Notre pays a célébré le 22 septembre le Cinquantenaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. L’événement a été fêté avec faste sur l’avenue du Mali sise à l’ACI 2000. Le Président de la République, Amadou Toumani Touré, était entouré de plusieurs de ses homologues Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernement, d’Institutions, de ministres etc. Il s’agit des Présidents Denis Sassou Nguesso du Congo, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Idriss Déby Itno du Tchad,Thomas Yayi Boni du Bénin, Abdel Aziz de la Mauritanie, Faure Gnassingbé du Togo, Sékouba Konaté de la Guinée, Fradique de Menezes de Sao Tomé et Principe et du Guide Mouhamar Kadhafi, l’invité d’honneur. Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, le ministre français de l’Intérieur Brice Hortefeux, le ministre d’Etat sénégalais en charge des infrastructures, Karim Wade et plusieurs autres personnalités étaient présents.
Pour cette fête du Cinquantenaire, ce sont essentiellement les troupes des garnisons militaires de Bamako et Kati qui ont défilé. Elles étaient accompagnées en cela par leurs camarades bérets rouges du Burkina Faso qui étaient dirigés par le Capitaine Ouattara, formé au Prytanée militaire de Kati. Le Prytanée militaire du Sénégal et des militaires nigériens ont également paradé sur l’Avenue du Mali. Quant aux soldats libyens, des parachutistes, ils ont participé, avec succès, au saut avec leurs homologues commandos parachutistes du Mali.
Pour en venir au défilé proprement dit, il faut retenir qu’il a mobilisé tous les corps habillés et les anciens combattants qui, malgré leur âge, ont tenu à marquer ce Cinquantenaire de leur empreinte.
C’est la cavalerie qui a ouvert le bal. Tout de rouge vêtus, ces militaires à cheval ont ouvert la voie aux écoles militaires, l’Amicale des anciens élèves du service national des jeunes, les opérations de maintien de la paix, les agents des Eaux et forêts, l’Administration des Douanes maliennes, la Protection civile du Mali, la Direction centrale des services de santé des Armées, la Police nationale, la Gendarmerie nationale, le Génie militaire, la Garde nationale, l’Armée de l’air, l’Armée de terre, les surveillants des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée et la direction du sport militaire. Composées de l’école du Prytanée militaire de Kati, l’école des sous-officiers de Banankoro en 4ème région, l’école militaire inter armes (EMIA) de Koulikoro, l’école d’application des officiers et les écoles de la Gendarmerie, les écoles militaires, chacune dans ses couleurs, ont énormément émerveillé le public venu massivement pour être témoin oculaire de cet événement exceptionnel.
Quant aux opérations militaires, les unités qui ont vaillamment et dignement représenté notre pays dans le cadre du maintien de paix au Rwanda, en Angola, à Haïti, en Centrafrique en Sierra Léone et au Libéria, ont rehaussé l’éclat de la cérémonie par leur parade. Institué par la Loi N° 83-27/RM du 15 août 1983, le service national des jeunes était représenté par l’Amicale des anciens. Avec un effectif d’environ un millier d’agents, la Protection civile du Mali qui participe au quotidien au sauvetage des vies sur toute l’étendue du territoire national, a été, à juste titre, chaleureusement applaudie par l’assistance. La Police nationale, la Gendarmerie nationale et la Garde nationale du Mali qui, en synergie, participent à la protection des personnes et de leurs biens, à la défense de l’intégrité du territoire national, ont bénéficié d’un tonnerre d’applaudissements. Preuve, si besoin était, de la satisfaction des populations quant à leurs prestations. Le passage des éléments du Génie militaire, de l’Armée de l’air et de l’Armée de terre, impeccablement vêtus, a également suscité un grand sentiment de fierté chez les spectateurs. Après, ce fut l’imposant défilé des troupes motorisées et montées. D’ailleurs, certains Chefs d’Etat, notamment les Présidents Déby Itno, Compaoré et Nguesso, tous trois des militaires, n’ont pu s’empêcher d’exprimer leur satisfaction par des acquiescements de la tête.
Au même moment, dans les airs, le Boeing 727 de l’Armée de l’air, les MI 24, les MIG 21 et les Machettis ont gratifié le public d’un "chaud aérien". Le dernier acte du défilé a été l’atterrissage des commandos parachutistes maliens et libyens. Tous des professionnels, ils ont effectué leur saut avec succès si bien que le Guide Mouhamar Kadhafi a laissé éclater sa joie en allant les saluer chaleureusement. C’est là qu’a pris fin le défilé militaire qui a été, sans fausse modestie, un grand succès.
Diakaridia YOSSI
Sécurité autour du défilé militaire :
Les policiers maliens et libyens ont failli en découdre par les armes
Chaque visite du Guide de la Révolution libyenne, Mouhamar Kadhafi, bouleverse les mesures sécuritaires et protocolaires. Celle en cours n’a point dérogé à la règle. Sa garde prétorienne, sans le moindre égard vis-à-vis de leurs homologues, crée le désordre partout où se trouve le Guide Kadhafi. On se souvient encore de la chaude altercation entre sa garde rapprochée, "les Amazones" et les bérets rouges chargés de la sécurité présidentielle, au cours d’une précédente visite.
