C’est après avoir accompli le traditionnel dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument des martyrs, que le président ATT, vêtu d’un complet noir et d’une casquette, a rallié l’avenue du Mali grouillant de monde. A bord d’un véhicule militaire (VLRA) le président de la République, accompagné du chef d’Etat major général des armées, a procédé à la revue des troupes avant de saluer les couleurs nationales. Il rejoint par la suite ses invités à la tribune d’honneur.
Entre temps, la symphonie du cinquantenaire, sous la direction de Boncana Maïga, a exécuté l’hymne national en bambara. Un moment très symbolique des manifestations.
Le défilé militaire qui a été grandiose cette année, cinquantenaire oblige, a débuté par le passage de la patrouille aérienne. Des minutes durant les pilotes de l’armée de l’air ont égaillé les populations sorties très massivement pour assister à l’événement. Ainsi, après le passage des trois aéronefs, ce fut le tour des Mig 21 d’effectuer plusieurs passages très ovationnés.
Au même moment, au sol, passaient dans un mouvement bien cadencé, les troupes à pieds. En tête du peloton se trouvaient les éléments du bataillon des sports vêtus aux couleurs nationales. A leur suite, défileront le bataillon de la musique des armées, les portes drapeaux de tous les pays africains, les anciens combattants, les éléments de l’état major interarmes, les élèves du prytanée militaire de Kati, l’école nationale de gendarmerie, l’école des sous officiers, le personnel de la police nationale, de la douane, la protection civile, les eaux et forêts, l’armée de l’air, l’armée de terre, la garde nationale, les commandos parachutistes. Au total 8.000 hommes comprenant les délégations armées de pays amis, ont défilé sur les 2 km de l’avenue du Mali.
Après les troupes à pied, la fête s’est poursuivie avec le passage des unités montées et motorisées de l’armée et des services de sécurité. En première ligne se trouvait les éléments de la cavalerie de la gendarmerie nationale drapés dans leurs tuniques habituelles des cérémonies officielles.
La cavalerie a été suivie par 65 chameaux de l’unité méhariste de la garde nationale opérationnelle surtout dans la partie septentrionale du pays. Puis ce fut le passage des engins et des armes lourdes et blindées. Le public a été particulièrement émerveillé aussi bien aux acrobaties des Mig 21, qu’au passage de l’infanterie, le régiment de l’artillerie, les BM21, les Missiles sol-air, les chars de combat et les BRDM.
Le largage des parachutistes de l’armée de l’air a apporté une dernière touche à cette fête du cinquantenaire qui, sans fausse modestie, a été un franc succès. En témoignent les réactions et commentaires plutôt positifs de certains présidents invités à la fin de la cérémonie.
Le président Amadou Toumani Touré qui, la veille de cette célébration grandiose, a adressé un message à la nation, a placé l’événement sous le sceau de la réconciliation du peuple malien avec lui-même. Le chef de l’Etat, qui a jeté un regard critique sur le passé de ce peuple fait de guerres héroïquement remportées et de grandes actions qui ont fait la fierté de l’Afrique et l’humanité, n’a cessé tout au long des deux mandats que lui a confié le pays, de prôner son unité, sa cohésion et une plus large réconciliation des cœurs et des esprits, seuls armes, selon lui, pour remporter la victoire sur les menaces les plus urgentes qui le guettent : la précarité de la population et le sous développement du pays.
Les autorités ont mis le paquet pour réussir l’évènement. Les attentes n’ont pas été déçues. Effet, en présence d’une dizaine de chefs d’Etats africains, de premiers ministres, ministres et hautes personnalités d’Afrique, d’Europe et d’Asie, le président de la République et les membres du gouvernement au grand complet ont suivi l’imposant défilé militaire célébrant les 50 ans de l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale.
Au nombre des chefs d’Etats : l’invité d’honneur, le Guide de la Jamahiriya libyenne, Mouammar Kadhafi, les présidents Thomas Yayi Boni (Benin), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Faure Gnassingbé (Togo), Idriss Deby Itno (Tchad), Denis Sassou N’Guesso (Congo Brazza).
Oumar Diamoye