Les festivités du mois du cinquantenaire ont démarré le mercredi 1er septembre 2010, à Logo-Sabouciré, un village situé à 25 km de la ville de Kayes, sur la rive gauche du fleuve Sénégal. C’était en présence du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, accompagné pour la circonstance de son épouse, du Premier ministre, Modibo Sidibé ; des membres du gouvernement, du Président de l’Assemblée natnale, du Président de la Commission d’organisation du Cinquantenaire, des représentants de la société civile, notamment l’UNTM. Les autorités administratives et politiques de Kayes étaient également toutes présentes.
C’est donc dans une ambiance de fête que le Président de la République a été accueilli à Logo-Sabouciré. La localité, considérée comme une ville martyre, est la première, au Mali, à résister à la pénétration française et fut aussi la première à tomber sous les canons du colonisateur. C’était le dimanche 22 septembre 1878. Ce qui explique la volonté du père de l’indépendance d’établir le lien historique entre cette date et le 22 septembre 1960, jour où fut proclamé l’indépendance du Mali.
Cinquante ans après cette reconnaissance du premier président de la République, le quatrième Président du Mali, ATT a fait parler l’histoire: 22 septembre 1878 – 22 septembre 1960 – 22 septembre 2010.
La bataille qui s’est déroulée à Sabouciré le 22 septembre 1878 a été l’une des plus sanglantes livrées par le colonisateur français, entre 1857 et 1898, pour le contrôle du Soudan, actuel Mali. Cette bataille revêt d’autant plus un caractère symbolique que notre pays a choisi le 22 septembre 1960 pour proclamer son indépendance. En choisissant Sabouciré pour lancer les activités de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali, les autorités de notre pays voudraient rendre un hommage à la résistance héroïque du peuple malien à la pénétration coloniale à la vile martyre de Logo Sabouciré.
La bataille de Sabouciré, dont l’issue fut déterminante pour la pénétration, est aussi le point de départ d’une histoire commune entre le Mali et la France.
Au regard de cette volonté héroïque, le président de la République a choisi de placer la commémoration du cinquantenaire de notre indépendance sous le signe de la mémoire préservée et partagée.
Une mémoire préservée, car selon le chef de l’Etat c’est un devoir de génération qui s’impose aujourd’hui plus qu’hier puisque les luttes des héros n’ont pas toujours reçu l’éclairage qu’elles méritent et leur bravoure a été souvent imparfaitement restituée. Le chef de l’Etat l’a fait de la plus belle des manières, en rendant hommage aux grands hommes de notre vaillant peuple qui ont refusé la soumission, au prix de leur vie. Il s’agit, outre les populations de Logo-Sabouciré d’alors, de héros comme Babemba Traoré, Tiéba Traoré, El Hadj Omar Tall, Samory Touré, Firhoun, etc.
Une mémoire partagée, parce que la résistance à la pénétration coloniale s’est effectuée sur toute l’étendue de notre pays et s’est illustrée dans des batailles demeurées célèbres. Aujourd’hui, les Maliens doivent s’approprier leur histoire, chercher à la connaître pour la mémoire des martyrs de la liberté du Mali.
Une vision passéiste
Le Président de la République, dans son adresse à la nation depuis Logo- Sabouciré, a invité ses compatriotes à rester fidèles aux vertus et valeurs défendues par ceux qui nous ont laissé le sens de l’honneur, le goût de la liberté et l’esprit du sacrifice. « La célébration de la résistance ne se fait dans une vision passéiste. Pour nous, il s’agit plutôt de puiser dans ces valeurs de civilisation, les ressources morales nécessaires pour affronter le présent et nous projeter dans l’avenir, celui d’une nation forte de son histoire, sûre de son futur africain et universel », a expliqué le chef de l’Etat.
Pour le président de la République, Amadou Toumani Touré, l’histoire héroïque de la capitale du royaume de Logo offre une opportunité de jeter un regard sur le passé et de nous interroger sur l’avenir.
Nouhoum Dicko
Envoyé spécial à Sabouciré
Le monument de la résistance Nationale : Sabouciré désormais capitale de la résistance
En marge de la cérémonie de lancement de la célébration du cinquantenaire, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a inauguré dans la cité martyre le monument de la résistance nationale.
Ce monument de 7,5m de hauteur traduit la volonté politique des autorités maliennes de réitérer la reconnaissance du peuple malien aux héros de la lutte contre la pénétration coloniale. Pour le président de la République, le monument de la résistance nationale représente l’amour de la patrie et le refus de la soumission. En inaugurant le monument, ATT a indiqué que les hauts faits d’armes de nos héros de la résistance restent encore méconnus des Maliens eux-mêmes et surtout des jeunes. D’où selon lui, la nécessité d’inscrire durablement dans notre mémoire collective des pages à la fois glorieuses et douloureuses de notre histoire.