercier Mme Touré Lobbo Traoré, épouse du chef de l’Etat, présidente de la Fondation pour l’enfance pour ses efforts déployés en faveur de l’association pour l’organisation de ces journées. Elle a informé les femmes de Nara que la première dame compte leur rendre visite dans les mois à venir.
La population manifeste un intérêt particulier !
La conférence-débats a duré plus de 4 heures, l’intérêt de l’assistance grandissant au fur et à mesure. Si tout le monde ne pouvait pas intervenir, les participants, surtout les élèves et étudiants, se sont dits satisfaits de ce qu’ils ont appris des conférenciers.
Voilà le Cscom Modibo Kéïta !
La mairie de la commune rurale de Nara a décidé de donner le nom de Modibo Kéïta au nouveau Centre de santé communautaire (Cscom). Car selon le représentant du chef de village de Nara, Ganda Kéïta, Modibo Kéïta a donné tout au peuple sans réserve. Au nom de la famille Kéïta, Souleymane Kéïta a salué cette initiative. Pour la vice-présidente de l’Amemok, Maïmouna Diakité, fille adoptive du président Modibo Kéïta, ce dernier a toujours aimé les femmes et les enfants. Elle a promis que l’Amemok apportera sa contribution au Cscom. La ministre a appelé la population à une grande fréquentation du centre de santé qui a coûté une bagatelle de 33 millions de nos francs. C’est pourquoi, séance tenante, le Groupe Zeyna a mis dans la cagnotte une enveloppe de 500 000 FCFA.
Chiaka Doumbia, envoyé spécial à Nara