Célébration du cinquantenaire : Les maliens se prononcent !

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A jour J- 1, les Maliens se prononcent sur les festivités de la célébration du 22 septembre 2010, marquant les 50 ans du Mali. Sur le sujet, les avis divergent quant à la manière de fêter.

Pour M. Daouda Traoré, la tenue des festivités du cinquantenaire de notre pays est une bonne chose, c’est l’occasion pour tous les Maliens d’être en fête. Seulement, il estime pour sa part n’avoir pas reçu d’aide de la part des autorités pour leur implication personnelle aux festivités du cinquantenaire. Daouda Traoré a déploré le fait que les autorités n’ont pas pensé à inviter tous les enfants de la nation à prendre part à l’organisation de ces festivités grandioses. «Nous sommes là depuis des années, nous gagnons notre vie à travers notre maraîchage. Souvent, les autorités, viennent nous déloger, ils ont raison : seulement, c’est notre gagne pain. Aussi, il aurait été préférable qu’à l’occasion de ce cinquantenaire, on trouve une solution à notre situation », se plaignait Daouda Traoré. Il a ajouté que si les festivités du cinquantenaire étaient rentables pour certains, quant eux, ils n’ont rien perçu. Le Mali, pendant 50 ans d’indépendance, a connu beaucoup de changement sur de nombreux plans. Daouda Traoré, se rappelle de l’époque où les gens étaient conviés aux travaux forcés pour la construction des routes. Cet homme d’un âge avancé estime qu’actuellement les gens sont habitués à trop de liberté qui est parfois mal assimilée et les conduit à ne pas effectuer de bonne construction.

Les activités qui tournent autour du cinquantenaire constituent une providence pour beaucoup de personnes qui voient leurs affaires fleurir. Tel est le cas de Mme Coulibaly Djénébou Tienta, une commerçante de la place qui estime que les affaires marchent pendant cette période où l’on ne parle que du cinquantenaire. Elle a ajouté qu’actuellement il y a la sortie de nouveaux produits ayant un rapport avec le cinquantenaire, qui sont très vite vendus sur le marché. En plus de ces gains, Mme Coulibaly a déclaré que les festivités ont apporté beaucoup de rentabilité à notre nation et ceci à travers les grandioses constructions et innovations dans le pays. Ce qui n’est pas l’avis de tout le monde. Selon Mouhamoud Bah, enseignant de formation, il a déclaré que les festivités du cinquantenaire, constituent un véritable gâchis pour le pays. A ses dires, le Mali connaît beaucoup d’insuffisance et l’argent investi dans ces festivités pouvait servir à combler ces manquements notamment dans la formation des jeunes, la création d’emploi, l’éducation et le renforcement des capacités. M. Bah estime que de 1991 à nos jours il n’y a eu qu’une tâche d’huile en ce qui concerne la construction de notre pays.

Quant à Djakaridjan Sidibé, réparateur, chauffeur et cultivateur, un polyvalent de métier, il a souligné que de nombreux travaux ont été effectués : seulement il a déploré que ceci soit   limité dans le centre ville, en ignorant l’intérieur des quartiers qui devaient également être assainis pour répondre à l’appel du cinquantenaire. Outre les investissements dans les rénovations de la ville, M. Sidibé aurait souhaité que les autorités fassent des appuis aux secteurs de l’agriculture, la seule véritable solution au développement de notre pays, à ses dires. 

Selon un journaliste, il a déclaré que fêter le cinquantenaire de notre pays, c’est un moment de souvenir et surtout une occasion pour rendre hommage à tous ceux qui se sont battus pour la liberté. «Mais ce contexte festif ne doit pas nous faire oublier les défis que l’Afrique doit relever. 50 ans après, le bilan n’est pas éloquent. De l’éducation en passant par la santé, l’insécurité alimentaire, l’injustice, la corruption et l’instabilité politique, voilà l’image du continent africain 50 ans après les indépendances. Cette situation se traduit aujourd’hui par un manque de stratégie et de volonté politique pour amorcer un véritable développement. Ce rêve de développement ne saurait être possible sans une intégration régionale et sous- régionale » : voilà le cri le cœur du journaliste. 

Coulibaly Bamory Clark

Khadydiatou Sanogo

 

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