Le Colloque international Bamako 2010 qui a pris fin dimanche dernier, au Centre international de conférences de Bamako, a laissé les participants enthousiastes, quant à la suite de l’initiative. Il s’agit de s’entendre, à l’avenir, pour mener ensemble le combat commun, comme l’a dit le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, contre les idéologies réactionnaires. Il a ajouté que les deux journées d’assises ont été prometteuses, dans la mesure où le travail de réflexion engagé doit être repris de manière plus dense, avec plus de solidarité.
En fait, son discours a rejoint celui du président de l’Um-Rda-faso Jigui, Bocar Moussa Diarra, concernant les énormes défis à relever en commun. Il faut souligner qu’aussi bien en Afrique qu’en Europe, le chômage sévit, la pauvreté atteint gravement les couches les plus défavorisées et le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser. Il s’agit donc, a dit le secrétaire national du Pcf, de regrouper les forces démocratiques africaines et européennes pour faire reculer le libéralisme et le racisme, notamment en luttant ensemble contre les politiques impérialistes et en garantissant la liberté de circulation des personnes. Pour certains participants, les accords conclus entre l’Europe et l’Afrique, notamment, dans le cadre des Acp, doivent être relus. De ce fait, les débats, comme l’a signalé le président de l’Um-Rda-Fasi jigui, ont été sans complaisance.
Dans une communication distribuée, au cours du colloque, le professeur Basile Guissou souligne : ‘’ lorsque Félix Houphouët Boigny, président du Rda et la direction du parti, décident de rompre l’alliance avec le parti communiste français en 1950, seuls les étudiants africains en France ont parfaitement compris la manœuvre. Ils démissionnent tous du Rda pour créer à Bordeaux, le 31 décembre 1950, la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf). Au cours de tous les congrès suivants, les militants de la Feanf répèteront, par anticipation que l’indépendance réelle ne sera pas acquise par une addition de réformes négociées avec le colonisateur français, mais par la lutte organisée et politiquement orientée des larges masses populaires.‘’ Basile Guissou indique aussi, que vu de Paris, la France peut se réjouir, en comparaison avec le Vietnam ou avec l’Algérie, d’avoir réussi à sauver les meubles en Afrique occidentale et équatoriale française. L’Aof et l’Aef, a-t-il dit, sont restées dans le giron de l’influence politique de Paris. Les intérêts économiques et financiers, a-t-il ajouté, sont restés en l’état jusqu’à nos jours. Il a fait remarquer que le franc Cfa et la langue française ceinturent la zone qui reste une chasse gardée par des cadres diplômés africains, grassement payés à Dakar (Bceao) et à Ouagadougou (Uemoa) pour exécuter les ordres de Paris, sans broncher.
En fait, les débats ont clairement révélé qu’en Afrique, il reste encore des luttes à mener et des économies à refaire. Donc, même s’il y a eu des avancées politiques, économiques et sociales, le cinquantenaire des indépendances africaines garde plutôt l’allure d‘une défaite que d’une victoire. Lors de la clôture du colloque, il s’agissait aussi de rendre hommage à l’ancien président Modibo Kéita, en rappelant sa vie, son œuvre, etc. C’est à ce titre que plusieurs personnalités qui l’ont connu ou côtoyé ont pris la parole.
Baba Dembélé