Quelques jours avant l’ouverture officielle du mois du Cinquantenaire, devant se tenir le 1er septembre 2010 à Logo Sabouciré dans la région de Kayes, le président de la Commission nationale d’organisation de cette importante manifestation, Pr. Oumar Hammadoun Dicko, a rencontré la presse pour un tour d’horizon des activités-phares prévues dans le cadre de cette célébration et, naturellement, répondre aux multiples préoccupations des journalistes.
Cette rencontre avec les médias a eu lieu hier dans la matinée au siège de ladite Commission, sise à l’ACI 2000 sur l’Avenue du Mali. C’est un président ponctuel, comme à l’accoutumée, qui entama cet exercice, longtemps attendu, par la présentation du programme des activités-phares du cinquantenaire pour ce second semestre de l’année 2010. Votre quotidien préféré avait, dans sa parution du lundi dernier, donné le contenu de l’essentiel de ce programme qui, toutefois, a eu à subir quelques légères modifications. C’est ainsi que le show aquatique, qui était prévu pour se dérouler devant le Monument du Cinquantenaire, est annulé faute de financement car, l’initiateur du projet n’a pas été en mesure de trouver des sponsors pour couvrir cette manifestation. Il ne sera pas, d’ailleurs, le seul projet à être mis sous le boisseau. Car, il y a également, la Cité du Cinquantenaire, qui devait être bâtie sur la colline, entre Koulouba et Kati, dont l’idée a été abandonnée à cause de son coût exorbitant. A part donc ces deux activités, tout ce qui avait été réellement souhaité par la Commission d’organisation a été accepté.
N’oublions surtout pas que le grand manitou des activités de célébration du Cinquantenaire de notre pays, c’est bien le président de la République lui-même. C’est pourquoi, d’ailleurs, au cours de sa traditionnelle (et désormais historique) conférence de presse, à Koulouba, un confrère lui avait demandé le montant du budget du Cinquantenaire que la rumeur avait évalué à une cinquantaine de milliards FCFA.
En posant au président de la Commission d’organisation la même question, on ne s’attendait pas du tout à une réponse satisfaisante. Mais contre toute attente, Pr. Oumar H. Dicko, entouré, à l’occasion, de la vice-présidente de la Commission, Madame Zouré Fadimata Maïga, n’a pas esquivé la question. Au contraire, il est entré même dans les détails laissant les journalistes ébahis par ce souci de clarté et cette volonté de transparence. C’est ainsi qu’on saura que le Cinquantenaire va coûter un peu moins de 8 milliards F CFA.
Le Monument, une fierté nationale
Parmi les grands chantiers évoqués lors de cette conférence de presse, c’est le Monument du Cinquantenaire qui a surtout retenu l’attention. Confiée à une entreprise chinoise, la construction de cet édifice coûtera 2,4 milliards FCFA. Il sera érigé dans le prolongement symbolique de l’Avenue de l’Indépendance jusqu’au fleuve et, du haut de ses 100 mètres, il va, dès 2011, sortir de terre pour tutoyer l’imposant siège de la BCEAO, haut de 75 mètres.
Pourquoi, un monument dans le lit d’un fleuve qui se débat, comme un beau diable, contre l’ensablement et la jacinthe d’eau, ont tenu à savoir certains confrères. On se rappelle, en effet, que certains médias avaient, par le passé, soulevé cette question. Cela au moment des incessants allers et retours des bennes chargées de remblayer le terrain devant abriter ce monument.
A cette interrogation, Pr. Oumar H. Dicko a rassuré les journalistes et, au-delà, l’ensemble des défenseurs de l’environnement. En effet, ce monument s’incruste parfaitement dans le plan d’aménagement des rives du fleuve Niger au niveau de la capitale. C’est en accord parfait avec l’Agence du Bassin du fleuve Niger (ABN), une organisation régionale, que le site a été choisi.
Le Monument du Cinquantenaire est un symbole culturel fort, porteur d’un message intemporel. C’est une représentation du passage de témoin entre les générations. C’est un mariage de la modernité et de la tradition, tourné vers le développement et l’avenir.
En plus du Monument du Cinquantenaire, il y aura également le Jardin du Cinquantenaire au pied de la colline de Koulouba. Ce sera un espace verdoyant qui contribuera à l’embellissement de la ville de Bamako et servira également de lieu de villégiature.
L’assainissement : le talon d’Achille
" L’assainissement est un gros problème. Le drame de cette histoire : chacun renvoie la balle à l’autre…Il y a des tas d’ordures inimaginables " a soupiré le président de la Commission d’organisation en réponse à la question d’une consœur. Comme chacun peut, d’ailleurs, s’en rendre compte, notre capitale est encore loin de relever le défi de la salubrité. Sur ce plan, les préparatifs du Cinquantenaire à Bamako ne se sentent pas du tout en maints endroits. Pr. Oumar H. Dicko a tenu, toutefois, à saluer les efforts déployés ça et là par les pouvoirs publics et les populations afin que notre capitale puisse réserver à nos hôtes un visage plus accueillant quand on sait que, par le passé, on appelait Bamako, la coquette.
En conclusion et en réponse à une préoccupation de votre quotidien préféré, le président de la Commission d’organisation, parlant de l’implication des différents départements ministériels, dira: " Paradoxalement, ce sont les Forces Armées et de Sécurité qui se sont le plus impliquées…Mais nous sommes très heureux également de l’accompagnement des autres Maliens".
C’est vrai que la Commission, qui n’est pas une agence de financement, reçoit chaque jour de 30 à 40 demandes de soutien à l’organisation d’activités entrant dans le cadre du Cinquantenaire. Et à chaque fois, la Commission répond dans la mesure de ses possibilités en termes de supports ou de lettres d’introduction auprès de partenaires.
L’impression générale, après cette conférence de presse est que la Commission d’organisation du Cinquantenaire n’a pas manqué d’idées novatrices et elle est en train de mouiller réellement le maillot afin que la " fête soit magnifique ". On le sent déjà venir.
Mamadou FOFANA
Chroniqueur politique
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