Avec ses 50 ans bien comptés, le Mali est en âge aujourd’hui d’ouvrir un œil ou de tendre une oreille. C’est peut- être un travail de génération à rendre et l’opinion la plus raisonnable ne devrait pas laisser passer le coup de l’entendement sur nos morts de
Oui, il en existe et il y a longtemps que le petit peuple s’est habitué à séparer dans ses murmures ce qu’est une présidence dans le moteur de notre histoire immédiate. Des morts ou des assassinats affirme t- on par ailleurs qui ne sont pas encore arrivés à nous faire oublier un petit goût amer mêlé de la culpabilité qui se laisse glisser dans la bouche. Sous
▲ La saillie d’une grande âme : ‘‘le Noir doit rester noir de vie et d’évolution’’ Fily Dabo SISSOKO.
Celui qui obtiendra que son nom soit prononcé par les générations à venir comme gage de fidélité est de Bafoulabé. Fily Dabo SISSOKO est né avec le siècle précédent, il est né avec le signe. Un signe avant- coureur. Son histoire (ou son récit) a été écrite à l’envers depuis. On devrait la reprendre des deux mains. L’homme est né à Horokoto dans l’actuel cercle de Bafoulabé, en pays malinké au sein d’une vieille famille de chefs traditionnels. Né sur une terre d’incubation qu’est le Mali, Fily Dabo SISSOKO sera lui aussi chargé d’histoires. Au pays de Soundiata KEITA, et d’autres icônes, le destin le désigne du doigt très tôt pour aller à l’école des fils de chefs. L’enfant est de nature ingrate, maigre et de petite taille. Il méritera alors son surnom de petit poucet. Une fois le soir venu, à la lumière des bougies, c’est lui le petit freluquet qui guidera plus grand que lui vers le dur labeur de l’apprentissage… avec sa petite tête bien faite. Scolarité à l’Ecole Normale fédérale d’Instituteurs de Saint- Louis du Sénégal, puis à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Gorée en 1913. Un an plus tard il en arrive déjà à une conclusion éclatante sur l’entreprise coloniale où il trouve que ‘’la colonisation n’a pas de fondement moral…’’ Fily Dabo SISSOKO prend alors un autre pli. Devenu instituteur hors- cadre, il voyage beaucoup et promène dit-il « une curiosité insatisfaite… ». En 1939, il devient chef de canton à Niambia. Au sortir de
▲ Il y a une belle leçon de courage que l’on attend…
A quoi sert- il de parler ou de décider des questions avant de les avoir apprises ? Voilà ce que dicte l’entendement pour ce que doit un journaliste par son état et son caractère. Beaucoup de choses ont été dites sur toutes les disparitions d’hommes de notre histoire et il serait grand temps de dire les choses telles qu’elles se sont passées. Hélas, pouvons- nous dire encore que toute parole tombée dans l’oreille de la passion est recueillie avidement par la haine et l’esprit de clan. Sous tous les cieux, la calomnie, on le sait, défend toujours ses propres bénéfices. 50 ans dans l’histoire de nos Républiques et on se surprend toujours à poser certaines questions. Le Cinquantenaire est un de ces moments favorables ou nos concitoyens sont invités – si tel est leur désir – à ne pas rentrer dans cet engrenage d’appropriation de l’histoire. Elle qui est desservie par tellement de canaux subtils… Nos illustres disparus, et nous serons à la peine d’égrener un à un leurs noms, font une partie essentielle de la gloire de ce pays. La vue d’une tombe ne nous apprend-elle pas toujours quelque chose ? Qui pourra soutenir le propos qu’il importe pour la nation malienne de laisser ou pas le nom d’untel sur le bas côté de la route ? Certains ont eu une vie méconnue dans leur propre pays par la volonté d’autres hommes… Des attitudes ont caractérisé certains pouvoirs : l’ennemi était mis à terre et venait ensuite l’épouvante avec des propos outranciers, les clameurs de la foule y ajoutant, ensuite la systématisation des arguments. En fondant un discours d’exclusion sur eux, on a voulu fonder un discours de l’origine… qui a débouché sur un certain mépris pour l’histoire. Hier encore, parce qu’ils avaient la raison publique, en gagnant toutes les élections depuis 1958, le RDA était majoritaire. Alors pourquoi se serait- il borné ou se limiter à avoir un parti d’opposition ? Aujourd’hui avec la réconciliation PSP-US RDA, il n’y a plus violation du temple national, même si l’histoire de Fily Dabo SISSOKO ne se confond pas uniquement avec celle du parti PSP. L’homme de Bafoulabé s’est élevé à une dimension nationale de par sa forte personnalité. Le parti PSP et à la suite tous les héritiers de Fily Dabo SISSOKO et de Hammadoun DICKO souhaitent aujourd’hui l’union des cœurs et des esprits. Ils savent qu’une grande existence politique ne laisse aucune place aux ennuis du cœur. Veulent- ils en finir avec le deuil ? L’homme Fily Dabo SISSOKO et ses compagnons dans la possession de tous leurs moyens appartiennent désormais à tous les jeunes de ce pays. Ces hommes du sérail ne peuvent plus être ceux du clivage. Leurs enfants, comme M. Mody Fily SISSOKO nous l’a fait remarquer, ne demandent qu’à retrouver leurs sépultures. Et ce n’est pas mettre la charrue avant les bœufs que de soutenir cette intime conviction. Le reste sera donné de surcroît (la réhabilitation…???). Quel palais national du reste à Koulouba garderait- il quelque chose de ce plaisir à continuer à dissimuler ? En se couvrant de cette dignité de son propos ‘’ Retrouvez ce qui nous unit’’ le Président Amadou Toumani TOURE s’est enfermé – tout militaire qu’il est – dans la religion de ce serment. Et si les députés prenaient une initiative en leur sein ? Nous savons que la loi définit les bornes mais personne ne sait qui sera juge de la loi… Les représentants de
SALIF KONE