Cinq députés attendus au RPM : La majorité absolue pour IBK

1
Modibo Sidibe Guerre des tranchées aux Fare
Modibo Sidibe

Le groupe parlementaire du parti présidentiel devrait compter, dans les jours à venir, 75 députés avec l’arrivée très attendue des élus démissionnaires des Forces alternatives pour l’émergence et le renouveau de l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé. De quoi, pour les Tisserands, de s’assurer de la majorité absolue.

 

Les Honorables Abdoulaye Fofana (élu à Ségou), Abdoulaye Dembélé (élu à Tominian), Daouda Coulibaly (élu à Dioïla), Guédiouma Sanogo (élu à Sikasso) et Alhassane Tangara (élu à Bla) sont les cinq députés qui ont démissionné, vendredi dernier, des Forces alternatives pour l’émergence et le renouveau (Fare Anka Wuli). Le parti de l’ancien Premier ministre ne se retrouve désormais qu’avec un seul député, celui élu à Bougouni, Bakary Woyo Doumbia.

 

Il faut rappeler que ce départ massif fait suite à une lettre que Modibo Sidibé, président des Fare, a récemment adressée à l’Assemblée nationale pour notifier l’appartenance de son parti à l’opposition. Pendant que les démissionnaires sont restés favorables à la mouvance présidentielle. De sources proches du groupe parlementaire Fare-Sadi, il nous est revenu que les députés démissionnaires sont sur le point de rejoindre le RPM d’IBK qui dispose du plus grand  nombre de députés à l’Hémicycle, avec 70 élus. C’est ainsi dire qu’avec ce nouvel «arrivage», le groupe parlementaire RPM peut être sûr d’avoir la majorité absolue, avec désormais 75 députés sur les 147 que compte l’Assemblée nationale du Mali.

 

 

L’honorable Mariko dément

Le départ de ces députés pour le RPM conduit logiquement à la disparition pure et simple du groupe parlementaire Fare-Sadi, en ce sens  que Sadi ne compte que cinq députés. Or, au terme du règlement intérieur de l’institution parlementaire, il faut avoir au moins dix députés pour prétendre à un groupe parlementaire. Sentant le coup venir, l’honorable Mariko  s’est empressé, à la faveur d’une conférence débat organisée par l’association Radio Kayira, samedi dernier, de démentir l’information selon laquelle les cinq de Fare rejoindront bientôt le parti présidentiel.

 

 

A en croire le Secrétaire général de Sadi, les démissionnaires de Fare restent bel et bien dans les rangs de leur groupe parlementaire qui devra exister sous un autre nom. «Je crois que le groupe parlementaire Fare-Sadi n’existera plus du fait que les Fare se sont inscrits dans l’opposition et des députés Fare ont démissionné de leur parti. Mais ils restent dans le groupe qui doit définir son nom», avait-il dit. Mais on sera édifié très prochainement car les principaux concernés ne tarderont certainement pas à dévoiler leur nouvelle orientation politique.

 

 

Ils sont nombreux, les observateurs politiques avisés, qui s’attendaient à un tel scénario, car la question est longtemps restée au cœur de la grave crise qui traverse les «Bleus» depuis l’entre deux tours de la dernière présidentielle. En effet, pendant que le candidat Modibo Sidibé appelait les siens à voter Soumaïla Cissé de l’URD, certains de ses lieutenants, comme Zoumana Mory Coulibaly, démissionnaire lui aussi, battaient campagne pour IBK. La crise était devenue plus aigüe au lendemain des législatives, quand des responsables du parti, dont Alou Kéita, alors président, et plusieurs députés du parti se sont posés en travers de la volonté de M. Sidibé d’animer, avec d’autres, une opposition parlementaire. Volonté que l’ancien Premier et les siens avaient réaffirmé à la faveur de leur premier congrès ordinaire duquel les députés qui viennent de démissionner s’étaient désolidarisés. La guerre des intérêts a donc finalement eu raison de ce parti politique qui se positionnait, jusqu’au vendredi dernier, comme la quatrième force politique à l’Assemblée nationale derrière le RPM, l’URD et l’Adema. Il ne sera d’ailleurs pas surprenant de voir d’autres départs dans les jours à venir, car après le congrès des 16 et 17 mars dernier, Alou Keita, qui n’est plus lui aussi du même bord que Modibo Sidibé, ne s’est toujours pas prononcé sur la nouvelle orientation politique qu’il entend se donner, sachant bien qu’il ne contrôle plus le parti. Or, les députés qui étaient censés lui être favorables viennent de claquer la porte du parti. Va-t-il en faire autant ?

 

Bakary SOGODOGO

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Il faut une loi qui interdit au député de garder sa place à l’AN une fois qu’il quitte le parti. IL est aussi temps d’ajouter des suppléants pour pallier aux cas d’absence, de décès et autres.

    Et enfin, le parti majoritaire doit refuser ces 5 deputés, au nom de la democratie pour une opposition consolidée

Comments are closed.