Au cours de cette tournée, une rencontre avec la classe politique s’est tenue pour la première fois dans la capitale du Kénédougou. Que retenir ?
C’est dans cette région, et plus précisément à Koutiala, que le Chef de l’Etat a vu le jour. La région est la zone agricole par excellence du Mali, qui malheureusement est la plus frappée par l’insécurité alimentaire au plan national. Toute chose qui occasionne l’exode rural de ces populations vers la capitale.
Les principales industries, notamment Huicoma, ont cessé toute activité. Les jeunes qui sont restés sur place et qui ne savaient pas à quel saint se vouer n’avaient trouvé d’autres options que le petit commerce pour pouvoir gagner leur subsistance. Les populations sont confrontées aux problèmes d’eau, d’électricité, de routes et de manque de centre de santé.
C’est cette région, avec son corolaire de coupure d’eau et de courant, que le chef de l’Etat a visité pendant cinq jours. Ibrahim Boubacar Kéita a invité ses hôtes à ne pas considérer leur situation comme une fatalité à travers la pose de 1ère pierre d’infrastructures sanitaires, routières et éducatives. C’est surtout la mise en service de la centrale thermique de Bougouni et l’inauguration de la route de Mahou qui ont mis du baume au cœur des populations de la région de Sikasso.
Des réalisations qui ont définitivement mis fin aux problèmes récurrents de pénurie d’électricité et d’évacuation sanitaire auxquels elles étaient confrontées. Aussi, le Président de la République s’est t-il engagé à ne ménager aucun effort pour faire démarrer les principales activités industrielles de Sikasso. Il a également promis la construction du pont de Kouoro, qui est dans un état de délabrement avancé. En plus des actes de développement, le chef de l’Etat a appelé les populations au pardon et à la réconciliation. L’une des préoccupations essentielles des filles et fils de la région est de faire de leur cité un puissant levier industriel du Mali.
Ceux-ci l’ont évoqué non seulement lors des différentes visites aux notabilités de la région, mais également à la faveur de la rencontre avec la classe politique. La même trompette a été embouchée par les chefs traditionnels. « En tout cas, en ce qui le concerne, il n’y aura jamais d’arrière-pensée dans mes décisions et mes actions », a souligné IBK. Qui, dans toutes les localités visitées, a insisté sur la nécessité pour les populations de prêcher la paix, pour une réconciliation nationale.
Le chef de l’Etat a admis avoir senti dans cette première étape de sa visite des régions du pays, beaucoup d’affection, d’attente et aussi de confiance retrouvée au sein des populations. Il s’est réjoui surtout des « très bonnes rencontres » qu’il a eues avec les populations et chefs coutumiers, notamment. Il a remercié les populations pour l’accueil exceptionnel dont lui et sa délégation ont fait l’objet durant son séjour.
Au-delà de l’accueil, M. Kéita estime que venir à Sikasso s’avérait important pour lui. « La région souffre énormément de la crise militaro-politique », a rappelé le chef de l’Etat, tout en soulignant avoir pensé qu’il fallait commencer ses visites d’Etat par Sikasso, en raison de sa position géostratégique, et y lancer le message de paix.
A Sikasso, a-t-il déclaré, il s’agit aussi de retrouver la cohésion sociale, de prêcher la paix et l’amour du prochain. « Je suis venu pour mettre l’accent sur le développement de cette ville qui a tant apporté au Mali, où le potentiel est important », a noté le Président Kéita. En outre, des initiatives seront prises pour résorber le chômage des jeunes et pour redonner fière allure à la 3ème région du Mali. Paul N’GUESSAN envoyé spécial à Sikasso