Célébration du cinquantenaire du Mali : Les 50 ans de la honte !

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Le Mali, après plusieurs années passées sous le joug colonial,  accédait  à l’indépendance le 22 Septembre 1960. Cinquante ans après, nos autorités célébraient avec faste, le 22 septembre 2010, l’anniversaire d’un demi-siècle de tâtonnement, de périodes sombres et de quelques coups d’éclats.

Le 22 Septembre 1960, le peuple malien s’était retrouvé dans une aspiration profonde pour célébrer l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Après l’acquisition de l’indépendance, très vite, des divergences de vue apparaissaient et l’évolution politique, économique , sociale, intellectuelle du pays a été entachée de beaucoup d’embûches : assassinats, dictature, faillite et bradage des sociétés et entreprises d’Etat, corruption galopante, népotisme, clientélisme, affairisme etc.

La relative unité qui avait prévalu au moment de l’indépendance faisait petit à petit place à des divergences de point de vue entre les leaders de l’indépendance conduisant à  des coups – bas, à des trahisons, à des arrestations et mêmes à des assassinats politiques.

Ainsi, après  l’accession de notre pays à l’indépendance, suite à l’éclatement de la fédération du Mali, Modibo Kéita en fut le premier président. Il établira progressivement une dictature voilée appelée socialisme. Ainsi, avec l’aide  des pays de l’Europe de l’Est et de l’Union soviétique, il dotera notre pays de quelques unités industrielles obsolètes pour la transformation de certains produits locaux. Pour mieux réussir sa politique socialiste inadaptée aux conditions socio- culturelles de notre pays, Modibo va adopter des mesures drastiques avec l’instauration obligatoire des champs collectifs, la nationalisation des biens des particuliers et surtout l’instauration d’une  terrible milice. Mieux, il retire le Mali de la zone CFA pour créer le franc malien en 1962, sans pour autant maîtriser les conséquences économiques de cette politique. C’est un riche commerçant, en la personne de Kassoum Touré, dit Maraba Kassoum, qui aurait tenté d’expliquer les risques encourus par les opérateurs économiques, voire l’économie du pays. Mal lui en prit, car il sera arbitrairement arrêté, en compagnie d’autres leaders politiques comme Fily Dabo et Hamadoun Dicko. Après un semblant de jugement par un tribunal populaire, ils seront condamnés à perpétuité et seront selon de nombreuses sources, lâchement assassinés par le régime de Modibo Kéita. Outre cette opposition farouche des responsables du PSP et de l’US- RDA, la milice instaurée s’est érigée  en véritable bourreau de la population. Pire que les gardes colons, les miliciens brilleront par la séquestration des populations.

Comme on dit qu’ « un seul roi ne peut pas finir le monde », Modibo Kéita, le socialiste dictateur tombera le 19 Novembre 1968,à la faveur d’un coup d’état perpétré par une junte de jeunes militaires, avec à sa tête, le lieutenant Moussa Traoré.

Ainsi venait de commencer une autre période sombre de l’évolution politique, économique et sociale de notre pays, caractérisée par le renforcement de la dictature, l’apogée du népotisme, du clientélisme, de l’affairisme, de l’exclusion et de la corruption. Elle a été aussi marquée par des arrestations arbitraires conduisant à la mort en prison ou l’assassinat de beaucoup de personnes, dont entre autre, Tiécoro Bagayoko,  Kissima Doukara, Dibi Sillas Diarra, le Président Modibo Kéita , Abdoul Karim Camara Cabral…. C’est la période où le parti unique, l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM),  le parti- Etat, a été créé. Les libertés d’expression et d’association étaient vivement réprimées.  Petit à petit, on assiste ainsi à la formation d’une bourgeoisie politique et ploutocratique par le prince du jour, Moussa Traoré,  son épouse, les frères de celle-ci ainsi que ses  amis. Durant cette période, la plupart de nos entreprises et sociétés d’Etat sont parties en faillite. Au lieu de songer au  développement du Mali, les barons de l’époque Moussa Traoré ont songé seulement à leurs poches et à celles de leurs amis.

Excédé par les exactions du régime militaire et policier, le peuple malien va se soulever à la fin des années 1990 pour réclamer leur droit, l’instauration d’un régime multipartiste. C’est ainsi que dans la nuit du 25 au 26 mars 1991, les militaires, avec  à leur tête le colonel Amadou Toumani Touré, renversèrent le régime dictatorial du général Moussa Traoré après 23 ans de règne. Après une période de transition, Alpha Oumar Konaré,  le président démocratiquement élu, va conduire les destinées du pays de juin 1992 à juin 2002. L’ère démocratique marque le début de  la 3ème république qui va donner une lueur d’espoir aux Maliens, après 30 ans de souffrance. L’actuel président, qui est le général Amadou Toumani Touré, et non moins artisan principal de l’avènement de la démocratie dans notre pays, succéda à Alpha Oumar Konaré. Tous, soucieux du développement socio- économique de notre pays, ont  fait des réalisations remarquables. Désormais les maliens jouissent de leur droit, et ont la liberté d’expression et d’association.

Malgré d’importantes réalisations effectuées  sous Alpha Oumar Konaré et ATT, beaucoup de choses restent à faire. Après 50 ans d’indépendance, le Mali est à la traîne du développement et les maliens sont confrontés à d’énormes problèmes  qui sont entre autres la faim, le chômage, la maladie, le manque d’eau potable, la cherté de la vie, le problème d’éducation….

Avec les 50 ans d’indépendance, la page d’un pan important de l’histoire de notre pays vient d’être tournée. Les 50 prochaines années doivent être mises à profit pour amorcer un réel développement socio- économique du pays.

Ce développement harmonieux passe nécessairement par l’exploitation et l’utilisation judicieuse de nos ressources minières, agro-sylvo- pastorales et humaines.

Vivement le centenaire !

MD

 

 

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