L’Institut de Formation des Maîtres (IFM) de Nara a abrité, le jeudi 8 juillet, l’une des rencontres les plus mémorables du cinquantenaire. Sans mépris ni haine, sans règlement de compte ni prise de position partisane, des conférenciers, par l’entremise de l’Aferna- Zeyna, a réécri une partie de l’histoire du Mali, à travers la vie de feu le président Modibo Keïta, originaire de Guiré. L’évènement était placé sous la haute présidence du ministre de
L’objectif recherché par cette commémoration, aux dires de la présidente de l’association, Mme Touré Habi Sy, est d’informer l’opinion nationale et la diaspora sur les origines du premier président du Mali et d’éveiller, par la suite, cet élan de patriotisme dont toutes les communautés ont besoin, pour impulser le développement endogène, tant prôné par le concept de la décentralisation et la déconcentration.
Il a aussi rappelé que Modibo Keita est originaire de Guiré, un village soninké situé à
Le conférencier, Amadou Traoré, a indiqué que Nara est la source du pouvoir, du savoir, de la bravoure et de la richesse humaine. Selon lui, Modibo Keita fait partie des premiers élèves qui ont fréquenté l’école William Ponty, au Sénégal. Il a axé son intervention sur la pénétration française au Soudan, qui a engendré un génocide de 97 millions de personnes. A l’époque, la capitale du Mali était Kankan. Bâti sur une superficie de 1.512.000 km2, ce territoire s’est réduit, aujourd’hui, à 1.240.000 km2.
Il a expliqué que, grâce au combat du duo Mamadou Konaté – Modibo Keita, le Mali a accédé, en 1960, à l’Indépendance. Ainsi, l’objectif de Modibo Keita était de donner une vie équitable à tous, ce qui explique l’éducation de qualité à l’époque, la mise en place des milices dirigées par Moussa Traoré. Il a aussi expliqué les prérogatives dont bénéficiait Fily Dabo Sissoko, au même titre que les ministres.
Fily Dabo, il est rentré à l’intérieur du pays avec Hamadoun Dicko.Tout deux du PSP, pour faire révolter les commerçants contre le pouvoir, avant de faire cap devant le consulat de France, à Bamako, pour y manifester.
C’est ainsi qu’ils furent arrêtés, jugés devant le public par des assesseurs venus de toutes les régions. Condamnés, ils ont été envoyés dans une maison de repos. L’Etat ayant appris la nouvelle de la toute première rébellion tamachèque, se préparait à donner l’ordre de les transférer dans la ville de Kidal.
L’escorte, ia été intercepté par les rebelles et les deux tués avec les gardes. Il a aussi rappelé que c’est sous la première République, avec Modibo Keita, que beaucoup de grandes usines ont été créées, notamment
Le conférencier a indiqué que Modibo Keita a été arrêté le 19 novembre 1968 par Moussa Traoré, Kissima Doukara et Tiékoro Bagayogo, sur la route de Koulikoro, en provenance de Mopti d’où il est venu par bateau pour emprunter la voiture jusqu’à Bamako.
Il a mentionné que Modibo savait, auparavant, qu’on allait l’arrêter, "tellement serein, il a voulu venir pour éviter le bain de sang". Ainsi commença son calvaire dans une maisonnette à Kidal où il ne pouvait pas se tenir débout. Beaucoup de ses compagnons, collègues et parents, furent arrêtés pour la circonstance.
Quelques heures après l’annonce du décès de Modibo Keita, le 16 mai 1977, Dr Faran Samaké s’est donné la mort par empoisonnement, en demandant à son épouse de lui injecter une piqûre qu’il a lui-même préparée. Pour clore son intervention, Amadou Djikoroni a affirmé, à l’intention de tous les Maliens, que "la démocratie ne consiste pas à laisser tout le monde, faire ce qu’il veut".
A l’occasion, ont fait des témoignages éloquents sur l’illustre disparu, Ben Chérif Diabaté, président du réseau des communicateurs traditionnels, Bah Moussa Traoré, membre de l’AMEMOK, Ibrahim Siby, ancien ministre des Transports natif de Nara, Mme Alwata Ichata Sahi de l’OPF, Mariam Diakité, fille adoptive de Modibo Keita, le chef de village de Mourdiah, M’Bouyé Coulibaly, pour ne citer que ceux-là. Leur objectif, informer la jeunesse sur Modibo Kéita, ses idées et ses œuvres.
A Guiré dans la journée du vendredi, la délégation a été accueillie dans une ambiance festive. C’est dans cette zone, précisément à Sogolon, en 1896, que la première école a été ouverte et Daba Keita en est l’un des premiers élèves. Le maire de la localité en a profité pour mentionner les insuffisances d’infrastructures scolaires, la non couverture de la zone en réseau téléphonique, et par la télévision.
Le manque de CSCOM, ainsi que la crise alimentaire sont une réalité frappante. La population, estimée à 12.950 habitants, est composée de Soninkés, peulhs, Maures et Bambaras qui vivent exclusivement de pêche, d’agriculture et de commerce. La migration y est très développée. Le président de l’Association des ressortissants du cercle de Nara (ADECNA) Gabouné Keita, a rappelé l’esprit de développement du cercle que vise l’Aferna- Zeyna. A cet effet, il leur tire le chapeau. Une visite de courtoisie a été rendue au chef de village, Mamoudou Marreba Keita, cousin du feu président.
La ministre de
Elle a rappelé que cette journée commémorative répond à une attente de la population: "Nara a donné au Mali son premier président, à cet effet, elle ne pouvait pas rester en marge du Cinquantenaire ".
Cette idée est formidable car c’est un rappel de mémoire des idéaux du président Modibo Keita. Pour terminer, elle dira que la jeunesse doit prendre conscience de son rôle dans le développement du cercle de Nara.
Rappelons que l’Aferna ou groupe Zéïna, est une association apolitique non confessionnelle et à but non lucratif, qui a pour objet d’œuvrer à l’amélioration des conditions socio économiques et culturelles des ressortissants et sympathisants du cercle de Nara en général et des femmes en particulier.
Fatoumata Mah Thiam KONE
*Envoyée spéciale à Nara