Ce 22 septembre, lors du défilé militaire, les agents libyens ont pris d’assaut la tribune officielle empêchant les autres agents d’effectuer correctement leur travail. Comme si cela ne suffisait pas, les policiers libyens sont montés presque sur les toits de tous les bâtiments avoisinant l’Avenue du Mali. Qu’on le veuille ou non, la sécurité de tous les hôtes, y compris celle de Kadhafi, incombe avant tout à l’Etat malien. Ainsi, le Directeur général de la Police nationale, le Contrôleur général Niamé Kéïta, ordonna à un élément de prendre place auprès des policiers libyens sur le toit d’un de ces bâtiments. Ceux-ci, comme en territoire conquis, intimèrent l’ordre au jeune policier malien de descendre. Imperturbable, il leur fit remarquer qu’il n’a pas d’ordre à recevoir d’eux et qu’ils n’ont pas plus de responsabilité que lui quant à la sécurité des personnalités. Informé de l’incident, Niamé Kéïta instruit au policier de ne pas bouger d’un iota à la grande satisfaction des autres militaires et de l’assistance sidérés par l’attitude des agents libyens. L’altercation a été si violente qu’on a craint que les Libyens, visiblement sur les nerfs, ne fassent usage de leurs armes. Ce qui aurait provoqué un désastre.
Cet incident pose, encore une fois, le problème du respect des règles protocolaires par la sécurité du Guide Kadhafi. Car, dans un pays ami et frère comme le Mali, il faut que les Libyens sachent garder raison pour éviter un jour un accrochage qui pourrait gravement nuire à l’excellente coopération existant entre le Mali et la Libye.
D. YOSSI
Les coulisses du 22 septembre
Laïco l’Amitié : le QG des invités VIP
Les personnalités invitées pour le cinquantenaire du Mali étaient, pour la plupart, hébergées à l’hôtel Laïco Amitié. C’est dans cet hôtel que la délégation libyenne était également logée. Tout comme des Chefs d’Etat comme Thomas Yayi Boni du Bénin, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Mohamed Ould Adel Aziz de la Mauritanie …A cause de la présence de ces invités de marque, l’entrée dans cet établissement hôtelier de 5 étoiles était devenue très difficile pour beaucoup de gens. Le Guide de la Révolution lui a préféré passer la nuit à l’Ambassade de son pays à l’ACI 2000 en face du Centre du Secteur Privé.
Des hôtels comme Laïco Salam, Grand Hôtel de Bamako étaient presque remplis par les autres délégations. Certains clients étaient obligés de céder leur chambre à ces invités.
Le retard du Guide bouleverse le programme
Prévu pour 10 heures, le défilé militaire du 22 septembre a accusé un sérieux retard. La cérémonie a finalement débuté aux environs de 11 heures. Cela est dû à l’arrivée tardive du Guide Mouammar Kadhafi à la tribune officielle. Il devrait, en principe, venir avant le Président ATT. Et le Chef de l’Etat a attendu en vain le Guide en plein soleil pendant une bonne minute avant qu’il n’arrive. ATT était obligé de s’installer dans un 4×4 climatisé. C’est aux environs de 10 h 40 que le Guide est finalement arrivé. Ce retard a bouleversé le programme de la cérémonie qui a pris fin aux environs de 14 heures.
Un bus climatisé pour les Chefs d’Etat
C’est dans un bus climatisé que les Chefs d’Etat présents sont arrivés au défilé militaire du 22 septembre. Dans cette voiture, on notait la présence des Présidents Thomas Yayi Boni, Blaise Compaoré, Denis Sassou N’Guesso… Au moment, l’invité d’honneur des festivités est arrivé seul dans une Limousine blanche.
8000 personnes pour le défilé militaire
Le nombre de personnes qui ont participé au défilé militaire du 22 septembre était estimé à 8 000 hommes et femmes. Il s’agit des troupes militaires, de la police, de la gendarmerie, de la garde nationale, du génie militaire, de l’armée de l’air, de l’armée de terre…
Dix écrans géants
La Commission du Cinquantenaire et Média Plus Com avaient installé dix écrans géants à travers la ville. Sur le lieu du défilé, on notait cinq écrans pour permettre aux gens de bien regarder le défilé. Ce qui a donné un autre engouement à cette fête.
Eto’o et Roger Milla
offrent un ballon à ATT
L’animateur de l’émission "Média d’Afrique" sur Radio France Internationale (RFI) le Camerounais Alain Foka, présent à Bamako dans le cadre du cinquantenaire, a remis, au nom de l’attaquant des Lions Indomptables du Cameroun, Samuel Eto’o Fils et l’ancien international Roger Milla, un ballon RFI au Président ATT. C’était après la cérémonie d’inauguration du Parc National du Mali. Une façon pour Eto’o et Milla d’accompagner ATT au cinquantenaire du Mali.
Rassemblés par Alou BADRA HAIDARA