La commission du cinquantenaire en proie à d’énormes difficultés financières : – Des créances de plusieurs centaines de millions impayées – Les travaux du Monument du Cinquantenaire arrêtés faute d'argent

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Tous les observateurs sont unanimes que le Cinquantenaire du Mali a été une réussite totale du point de vue de l’organisation de l’ensemble des festivités. Malgré ce satisfecit général, la Commission nationale d’organisation, dirigée par Pr. Oumar Hamadoun Dicko, éprouve d’énormes difficultés à éponger ses dettes vis-à-vis des opérateurs économiques et d’autres prestataires de services. Ceux-ci n’ont désormais que leurs yeux pour pleurer en cette fin d’année où tous les décaissements au niveau du Trésor public sont arrêtés depuis plus d’une semaine. Qu’à cela ne tienne, les fonds destinés au financement même de la Commission seraient épuisés. D’où l’arrêt également des travaux de construction du Monument du Cinquantenaire, pourtant, lancés en grande pompe il y a de cela plusieurs mois.

Les choses avaient, apparemment, bien commencé pour la Commission nationale d’organisation du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali présidée par l’ancien ministre Pr. Oumar Hamadoun Dicko. A part le Monument du même nom, dont les travaux ont accusé du retard, l’essentiel des chantiers ont été réalisés et les activités programmées ont été exécutées dans le délai imparti. Seuls le projet de la Cité du Cinquantenaire, qui devait être bâtie entre Koulouba et Kati et le Show aquatique, prévu pour se dérouler devant l’emplacement du Monument du Cinquantenaire, avaient été annulés pour faute de financement. Pour boucler la boucle de cette année du Cinquantenaire, il ne reste plus que le grand défilé militaire du 20 janvier prochain, consacrant les cinquante ans de notre Armée nationale. C’est évident que ce sera là un moment fort de cohésion et d’unité nationale qui sera célébré dans la liesse populaire sous la houlette du président de la République, Chef suprême des Armées.

Un budget vite dépassé ? 

Au départ, le coût des festivités du Cinquantenaire avait été évalué à 7,76 milliards F CFA par la Commission nationale d’organisation. Ce qui, à l’époque, avait semblé dérisoire pour bon nombre d’observateurs. Cela compte tenu de ce qu’on avait vu ailleurs. Même si comparaison n’est pas raison. Une chose est sûre : Pr. Oumar Hamadoun Dicko et son équipe ont dû se serrer la ceinture pour avoir les meilleurs résultats possibles avec les moyens de bord. C’est dire que la Commission n’a  jamais été gâtée sur le plan de la disponibilité des ressources financières. Surtout qu’elle est loin d’être maîtresse de son budget, logé au niveau de la Direction administrative et financière de la Primature et géré directement par celle-ci. Le président de la Commission du Cinquantenaire ne s’est jamais plaint de cette situation qui, d’ailleurs, l’arrange au moment de la présentation des comptes et du bilan financier. Car, il pourra toujours dire que c’est la Primature qui a géré l’ensemble des fonds mis à sa disposition. Dans ce cas, c’est plus facile à justifier. Comme on le voit, ce n’est pas cette situation qui va couper le sommeil à Oumar Hamadoun Dicko. Au contraire.

Aujourd’hui, ce sont les fournisseurs, prestataires de service et opérateurs économiques qui sont devenus de véritables cauchemars diurnes pour Pr. Oumar Hamadoun Dicko. En effet, ce sont là des hommes et des femmes qui ont des créances impayées au niveau de la Commission du Cinquantenaire. On ne pourra pas les citer tous mais c’est le fournisseur de journaux qui a voulu offrir le bal des éventuelles représailles contre ladite Commission: en la sevrant tout simplement de journaux et cela depuis hier matin. Ce qui atteste, s’il en est besoin, du profond degré de dénuement de la Commission, qui est pourtant rattachée à la Primature. Comment pareille situation a-t-elle pu survenir ?

à cette pénurie de liquidités s’ajoute le fait que les travaux du Monument du Cinquantenaire, qui doit être érigé dans le lit du fleuve Niger, sont arrêtés depuis. Motif : manque d’argent. Alors que c’est toute la République qui avait ignoré le concert de protestations des associations de la société civile hostiles au choix de ce site, pour être à la cérémonie de pose de la première pierre de cette infrastructure. Qui, malheureusement, peine aujourd’hui à sortir de terre. Comme si une malédiction l’a frappait.

Décidément, c’est un Cinquantenaire au goût amer pour ces nombreux fournisseurs qui risquent de prendre leur mal en patience jusqu’en…2011. Et même là encore, peut-être que seuls les plus chanceux  ou les plus débrouillards seront payés à cette échéance.  Sauf si la Primature décidait de voler au secours de ces fournisseurs afin d’éviter, pour certains, la faillite. Laquelle ne devrait pas bien rythmer avec Cinquantenaire.

Mamadou FOFANA

 

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